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04/02/2012 Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour piano n° 13, K. 387b [415], n° 14, K. 449, et n° 27, K. 595 La Petite Symphonie, Daniel Isoir (pianoforte et direction)
Enregistré à Royaumont (3-6 août 2011) – 75’45
agOgique AGO004 (distribué par Harmonia mundi)
Pour son quatrième disque, agOgique, avec trois concertos pour piano de Mozart, s’aventure un peu au-delà du champ baroque auquel il s’était jusqu’alors cantonné, grâce à La Petite Symphonie et à son directeur artistique, Daniel Isoir, qui, à la différence de ses parents, ne s’est pas fait organiste mais pian(ofort)iste. Réunion de musiciens par ailleurs membres des meilleures formations sur instruments anciens, l’ensemble a été fondé en 2006: réduisant chaque partie de cordes à un exécutant, ce à quoi la notice (en français et en anglais) s’ingénie à apporter toutes les garanties musicologiques requises, il vise à mieux faire ressortir le pianoforte tout en mettant en valeur l’accompagnement.
Ce parti pris, qui revient finalement à transposer au registre instrumental les conclusions radicales défendues par Joshua Rifkin pour la musique chorale de Bach, pouvait agacer chez Arthur Schoonderwoerd et l’Ensemble Cristofori dans Beethoven (voir ici). Tel n’est cependant pas le cas ici, sans doute parce que l’orchestre mozartien supporte mieux ce format réduit. En outre, le compositeur a lui-même publié des adaptations de certains de ses concertos où le soliste n’est entouré que d’un quatuor à cordes: c’est le cas du Treizième (1783), qui donne le ton d’une interprétation juvénile et théâtrale, où le pianoforte se fait aussi discrètement entendre comme continuo dans les tutti. Dans le Quatorzième (1784), ces attaques tranchées et cet esprit conquérant, qui n’excluent pas quelques gestes plus complaisants, continuent de convaincre, mais face à l’ultime Vingt-septième (1791), ornementé avec délicatesse dans l’Adagio, les interprètes paraissent un rien plus en retrait.
Le site de La Petite Symphonie
Simon Corley
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