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09/30/2012
Wolfgang Amadeus Mozart : Le Nozze di Figaro, K. 492
Ludovic Tézier (Il Conte di Almaviva), Barbara Frittoli (La Contessa di Almaviva), Ekaterina Siurina (Susanna), Luca Pisaroni (Figaro), Karine Deshayes (Cherubino), Ann Murray (Marcellina), Robert Lloyd (Bartolo), Robin Leggate (Don Basilio), Antoine Normand (Don Curzio), Christian Tréguier (Antonio), Maria Virginia Savastano (Barbarina), Olivia Doray & Carol Garcia (Due Donne), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Philippe Jordan (direction), Giorgio Strehler (mise en scène), Don Kent (réalisation)
Enregistré en public à l’Opéra Bastille (octobre et novembre 2010) – 178’ + 21’ de bonus (entretien avec Humbert Camerlo) – Format 16:9 – Region code: 0 – Son: 2.0 PCM, 5.0 Dolby Digital
Deux DVD BelAir classiques BAC071 – Notice de présentation en français, anglais et allemand
Doit-on encore les présenter, ces Noces parisiennes? Créées par Giorgio Strehler (1921-1997) sous l’ère Liebermann il y a quarante ans (en 1973), mythifiées sous le double effet de leur bannissement par Gérard Mortier et de leur remplacement par la sinistre production de Christoph Marthaler, finalement remontées par Humbert Camerlo (qui livre quelques anecdotes et souvenirs dans le bonus du second DVD) et régulièrement reprises depuis (sur la scène de Bastille et jusqu’à il y a quelques jours encore)... Il est probablement inutile de s’étendre sur une mise en scène dont ConcertoNet a souvent eu l’occasion de louer les exceptionnelles vertus théâtrales et même poétiques (en 1997, en 2002, en 2003, en 2011...).
La distribution retenue pour cette édition en DVD – celle de l’automne 2010) – ne ressuscite pas les Janowitz, Freni, Price, Cotrubas, Berganza, Bacquier, van Dam et autres gloires qui se sont succédé sur ces mêmes planches... Elle reste pourtant de haute tenue, plus particulièrement homogène dans les ensembles. Si Luca Pisaroni nous ressert son Figaro superlatif, le Comte de Ludovic Tézier est impeccable mais assez effacé. Les premiers rôles féminins ne sont pas sans faiblesse, qu’il s’agisse de la Suzanne un peu «soubrette» d’Ekaterina Siurina (au timbre charmant), des travers «roturiers» de la Comtesse de Barbara Frittoli ou de l’aspect «lourdaud» du Chérubin de Karine Deshayes. Mentions spéciales, néanmoins, pour l’expérimentée Ann Murray – dont la Marcelline est bien la teigne qu’on attend (malgré une voix qui sent son âge) – et pour le professionnalisme de l’orchestre. Philippe Jordan emmène ainsi les musiciens parisiens avec assurance et justesse – même si l’émotion fait globalement défaut.
Côté réalisation, le travail est soigné et respectueux des ressorts comiques comme dramatiques de la mise en scène de Strehler... bien que Don Kent en fasse – comme souvent – des tonnes (allant jusqu’à traiter l’ouverture en véritable générique de début, puisque la musique est illustrée par des extraits vidéo de la «folle journée» à venir). Mais, malgré ses imperfections, ce DVD n’en constitue pas moins un produit réussi... qui doit d’abord et avant tout être regardé comme une parution salutaire – celle des Noces de Strehler – à la portée presque patrimoniale.
Gilles d’Heyres
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