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11/28/2000 Luc Ménard, Ecrits sur la pensée et la théorie musicale dans la culture européenne, Rome, Edizione di Stato, 2000, CII - 788 p. Proche mais fugitif ami du futur fondateur du Warburg Institute, Luc Ménard (1883-1939) est un auteur singulier et c’est une heureuse initiative de publier ses écrits - organisés à partir de cahiers manuscrits conservés à Vienne. D’abord intéressé par la philologie, il fait de fréquents voyages en Allemagne, royaume de cette discipline. Sa maîtrise des langues l’éloignera de son pays d’origine. Il se fait d’abord connaître comme éditeur et traducteur de Leontius Byzantinus, Lactance et Rufus d’Ephèse dans des collections érudites de l’université d’Istanbul où il enseigna. Dans les années vingt, il est un lecteur passionné du Die Rationalen und Soziologischen Grundlagen der Musik de Max Weber, c’est à ce moment là que cet érudit hors norme commença à écrire sur la théorie musicale médiévale et renaissante, s’installant à Rome et compulsant la Vaticane à la manière d’un de ses custodes, Leone Allacci, pour y redécouvrir toutes sortes de vieux vélins. Il devint un spécialiste des auteurs édités par Marcus Meibomius. Il vivra également à Vienne où il fréquenta Julius von Schlosser (1866-1938). Remarquable par sa finesse et sa connaissance encyclopédique, Luc Ménard déployait de multiples activités. Il écrivit dans plusieurs journaux italiens et allemands, non seulement des comptes-rendus sur des ouvrages philologiques, mais également des articles sur les concerts de l’époque qu’il avait l’occasion d’entendre dans ces pays-là. Familier des recoins ombragés des bibliothèques, des manuscrits oubliés ou égarés, il étudiera avec finesse aussi bien Bonesi que Galloy, Garcin, Berton, Pontus de Tyard, ou la Pasilogie de Jacques de Vismes. Classés par sujet, les papiers de Ménard abordent de nombreux sujets érudits, curieux, La musique liée aux autres arts comme moyen parmi d’autres (souvent occulté par les historiens) par participer à la compréhension d’un contexte, d’un corpus d’œuvre, d’une époque.
Frédéric Gabriel
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