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Le Festival de Nouvel An de Gstaad 11/20/2025
 C. Murat
La voix en majesté à Gstaad
20 ans, ça se fête. Et comment ! Pour sa vingtième édition, le Festival de musique de Nouvel An de Gstaad (en anglais Gstaad New Year Music Festival, GNYMF, sooo chic !), qui se déroulera du 28 novembre 2025 au 10 janvier 2026 – a mis les petits plats dans les grands : pas moins de vingt‑six concerts, pour la plupart dans les superbes petites églises situées tout autour de la célèbre station suisse de sports d’hiver (Gstaad mais aussi Saanen, Rougemont et Lauenen). Autant d’écrins intimistes au charme incomparable, qui permettent d’admirer les artistes de très près. Cette affiche anniversaire met clairement l’accent sur la voix, avec quelques grands noms de la scène lyrique actuelle, dont le vétéran Plácido Domingo, qu’on ne présente plus et qui, à plus de 80 ans, continue d’enthousiasmer les foules avec aujourd’hui sa voix de baryton, alors qu’il a été l’un des ténors les plus acclamés de la planète lyrique. Sa devise : « If I rest, I rust » (si je me repose, je rouille). Parmi les autres têtes d’affiche invitées, on mentionnera Cecilia Bartoli, Jakub Józef Orlinski ou encore Marina Viotti, dont la carrière a littéralement explosé depuis sa participation très remarquée à la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Paris, où elle a éberlué le public en entonnant Carmen accompagnée par le groupe de métal Gojira devant la Conciergerie. Pour Gstaad, la mezzo‑soprano a concocté un concert original, au cours duquel elle sera entourée par trois amis musiciens et fera voyager les spectateurs dans des univers et des styles très différents, allant de Rossini à Brel en passant par Bizet.
La programmation fait aussi la part belle à des chanteurs qui sont peut‑être moins connus du grand public, qui ne sont pas des « stars » à proprement parler mais néanmoins des valeurs sûres pour les lyricomanes. A commencer par le ténor italien Vittorio Grigolo – dont la voix gorgée de soleil n’est pas sans rappeler celle d’un certain... Luciano Pavarotti –, le « baryténor » Michael Spyres – à la tessiture si étendue qu’il est à l’aise dans les rôles aussi bien de baryton que de ténor belcantiste, un phénomène vocal ! –, le jeune ténor qui monte Xabier Anduaga – promis à une très belle carrière –, la phénoménale Asmik Grigorian – qui enthousiasme le public tant autant par ses qualités vocales que par son formidable talent scénique – ou encore la surdouée Anastasia Bartoli, un nom à retenir. Aucun lien de parenté cependant avec l’autre Bartoli du Festival (Cecilia). Chacune de ses apparitions fait toujours grand bruit, comme ces deux derniers étés au Festival Rossini de Pesaro, où elle subjugué le public par la puissance de sa voix et son tempérament de feu. Son récital devrait, à n’en pas douter, être un des moments forts de cette édition anniversaire. Le mot de la fin revient bien évidemment à Caroline Murat, fondatrice et directrice du festival, qui explique son choix d’axer l’affiche sur la voix : « Depuis plusieurs années maintenant, c’est une volonté de mettre la voix humaine au centre du festival, qu’elle soit parlée, chantée ou déclamée. Pour ce vingtième anniversaire, je voudrais montrer tout un éventail de voix. Je suis pianiste, mais j’ai toujours aimé la voix, j’aurais voulu être chanteuse ; j’ai accompagné beaucoup de chanteurs en récital, j’ai été maître de chant à l’Opéra de Paris, répétitrice au Conservatoire national supérieur de musique et j’ai notamment été invitée à faire des remplacements à Vienne. Le chant a toujours été ma passion et je vois chaque année de très nombreux opéras. »
Le site du Festival de musique de Nouvel An de Gstaad
Claudio Poloni
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