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04/05/2013
Claude Debussy : Pelléas et Mélisande

Rodney Gilfry (Pelléas), Isabel Rey (Mélisande), Michael Volle (Golaud), Lászlo Pólgár (Arkel), Cornelia Kallisch (Geneviève), Eva Liebau (Yniold), Guido Götzen (Le médecin, Le berger), Zusatzchor des Opernhauses Zürich, Ernst Raffelsberger (chef de chœur), Statisterie am Opernhaus Zürich, Orchester des Opernhauses Zürich, Franz Welser-Möst (direction musicale), Sven-Eric Bechtolf (mise en scène), Rolf Glittenberg (décors), Marianne Glittenberg (costumes), Jürgen Hoffmann (lumières), Felix Breisach (réalisation)
Enregistré en public à Zurich (2004) – 160’22
Album de deux DVD Arthaus 107 285 (ou Blu-Ray 108 050) – Format 16:9/NTSC – PCM stereo, DD 5.0, DTS 5.0 – Region code: 0 – Sous-titres en anglais, allemand, français, espagnol et italien





Sorti voici sept ans en DVD (puis en Blu-Ray) chez TDK, ce Pelléas zurichois reparaît chez Arthaus: l’éditeur rafraîchit ainsi son catalogue, où ne figurait jusqu’à présent que la version mise en scène par Pierre Strosser et dirigée par John Eliot Gardiner il y a un quart de siècle à Lyon.


Rafraîchissement, c’est même un euphémisme. Car Sven-Eric Bechtolf (né en 1957), très présent à Zurich, aussi bien pour la trilogie Da Ponte (Les Noces, Don Giovanni, Così) que pour Don Carlo, Otello, Le Chevalier à la rose et Lulu, donne une vision glaciale du drame lyrique de Debussy: non seulement au sens propre, avec cette neige qui recouvre tout et ce décor esthétisant, dépouillé et partiellement tournant de Rolf Glittenberg qui, comme les costumes de Marianne Glittenberg pour les rôles masculins, explore cinquante nuances de gris (et même plus), mais aussi en créant une atmosphère de décrépitude généralisée (fauteuils roulants, éléments de scénographie renversés). Le concept principal du travail du metteur en scène allemand consiste toutefois à associer à chacun des rôles principaux son double sous forme de mannequin grandeur nature et vêtu à l’identique: il y avait sans doute une manière moins lourde, moins systématique et moins laide de suggérer le double jeu des personnages aussi bien que le regard qu’ils portent les uns sur les autres, ces marionnettes servant d’exutoire à l’expression de pensées et sentiments enfouis. Est-il ainsi besoin d’insister aussi laborieusement sur les intentions de Golaud, durant la brève scène des souterrains, en plaçant l’effigie de Pelléas sous une cloche reliée à deux bonbonnes de gaz?


On pourra aisément convenir avec le texte de la notice (en anglais, français et allemand) que dans cette production, «tout reste sans réponse ou en suspens»: si l’on peut admettre que les marionnettes figurent aussi les mendiants de la scène de la grotte ou bien ces victimes de la famine que le livret évoque à plusieurs reprises, Mélisande, au début du troisième acte, chantant «Mes longs cheveux descendent jusqu’au seuil de la tour» debout sur le toit d’une DS noire au volant de laquelle se trouve Pelléas, lequel regarde sa chevelure dans le rétroviseur, prête d’autant plus à sourire qu’on finit par découvrir que Golaud, quasi jumeau de son demi-frère, coiffé lui aussi à la David Bowie, était quant à lui... assis sur la banquette arrière.


La distribution est internationale – Pelléas américain, Mélisande espagnole, Golaud allemand, Arkel hongrois: davantage que la prononciation, soignée à défaut d’être idiomatique, davantage que la technique, rarement prise en défaut, c’est le style qui pose sérieusement problème, frappant, à des degrés divers, l’ensemble du plateau. La Mélisande d’Isabel Rey et le Golaud de Michael Volle s’en sortent le moins mal, mais Rodney Gilfry en Pelléas, la basse caverneuse de Lászlo Pólgár en Arkel et les glissades de Cornelia Kallisch en Geneviève – curieusement absente, comme le médecin de Guido Götzen, au moment des rappels – sont franchement exotiques. De tradition germanique, l’Orchestre de l’Opéra de Zurich voit son opulence équilibrée par la direction franche et claire de Franz Welser-Möst.


Le site de Rodney Gilfry
Le site d’Isabel Rey


Simon Corley

 

 

 

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