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05/01/2000
Patrick Dupond : Etoile
Fayard, 376 pages, mai 2000
376 pages ne sont pas de trop pour découvrir l’autobiographie de Patrick Dupond et faire connaissance avec sa vraie histoire, celle qu’il décide de nous livrer sans artifices, ceux-la même dont il s’est paré, sur scène, pendant plus de trente ans. On y découvre ses débuts depuis sa rencontre coup-de-foudre avec la danse et ses premiers cours, jusqu’au zénith de sa gloire. Un beau programme riche de rencontres. Car Patrick Dupond a croisé, connu, admiré les plus grands virtuoses de cet art jusqu’à les égaler, les dépasser parfois même.
On découvre non seulement son histoire mais aussi sa personnalité : conscient de ses dons, il se laisse aller et nous fait partager la haute considération qu’il a de lui même. A moins que ce ne soit celle qu’il a pour le travail acharné auquel il s’est toujours astreint. Mais à bien y réfléchir, le talent nous fait pardonner ce petit manque de modestie de l’auteur dont la plume semble sincère : " Si j’ai parfois pu avoir la grosse tête, cela n’a jamais duré bien longtemps".
Et comme pour se faire pardonner son caractère parfois intempestif, il cherche à exercer sur ses lecteurs une subtile séduction : oui, j’ai un caractère sans demie mesure mais regardez grâce à lui la danse splendide que je vous offre, semble-t-il dire. On pense souvent qu’on progresse si l’on sait se remettre en question. Lui, sûr de ses victoires avance dans l’histoire de la danse avec l’assurance et la vitesse d’un boulet de canon. Et quand il aborde ses conflits avec l’Opéra, Hugues Gall en tête, il le fait avec tact et élégance, prenant garde de ne pas sombrer dans un vulgaire règlement de comptes. On ne regrette qu’une chose : l’absence d’un encart de photographies. Ces derniers mois ont réservé à l’Etoile Dupond de biens pénibles moments, mais sa passion l’emporte à nouveau et nous présageons qu’il sortira une nouvelle fois vainqueur.
Anne Laure Carrega
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