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Bayreuth : beaucoup de bruit pour rien
09/04/2008


La décision est donc tombée hier après-midi. C’est bien le duo formé de Katharina Wagner et d’Eva Wagner-Pasquier qui va prendre la succession de Wolfgang Wagner à la tête du Festival de Bayreuth. Que de transactions, négociations, voltefaces, alliances, trahisons, communiqués de presse, …, le tout pour arriver à une conclusion aussi prévisible que le fait que Parsifal récupère la lance des mains de Klingsor.


Soyons réalistes. Wolfgang Wagner a autant verrouillé les circuits de décision de la Fondation Richard Wagner que la programmation des prochaines saisons … jusqu’à 2012 selon certains échos. Il était complètement impensable et impossible que la succession ne soit pas donnée à l’équipe qu’il a adoubée. Le baroud d’honneur du tandem Nike Wagner – Gérard Mortier n’avait absolument aucune chance et a peut-être involontairement permis aux deux demi-sœurs de sortir la tête haute de cette histoire. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » …


Rien n’est simple. Katharina Wagner n’a pas convaincu avec sa mise en scène des Maîtres Chanteurs, considérée par toute la critique comme une des productions les plus faibles des trente dernières années (lire ici). Il ne fait aucun doute que si elle n’avait pas été la fille de Wolfgang Wagner, elle n’aurait jamais été invitée à se produire à Bayreuth. Eva Wagner-Pasquier apporte une expérience et une crédibilité de valeur et Christian Thielemann est un chef wagnérien de premier plan mais comment faire coexister ces trois personnalités et surtout quelles sont leurs réelles marges de manœuvre ?


Bayreuth est un festival unique par son focus, son importance, son unicité. Le niveau global n’a malheureusement cessé de décliner depuis une vingtaine d’années à tel point que l’on assiste à des performances de bien meilleur niveau à New York, Munich ou Paris (où si toutes les nouvelles productions de l’ère Mortier n’ont pas fait l’unanimité, ses choix wagnériens, Tristan, Tannhäuser et Parsifal sont des spectacles de premier ordre). Indépendamment des choix de personnes, la seule priorité qui compte est de refaire de Bayreuth un lieu connu non pas pour ses querelles de famille mais par la qualité de ces spectacles.


(A lire pour les anglophones, The Wagner clan, écrit par Jonathan Carr et publié par Atlantic Monthly Press, passionnant ouvrage qui raconte l’histoire de la famille Wagner et comment Bayreuth en est arrivé à ce stade.)


Antoine Leboyer

 

 

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