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01/01/2008
La musique contemporaine en 100 disques
Pierre Gervasoni
Editions MF – 224 pages, 18 €
Foin de ces dictionnaires dont il faut presque immanquablement déplorer les développements excessifs ou les lacunes! Et foin également du désordre de l’ordre alphabétique et des tiroirs trop commodes qu’offrent la chronologie ou la géographie!
Pierre Gervasoni a préféré sélectionner cent disques aptes à satisfaire les «différentes aspirations qui peuvent motiver chez les mélomanes une découverte de la musique contemporaine», au travers de quatre «modes d’accès» qui structurent le livre en autant de parties, chacune étant elle-même subdivisée en trois chapitres: «Repères (pour une approche historique)» en «dates», «lieux» et «personnalités», «Synthèses (pour une considération panoramique)» en «ensembles», «cycles» et «perspectives», «Profils (pour une quête spirituelle)» en «régisseurs», «brasseurs» et «passeurs», «Quintessences (pour une prospection intuitive)» en «philosophies», «humanités» et «utopies».
Bien entendu, un même compositeur peut se rattacher à plusieurs de ces thèmes – par exemple Stockhausen à la fois dans «dates» (Mantra), «perspectives» (Himmelfahrt (Erste Stunde)) et «humanités» (Welt-Parlament). Et si John Adams, John Cage, Olivier Greif, Pierre Henry ou Steve Reich trouvent leur place dans cette entreprise, Gervasoni revendique clairement une préférence esthétique, selon «une double logique du coup de dés (pari sur leur portée à venir) et du coup de cœur (adhésion à leur contribution présente)». L’absence d’enregistrements ou leur médiocrité ont toutefois conduit à exclure certaines œuvres indépendamment de leurs mérites intrinsèques et l’auteur a par ailleurs pris le parti d’écarter les partitions destinées à la scène, considérant que le disque les prive de leur dimension visuelle.
On ne peut plus simple, le dispositif consiste à consacrer deux pages (en vis-à-vis) à chaque disque, reproduisant (en noir et blanc) la couverture et mêlant ensuite, sous un titre souvent humoristique, présentation, commentaire et problématiques. Se «limitant» aux quarante dernières années, ce travail ne laisse pas de fasciner par la richesse et la diversité de l’univers qu’il invite à découvrir: des personnalités consacrées – vivantes (Boulez, Carter, Dutilleux, Kurtag) ou disparues (Berio, Ligeti, Lutoslawski, Messiaen, Nono, Scelsi, Schnittke, Stockhausen, Takemitsu, Xenakis) – à la jeune génération (Combier, Kyburz, Neuwirth, Pintscher, …), c’est en effet un stimulant panorama de la «musique contemporaine», complété par un petit glossaire (d’acousmatique à work in progress, termes signalés par un astérisque dans le corps de l’ouvrage), qui est ainsi offert à l’auditeur curieux.
Simon Corley
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