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10/15/2011
Janácek, mode d’emploi
Marianne Frippiat
L’Avant-Scène Opéra – 176 pages, 25 €
 Sélectionné par la rédaction
Après la comédie musicale par Alain Perroux, L’Avant-Scène Opéra consacre son nouveau «mode d’emploi» à Janácek, quatrième monographie de cette collection, après Wagner, Mozart et R. Strauss. Avant Verdi, Rossini et bien d’autres, donc: cet ordre de parution, qu’on n’eût certainement pas envisagé il y a seulement un quart de siècle, révèle le statut désormais acquis en France par le compositeur morave.
Consécration tardive mais visiblement solide et durable, tant certaines de ses œuvres sont désormais bien installées au répertoire: Jenůfa, Kátia Kabanová, Les Aventures de la Petite Renarde rusée, L’Affaire Makropoulos, De la maison morte, pour reprendre les titres parfois inusuels adoptés par cet ouvrage. Mais peu nombreux sont sans doute ceux pouvant prétendre avoir vu Le Destin et Les Excursions de Monsieur Broucek ou même avoir entendu parler de Sárka et du Début d’un roman.
Marianne Frippiat, assistée de Christian Merlin pour un chapitre intitulé «Mettre en scène Janácek», s’adresse donc autant au novice qu’au lyricomane. Biographie, études thématiques, présentation de chaque opéra en une dizaine de pages selon une grille unique (genèse et création, guide d’écoute, personnages, enjeux), chanteurs, chefs et productions marquants, bibliographie, discographie et vidéographie: le tour d’horizon est complet, d’une grande richesse tant dans son contenu que dans son iconographie. Ce guide pratique peut s’utiliser comme un dictionnaire, d’autant qu’il est assorti de deux index, mais il donne aussi envie de s’apprécier comme une monographie.
Pour découvrir ces opéras, point n’est certes besoin, comme ceux que Lavignac, dans sa bible wagnérienne qui fit longtemps référence, encourageait à se rendre à Bayreuth, d’aller à Brno ou même à Prague «comme on veut, à pied, à cheval, en voiture, à bicyclette, en chemin de fer, et le vrai pèlerin devrait y aller à genoux». Mais Janácek n’en a pas moins désormais son Lavignac.
Simon Corley
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