About us / Contact

The Classical Music Network

Editorials

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Dernières nouvelles de Genève...
06/23/2010


L’Orchestre de la Suisse Romande pourrait annoncer début juillet le nom du successeur de Marek Janowski en la personne du jeune chef japonais Kazuki Yamada. La confirmation doit se faire le 2 juillet après vote des musiciens mais la presse ainsi que le Festival de Besançon qui avait primé ce chef ont fait d’ores et déjà l’écho de ces développements.


Celui-ci a remplacé dans un programme Lalo/Debussy/Stravinsky le chef colombien Andrés Orozco-Estrada lui-même prévu pour remplacer Bertrand de Billy dont la présence à Genève après la rupture des discussions avec l’OSR aurait été maladroite. Ce n’est pas la première fois qu’un chef emporte l’adhésion de musiciens lors d’un remplacement. Ferenc Fricsay a ainsi percé sur la scène internationale en se substituant Otto Klemperer à Salzbourg, de même que Leonard Bernstein avec Bruno Walter à New York ou Esa-Pekka Salonen avec Michael Tilson Thomas à Londres. Il faut, dit-on, se méfier des coups de foudre qui peuvent ne pas être durables mais reconnaître qu’intervenir dans des situations délicates permet de tester l’autorité d’un chef et sa qualité à générer l’adhésion des musiciens.


Il est positif que cette annonce arrive assez vite mais il ne faut pas oublier que l’OSR et son futur chef devront résoudre quelques problèmes structurels :


– Il faut trouver un mode de coexistence avec le Grand Théâtre. Les deux institutions se partagent le même orchestre mais gardent la complète possibilité de choisir les musiciens et en particulier les chefs invités qui y dirigent. Il ne faut pas que les choix esthétiques des deux maisons soient trop en opposition et il serait souhaitable, ainsi que le suggérait à demi-mot le président de l’OSR Metin Arditi, que le directeur musical de l’OSR dirige plusieurs productions par an.


– Malgré son charme, la salle du Victoria Hall n’est pas bien adaptée à des œuvres de grande taille. Marek Janowski avait regretté que les Gurrelieder que vont jouer ensemble l’OSR et la Tonhalle de Zurich cet été à Lucerne et Montreux ne soit pas montables à Genève. Le Victoria Hall est une salle en longueur qui ne permet pas toujours au son de l’orchestre de « respirer ». La possibilité pour des orchestres de se produire dans des salles de qualité est essentielle pour leur permettre de travailler leurs reflexes collectifs et renforcer leur cohérence. Ne serait-il pas possible de faire venir les équipes qui ont transformé Pleyel et de voir ce qui peut être fait à Genève ?


– Enfin, en réaction aux taux de remplissage des concerts de la saison et à la demande de Marek Janowski, les concerts genevois vont être doublés. C’est un pari puisque finalement, l’offre musicale va être multipliée. Sans être une petite ville, Genève n’est ni Zurich ni Paris ni Londres. Espérons que l’offre crée la demande et que le public réponde présent.


Il faut en revnache souligner l’élan ce que représenterait cette nomination :


– Comme c’est le cas pour le Philharmonique de Los Angeles avec Gustavo Dudamel ou l’Orchestre de Philadelphie avec Yannick Nézet-Séguin, des chefs de la nouvelle génération sont en train d’apparaître et il faut s’en féliciter. C’est le signe également que le centre de gravité de la musique classique se déplace en Asie. Il ne faut plus limiter les choix de style à une confrontation entre les écoles allemande et italienne.


– Il faut insister également sur les qualités de sérieux de l’OSR. Le bizutage est un exercice que imposent régulièrement certains orchestres français ou allemands à de jeunes chefs. Lorsque l’OSR mélange dans un même programme des œuvres symphoniques et d’autres pour petit ensemble, on voit fréquemment dans la salle même du Victoria Hall des musiciens de l’OSR en train d’écouter la musique avec le public en attendant de rejoindre l’orchestre. C’est un signe qui ne trompe pas et il a fort à penser qu’ils se sont appliqués pour Kazuki Yamada avec le même sérieux dont ils font preuve avec Marek Janowski.


– Enfin, faire participer à des décisions de cette nature les musiciens reste fondamental pour bénéficier de leur adhésion.


Attendons le 2 juillet et le futur avec confiance.


Antoine Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com