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Mortier au Châtelet ?
11/08/2008


Le New York Times vient d’annoncer que Gérard Mortier n’ira pas rejoindre le New York City Opera. La crise financière rend impossible de rassembler le budget de fonctionnement qui avait été promis contractuellement à Gérard Mortier. Sans ce budget, les projets et la saison centrée sur les œuvres contemporaines qu’il avait envisagés ne sont plus faisables. Sa venue n’avait plus de sens.


C’est une perte artistique terrible pour New York, qui a besoin de donner une impulsion moderne à ses maisons d’opéra (et il faut espérer que la crise, qui ne va pas se résorber miraculeusement avant au moins une bonne année, et encore, ne va pas affecter le bon fonctionnement des institutions artistiques américaines, très dépendantes du mécénat) au-delà des bonnes idées lancées par Peter Gelb, le nouveau directeur du Metropolitan Opera.


C’est une perte artistique également pour l’Opéra de Paris. Alors qu’on réalise enfin que la démographie européenne va forcer la plupart des pays, dont la France, à allonger la durée du travail, alors que des exceptions avaient été faites pour garder certains dirigeants d’entreprises (je pense à l’ancien PDG d’Alcatel, en poste à 68 ans, et qui avait demandé que soit étudié le fait qu’il continue à diriger le groupe pour trois années avant que les résultats de l’entreprise fassent qu’il le quitte), Gérard Mortier aurait pu rester encore plusieurs années et continuer la transformation qu’il a entamée à l’Opéra de Paris. L’établissement qu’il a repris avait bénéficié du travail de fond effectué par son prédécesseur Hugues Gall. Mortier a repris le flambeau et lui a donné une plus grande et réelle personnalité en prenant des risques artistiques plus marqués et, dans le cas des réussites, très payants. Le fait de lui demander de rester aurait permis une transition calme avec son successeur Nicolas Joel.


Une idée cependant. Il fut un temps où la modernité et l’audace dans le domaine de l’opéra n’étaient pas la marque de l’Opéra de Paris mais du Théâtre du Châtelet à l’époque Lissner – Brossmann. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’ambition artistique du Châtelet est bien moindre et son activité est plus marquée par le fait de monter opérettes et musicals. Pourquoi ne pas demander à Mortier de redonner au Châtelet sa personnalité et de rester à Paris où une grande partie du public a appris à regarder l’opéra avec un regard plus moderne ?


Antoine Leboyer

 

 

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