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01/14/2012 Gustav Mahler : Das Lied von der Erde
Jane Henschel (mezzo-soprano), Gregory Kunde (ténor), Houston Symphony, Hans Graf (direction)
Enregistré en public au Jesse H. Jones Hall for the Performing Arts, Houston (19-22 novembre 2009) – 62’46
Naxos 8.572498 – Notice de présentation en anglais
Un Chant de la terre venu du Texas. La publication de cet enregistrement du chef-d’œuvre de Gustav Mahler, capté à Houston lors d’un concert de novembre 2009, laisse perplexe (pour un autre point de vue, en anglais, lire ici). Evidemment, l’orchestre est professionnel, les chanteurs réputés et la réalisation technique réussie. «Der Abschied» offre même quelques instants inspirés.
Mais l’interprétation est globalement incongrue. A commencer par celle de Jane Henschel, qui déçoit franchement: plutôt à la peine dans la tessiture de «Der Einsame im Herbst», à l’intonation souvent douteuse dans le dernier mouvement, jouant les Cio-Cio-San dans un «Von der Schönheit» qui tourne à la chinoiserie de pacotille... Quant à Gregory Kunde, il chante une partie dont il n’a pas tous les moyens – terrassé par la fin de «Der Trunkene im Frühling» – et voit sa musicalité artificiellement flattée par les micros de Naxos (... y compris un – désagréable – «cheveu sur la langue», dans l’effort du «Trinklied»).
La faiblesse de cette version tient plus encore à la baguette hédoniste (voire coquette) et assez passive de Hans Graf, à la tête d’un orchestre rutilant mais qui reste comme extérieur au texte, faisant du surplace dans «Von der Jugend», échouant à dépeindre l’atmosphère de fin du monde qui se loge au creux de cette œuvre depuis Bruno Walter. Un disque bien inutile.
Gilles d’Heyres
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