About us / Contact

The Classical Music Network

Editorials

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

CD et livres: l’actualité de novembre
11/15/2022


Au sommaire :

Les chroniques du mois
En bref
Face-à-face
ConcertoNet a également reçu





Les chroniques du mois





Must de ConcertoNet


    La mezzo Marina Viotti


    Le violoncelliste Truls Mørk




 Sélectionnés par la rédaction


    Musique pour orchestre de Franck


    La harpiste Angélique Mauillon


    Par petites touches de Philippe Cassard


    Sous l’emprise de l’opéra d’Aribert Reimann


    L’ensemble vocal Cantoría





 Oui !

Thérèse Malengreau interprète Mompou
Edward Gardner dirige Sibelius
L’ensemble Le Banquet du Roy
Le pianiste Cyprien Katsaris
Enregistrements (1952-1962) de Hans Rosbaud
Le Trio Wanderer interprète Beethoven
Œuvres de Thomas de Hartmann
Kurt Eichhorn dirige Le Petit Elfe de Noël de Pfitzner
Jaap van Zweden dirige Chostakovitch et Mahler
Elena Margolina interprète Schubert
Aurelia Visovan interprète Schubert et Czerny
Paul Lewis interprète Schubert
Johannes Moser interprète Martinů




Pourquoi pas ?

Le pianiste Jean‑Baptiste Doulcet
Ralph Vaughan Williams dirige ses œuvres
Le Trio Ax-Kavakos-Ma interprète Beethoven
Nina Berman chante Babbitt
Neil Thomson dirige Santoro
Steven Lloyd‑Gonzalez dirige Chostakovitch
Gianandrea Noseda dirige Chostakovitch
Sakari Oramo dirige Langgaard
Julien Chauvin dirige Mozart
La violoncelliste Olivia Gay
Le chef Duncan Ward
Le chef Chuhei Iwasaki
Marin Alsop dirige Candide



Pas la peine

Julian Trevelyan interprète Mozart
Costantino Mastroprimiano interprète Schubert
Riviera Lazeri interprète Martinů
La violoniste Anne‑Sophie Mutter
Václav Luks dirige Smetana





En bref


Rosbaud et la musique française du XXe siècle
Vrais et faux trios beethovéniens
Le conte de Noël de Pfitzner
Langgaard revient à Berlin
Babbitt, mélodiste intégral
Trésors de la musique symphonique brésilienne
Vaughan Williams dans ses œuvres
Hartmann sans Gurdjieff
Actualité des symphonies de Chostakovitch



Rosbaud et la musique française du XXe siècle





Le treizième volume que SWR Classic, à partir des bandes (hélas monophoniques) du Südwestfunk, consacre à Hans Rosbaud (1895‑1962) continue de remettre les pendules à l’heure : alors qu’on le cantonne généralement à ses Mozart aixois ou à la défense de la musique de son temps, dont témoignent ses fonctions à la tête de l’Orchestre de la Südwestfunk (SWR) de Baden‑Baden de 1948 à sa mort, le chef autrichien non seulement ne faisait nullement l’impasse sur la musique romantique mais avait un répertoire considérable et qu’on pourrait même qualifier d’éclectique. L’anthologie de ces enregistrements de musique française réalisés entre mars 1952 et mars 1962 le démontre : si les noms de Debussy (Prélude à l’après‑midi d’un faune, Nocturnes, Marche écossaise, Berceuse héroïque, Jeux, La Mer), Ravel (Alborada del gracioso, Ma mère l’Oye) et Messiaen (Chronochromie, enregistré une semaine avant sa création publique par les mêmes interprètes à Donaueschingen) ne surprennent pas, les autres sont plus inattendus – Roussel (Concert pour petit orchestre, Suite en fa, Troisième Symphonie), Honegger (Troisième Symphonie « Liturgique ») – voire tout à fait surprenants. Qui aurait imaginé Rosbaud dans L’Homme et son désir de Milhaud, la Suite du Chevalier errant d’Ibert, le Concertino pour percussion et cordes de Maurice Jarre (3 minutes formant l’avant‑dernière des douze pièces d’une œuvre collective pour le bicentenaire de la naissance de Mozart) et deux œuvres de Marcel Mihalovici (Toccata, avec son épouse, Monique Haas, au piano, et Deuxième Symphonie « Sinfonia Partita » pour cordes) ? Sous la baguette de ce formidable musicien, tout est excellent, car loin du cliché du chef « intellectuel » qui aurait fortement influencé Boulez à ses débuts, ce qu’on entend ici est certes fidèle à la lettre et respectueux du texte mais, avant tout, plein de vie, d’énergie, de sensualité, de subtilité. Plus de 5 heures de musique à la fois exemplaires et enthousiasmantes (coffret de quatre disques SWR19115CD). SC




Vrais et faux trios beethovéniens


          


Sous la supervision de Beethoven, Ries réalisa un arrangement pour trio avec piano de sa Deuxième Symphonie, qu’Emanuel Ax, Leonidas Kavakos et Yo‑Yo Ma ont enregistré avec un arrangement de la Cinquième commandé pour l’occasion à Colin Matthews. Leur série « Beethoven for Three » poursuit dans le même esprit avec maintenant la Sixième « Pastorale », arrangée par le pianiste Shai Wosner. Même si l’on est parfois un peu surpris par l’intonation du violoniste, c’est avant tout ici un moment de plaisir et de parfaite musicalité partagé avec des artistes qui prennent visiblement du bon temps ensemble, exactement comme ces (excellents) amateurs du début du XIXe auxquels étaient destinées à l’origine de telles transcriptions. On ne devrait pas tarder à trouver la Quatrième également arrangée par Wosner, qui est au programme de la tournée des trois musiciens au premier semestre 2023 mais en attendant, cet album est complété par un « vrai » trio, le Troisième, dont ils magnifient la ligne classique (Sony 0196587393724).
Mais pour ce qui est des « vrais » trios, il faut sans nul doute chérir la réédition de l’intégrale réalisée en 2010‑2011 par le Trio Wanderer, incluant les deux trios de publication posthume, les deux cycles de variations et le Triple Concerto enregistré dix ans plus tôt avec l’Orchestre du Gürzenich de Cologne et son Kapellmeister d’alors, James Conlon. Une somme qui se maintient constamment au plus haut niveau technique et interprétatif, s’imposant avec une évidence toujours aussi réjouissante, lumineuse, spirituelle, rayonnante (coffret de cinq disques Harmonia mundi HMX2932100.04). LPL




Le conte de Noël de Pfitzner





Hans Pfitzner (1869‑1949) n’a pas bonne presse, au moins de ce côté‑ci du Rhin, représentant emblématique de ce qu’on peut avoir à reprocher à la musique germanique, sans compter son attitude plus que complaisante à l’égard du régime nazi. Si l’on se souvient encore de son Palestrina, notamment pour ses interlude orchestraux, il a composé quatre autres opéras, dont Le Petit Elfe du Christ (1917). Créé à Dresde sous la direction de Reiner, ce Spieloper en deux actes était à l’origine une musique de scène (1906), ce qui explique sans doute, outre une Ouverture assez développée, l’importance des passages purement orchestraux (Suite de rondes, Pantomime) dans l’opéra. L’Enfant‑Christ guérit Trautchen, gravement malade, et lui offre un sapin de Noël, ce qui engage son frère Frieder à retrouver la foi. Mais puisque ce n’est pas l’âme de Trautchen qui montera au ciel, l’Enfant‑Christ accepte qu’un petit elfe y prenne sa place et accorde à celui qui est désormais le « petit elfe du Christ » le droit de redescendre sur terre chaque Noël pour rendre visite à un vieillard en forme de sapin. Il y a dans cette musique lumineuse quelque chose d’à la fois féerique, naïf, populaire – on entend bien sûr Mon beau sapin – et truculent qui n’est pas sans évoquer Hänsel et Gretel de Humperdinck. Cette atmosphère est remarquablement mise en valeur dans cet enregistrement public du 30 novembre 1979 par Kurt Eichhorn à la tête de l’Orchestre de la Radio de Munich (qui a réalisé ultérieurement pour CPO un autre enregistrement de l’œuvre sous la direction de Claus Peter Flor). Impeccablement idiomatique, la distribution comprend notamment les délicieuses Helen Donath dans le rôle‑titre et Janet Perry dans celui de l’Enfant‑Christ (coffret de deux disques Orfeo C230082). SC




Langgaard revient à Berlin





Sakari Oramo (né en 1965), pour être Finlandais, ne s’en intéresse pas moins aux Danois : avec le Philharmonique de Vienne, il a ainsi enregistré deux symphonies de Per Nørgård et deux autres de Rued Langgaard (1893‑1952). Il récidive, cette fois‑ci, excusez de nouveau du peu, avec le Philharmonique de Berlin, pour la Première des seize Symphonies de Langgaard. La présence de la prestigieuse phalange berlinoise se justifie par le fait que l’œuvre, achevée dès 1911 mais jugée injouable à Copenhague et à Stockholm, a été créée deux ans plus tard par les Berliner Philharmoniker, sous la direction de Max Fiedler (1859‑1939), un brahmsien réputé en son temps. Et le manuscrit, dérobé par les Russes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est également désormais conservé dans la capitale allemande. Pour un compositeur alors dans sa vingtième année, ce fut une création triomphale mais qui, notamment en raison de l’irruption de la Première Guerre mondiale, devait rester sans lendemain, aussi bien en Allemagne que dans son propre pays, où il fut ensuite marginalisé. En outre, dès 1918 avec sa Musique des sphères, son style a évolué vers une originalité et une modernité que ne laissaient pas supposer sa Première Symphonie, sous‑titrée tardivement (en 1946) « Pastorales des falaises » (par référence à une péninsule du sud de la Suède) : de fait, le programme dessiné par ses cinq mouvements (« Vagues et aperçus du soleil », « Fleurs de la montagne », « Légende », « Ascension de la montagne »,« Courage ») peut évoquer celui de la Première Symphonie de son compatriote Victor Bendix (1851‑1926) trente ans plus tôt mais aussi celui que Strauss donnera deux ans plus tard à sa Symphonie alpestre. Et c’est bien à Strauss qu’on pense ici dans ce flux de près d’une heure de musique, donné ici pour la première fois au disque dans l’édition révisée par le spécialiste incontesté du compositeur, Bendt Viinholt Nielsen (né en 1953) : grands élans, orchestration luxuriante qui va évidemment comme un gant aux Philharmoniker, on est certes loin du Langgaard révolutionnaire, mais à la différence de Rimbaud, il était très sérieux quand il avait 17 ans (Dacapo 6.220644). LPL




Babbitt, mélodiste intégral





Il en va un peu de Milton Babbitt (1916‑2011) comme de Boulez : polémiques et radicalisme finiraient presque par éclipser leur musique. Excellente occasion, dès lors, que d’aller au‑delà des préjugés en prêtant l’oreille à une intégrale des mélodies pour voix aiguë et piano du compositeur américain, qui couvre une large période créatrice, de 1951 à 2002. Les textes, poétiques ou non, sont essentiellement en anglais (William Carlos Williams, George Meredith, Gerard Manley Hopkins, John Dryden, Mel Powell, John Hollander, Derek Walcott) mais on n’est pas surpris de trouver parfois de l’allemand (August Stramm) et même, non sans un humour à la Berio, de simples phonèmes dans Phonemena, dont on peut entendre ici les deux versions, avec piano (1969) ou avec bande (1975). Chez cet élève de Sessions fasciné par la Seconde Ecole de Vienne, pionnier du sérialisme intégral (mais aussi de l’électronique), la concision et l’expression ne sont pas moins des valeurs cardinales que dans l’œuvre de Webern. La soprano Nina Berman et le pianiste Steve Beck (né en 1978), avec au second piano Eric Huebner pour A Solo Requiem (1977), affrontent avec courage ces partitions d’une effroyable difficulté, tant pour le chant, entre Sprechgesang et intervalles vertigineux, que pour la partie de piano, à la rythmique complexe (New Focus Recordings FCR349). SC




Trésors de la musique symphonique brésilienne





L’auteur de ces lignes est bien placé pour le savoir personnellement : depuis toujours, Gustavo de Sá s’attache à faire partager avec passion et générosité les trésors de la musique symphonique de son pays du XIXe siècle à nos jours. Dans le cadre de ses fonctions au ministère des affaires étrangères, il a enfin pu réaliser le rêve d’une vie : lancer l’enregistrement et la diffusion de trente albums (soit une centaine d’œuvres) chez Naxos, qui ajoute ainsi à son éventail de collections « nationales » une nouvelle série, « The Music of Brazil », riche en premières au disque. Elle inclura notamment une intégrale des quatorze Symphonies de Claudio Santoro (1919‑1989), dont le troisième volume vient de paraître, toujours confié au Britannique Neil Thomson, diretor artístico et regente titular de l’Orchestre philharmonique de Goiás depuis 2014. On y découvre un compositeur revenu de ses expériences plus aventureuses, cultivant un lyrisme intense sans afficher, du moins de façon évidente, de références « nationales ». La Onzième Symphonie (1984), concise (17 minutes) et tendue, présente un caractère dramatique très marqué tout en se plaçant sous l’égide de la Première de Brahms, alors que la Douzième (1987/1989), plus colorée et expansive, est une sinfonia concertante en trois mouvements qui, en réalité, déroule successivement neuf mini‑concertos pour violon, violoncelle, flûte, clarinette, alto, trompette, hautbois, cor et trombone. Les compléments datent également des dernières années de la vie du compositeur, rentré au pays après une décennie passée à enseigner en Allemagne, mais se limitent à l’orchestre à cordes : tant le Concerto grosso (1980) pour quatuor à cordes que les Trois Fragments sur BACH (1985), pour le tricentenaire de la naissance du compositeur, adoptent, sans relâcher le lien avec la tonalité, une même démarche, sérieuse et épurée jusqu’à l’austérité ou à l’angoisse (8.574406). SC




Vaughan Williams dans ses œuvres





Si, sans surprise, le sesquicentenaire de Vaughan Williams passe totalement inaperçu de ce côté‑ci de la Manche, ce n’est évidemment pas le cas au Royaume‑Uni, notamment grâce à la série « Vaughan Williams Live » (voir par ailleurs ici). Le troisième volume sera toutefois à réserver aux fans de cet immense symphoniste, mais comme l’admiration qu’il suscite est incontestablement méritée, ils sont certainement nombreux. Il est passionnant et même émouvant de pouvoir entendre le compositeur diriger ses propres œuvres : la Deuxième Symphonie « A London Symphony » avec le Symphonique de Londres le 31  juillet 1946 aux Proms, la Cinquième avec le Philharmonique de Londres à deux reprises (pour sa création le 31 juillet 1943, puis le 3 septembre 1952), Dona nobis pacem en novembre 1936 à la BBC avec la soprano Renée Flynn (1905‑1999) et le baryton Roy Henderson (1899‑2000). Toutefois, ces témoignages, pour la plupart déjà connus, demeurent assez précaires, bien que restaurés avec soin par Lani Spahr. En outre, les enregistrements de 1943 et 1946 proviennent de la collection d’enregistrements réalisés par Kenneth Leech (1892‑1995) sur des disques à partir de la diffusion de ces concerts à la radio : or, comme l’indique la notice, « inévitablement, quand Leech changeait les disques (parfois remarquablement vite), la musique est interrompue », de telle sorte que ces versions des Deuxième et Cinquième Symphonies sont incomplètes (album de deux disques SOMM Recordings/Ariadne 5019‑2). SC




Hartmann sans Gurdjieff


                    
          


Grâces soient rendues au « projet » du pianiste Elan Sicroff et du guitariste Robert Fripp, qui permet de découvrir les compositions de Thomas de Hartmann (1884‑1956). Sans Georges Gurdjieff, auquel il demeure le plus souvent associé. Car si l’influence spirituelle de celui‑ci aura certes été considérable sur Hartmann, ce partenariat musical n’aura été finalement constitué qu’un bref moment dans une vie bien remplie. Né en Ukraine, neveu du peintre des Tableaux d’une exposition, élève d’Arenski et Taneïev à Saint‑Pétersbourg, il mène en parallèle une carrière dans l’armée tsariste, travaille avec Kandinsky à Munich, vit en France de 1922 à 1950, où sa collaboration mystique et orientaliste avec Gurdjieff est à son apogée durant les années 1920, et passe les six dernières années de sa vie aux Etats‑Unis.
Deux albums récemment parus chez Toccata Classics témoignent d’un talent étonnamment polymorphe, avec deux de ses quatre Symphonies-Poèmes, une dénomination (en français) évoquant fortement Scriabine. Créée aux Concerts Lamoureux par Eugène Bigot, la Première (1934) apparaît un peu hors du temps et hors norme comme la Symphonie Gothique de Brian à la même époque, postromantique par ses grands élans, son flux musical ininterrompu à la Villa‑Lobos, son effectif considérable (incluant trois saxophones et piano à quatre mains) et sa démesure (66 minutes). D’une ambition sans doute excessive, mais riches en surprises harmoniques et thèmes populaires, ses quatre mouvements ne manquent pas non plus de rappeler Rimski‑Korsakov ou Rachmaninov (un long passage avec piano quasi concertant dans l’Andante). De la Quatrième (1955), on n’entend hélas que les cinq premières minutes, puissantes et hautes en couleur, bien que la notice indique que Hartmann disait en avoir achevé l’orchestration six mois avant sa mort. En revanche, l’exotisme du Concierto Andaluz pour flûte, cordes et percussion (1949), destiné à Jean‑Pierre Rampal, est pour le moins... déconcertant, la faute n’en revenant pas au soliste, Bülent Evcil (né en 1968).
Plusieurs œuvres sont fondées de façon plus ou moins explicite sur des thèmes ukrainiens : on goûtera ainsi la fraîcheur et la simplicité, voire le dépouillement, des neuf Koliadky : Noëls ukrainiens (1940), le pimpant néoclassicisme et les couleurs à la Respighi d’Une fête en Ukraine (1942), suite en onze mouvements qui trouve son origine dans un ballet, et l’astucieuse Fantaisie-Concerto pour contrebasse (1944). Dans cette œuvre, il faut toute la maîtrise du Britannique d’origine sud‑africaine Leon Bosch (né en 1961) pour mettre en valeur les aigus et notes harmoniques inhabituels de l’instrument, dans un style assez composite mais avec un déroulement qui laisse la place, après un premier mouvement un peu incertain, à une « Romance 1830 », pastiche tout à fait convaincant inspiré par un épisode de la vie de Glinka, et à un Finale étonnamment débridé.
Ukrainien, Hartmann ? Sa vie et sa pensée sont plutôt celles d’un citoyen du monde, mais il n’est évidemment pas indifférent de signaler, dans les temps qui sont les nôtres, que ces œuvres sont interprétées avec un inlassable engagement par l’Orchestre philharmonique national d’Ukraine de Lviv sous la baguette de l’Américain d’origine ukrainienne Theodore Kuchar (né en 1963), son tout nouveau chef principal (TOCC 0633 et TOCC 0676).
On retrouve le même orchestre pour un troisième volume, mais cette fois‑ci chez Nimbus et sous la direction du Singapourien Tian Hui Ng (né en 1979), enregistré également en marge des concerts organisés en l’honneur du compositeur en septembre 2021. A la Troisième Symphonie-Poème (1953), qui fascine par son caractère fantastique et angoissant dans les deux premiers mouvements avant de prendre une tournure résolument festive puis apaisée dans le troisième, succèdent le Scherzo fantastique (1929), avec de fortes réminiscences de L’Apprenti sorcier, et le Concerto pour piano (1942) en quatre mouvements, entre postromantisme et modernisme, avec Elan Sicroff (né en 1950) en soliste (NI6429). Trois autres disques de musique orchestrale seraient en préparation, incluant le Concerto pour violon avec Joshua Bell et le Concerto pour violoncelle avec Matt Haimovitz. Ils permettront d’approfondir la connaissance d’un créateur qui étonne par son indépendance, lui qui n’avait visiblement que faire des modes et des styles. SC




Actualité des symphonies de Chostakovitch


                    
          


Trois albums, quatre symphonies situées entre la Sixième et la Dixième (seule manque la Huitième) : dans la toute récente production discographique, Chostakovitch continue de tenir son rang de grand symphoniste du siècle passé.
Les Sixième et Neuvième précèdent et suivent immédiatement la Seconde Guerre mondiale, ce dont chacune se ressent sans doute : pour l’une, les angoisses de 1939, pour l’autre, un pied de nez joyeux et provocateur au régime qui attendait une grande symphonie de la victoire dans la lignée des deux « symphonies de guerre » qui avaient précédé. Le couplage est donc pertinent et très convenablement défendu par Steven Lloyd‑Gonzalez, nouveau venu au disque qui a jusqu’alors exercé d’improbables fonctions à l’Orchestre symphonique du Caire, à la Kur‑Sinfonie de Bad Nauheim, au Capitol Symphonie Orchester d’Offenbach-sur-le-Main et à la Neue Philharmonie de Francfort. A la tête d’un Orchestre national de la BBC du Pays de Galles discipliné et comprenant de bons solistes (basson et trompette dans la Neuvième), le chef britannique avant prudemment mais sûrement, l’inconvénient étant que le contrôle prend le pas sur la spontanéité dans des symphonies qui appellent en outre davantage d’ironie et de mordant (First Hand Records FHR120).
Pour le cinquième volume de la série (intégrale ?) que Gianandrea Noseda (né en 1964) a entreprise avec le Symphonique de Londres, dont il est le principal guest conductor depuis 2016, voici la Septième « Leningrad ». Il ne peut certes y avoir de mauvaise surprise avec un tel orchestre, toujours aussi impeccablement lisse, mais la réussite est loin d’être aussi éclatante que dans le précédent album, consacré aux Neuvième et Dixième. Il est vrai que l’œuvre ne se situe pas non plus tout à fait au même niveau, ce qui explique peut‑être la sensation d’un investissement inégal au fil de la partition mais n’en surprend pas moins de la part d’un chef qui a plutôt pour habitude de savoir entretenir constamment la tension dramatique (SACD LSO Live LSO0859).
Music director du Philharmonique de New York depuis 2018, Jaap van Zweden (né en 1960), on le sait moins, l’est également du Philharmonique de Hong Kong depuis 2012. Dans la Dixième, on découvre une excellente formation au service d’une interprétation fluide, coulant de source, laissant respirer le texte pour créer patiemment des climats et s’imposer de façon impeccablement maîtrisée, sans excès ni facilités mais, revers de la médaille, sans s’approcher du bord du gouffre. En complément, les deux mouvements achevés (Adagio et Purgatorio) d’une autre Dixième, celle de Mahler (lointain prédécesseur de van Zweden au Philharmonique de New York), sont donnés dans la « version de concert » réalisée par le chef Willem Mengelberg en collaboration avec le compositeur Cornelis Dopper à partir de l’édition de Krenek (généralement utilisée). L’intervention des Néerlandais est très nettement audible, notamment dans l’alourdissement de l’instrumentation, et, pas toujours bienvenue, mais ce premier enregistrement mondial constitue assurément une curiosité (Naxos 8.574372). SC





Face-à-face


Mozart : Vingt‑troisième Concerto pour piano


          
Au sein d’une exceptionnelle série de douze apparue en moins de trois ans (1784‑1786) et où la concurrence est donc rude, le Concerto en la majeur n’a jamais eu de mal à se détacher, avec son miraculeux Adagio en fa dièse mineur encadré par deux mouvements presque sans nuages. Un pianofortiste expérimenté et des instruments « anciens  », d’un côté, un jeune pianiste et un orchestre « moderne », de l’autre, viennent de faire l’actualité chez le même éditeur.
Sur un pianoforte de Christoph Kern d’après Anton Walter (vers 1790), Andreas Staier (né en 1955), très présent dans les tutti du Concert de la Loge, ornemente beaucoup dans l’Adagio (au tempo pas si rapide qu’il ne le dit dans la notice), mais sa fantaisie coutumière ne trouve guère à s’exprimer que dans la cadence de l’Allegro initial. Pour ce deuxième volume de la série « Simply Mozart » de son ensemble, Julien Chauvin (né en 1979) propose à nouveau un programme de concert en bonne et due forme, de telle sorte que le concerto se trouve entouré par une ouverture, celle de Don Giovanni (avec sa coda « de concert »), et une symphonie, la Quarantième (plaisamment sous‑titrée ici « La Dodécaphonique » par référence à la hardiesse de ses modulations au début du développement du final), non moins célèbres. Dans une prise de son particulièrement spacieuse, les musiciens privilégient à un pathos trop facile une tension qui ne se départ jamais d’une certaine élégance (Alpha 875).
Pour le quatrième volume de la série « Next Generation Mozart Soloists », Julian Trevelyan (né en 1998), vainqueur (avec un deuxième prix) du Concours Marguerite Long (2015) et deuxième prix du Concours Géza Anda (2021), ne cherche pas à surprendre au clavier volontiers moelleux de son Bösendorfer : rien d’extravagant ou de contestable dans une interprétation qui s’écoule sans surprises, bonnes ou mauvaises, dans un respect du texte et avec un accompagnement qu’on aurait espéré un peu plus libre, engagé et imaginatif de la part de l’Orchestre symphonique de la Radio autrichienne (ORF) de Vienne avec à sa tête Christian Zacharias (né en 1950), éminent mozartien qui a laissé des versions de référence de ces concertos. Cette relative neutralité rend peut‑être encore moins justice au caractère tourmenté du Vingt‑quatrième Concerto (Alpha 883). SC




Schubert : Sonate pour piano D. 664


          
Neuf ans avant la « grande » D. 959, la « petite » sonate en la majeur, dans une toute autre atmosphère, ne manque pas non plus d’atouts, avec ses trois mouvements de caractère le plus souvent idyllique, comme en écho à un séjour du compositeur en Haute‑Autriche au cours duquel il écrivit également, dans la même tonalité, le Quintette « La Truite ». Deux récentes publications confrontent pianoforte et piano moderne.
Sur la copie d’un Conrad Graf par Andrea Restelli (2012), Costantino Mastroprimiano (né en 1964) déçoit par un phrasé raide, une articulation exagérée, un toucher percussif. La carrure de la plus précoce Sonate D. 157 (dont il manque le dernier mouvement) et de la Sonate D. 850 « Gastein » conviennent cependant un peu mieux au pianiste italien (Dynamic CDS7906).
Dans le cadre du cinquième volume consacré en tout ou partie aux sonates de Schubert, Paul Lewis (né en 1972) aborde l’œuvre de façon plus traditionnelle, plus fluide et confortable, mais que cela soit dû à l’enregistrement ou à l’instrument, on est gêné par la façon confuse, cotonneuse et saturée à la fois dont il sonne. Dommage car son propos, volontiers ample (ce qu’accentue sans doute aussi le respect de toutes les reprises dans le premier mouvement, qui dépasse ainsi 12 minutes), a une profondeur déjà annonciatrice des dernières sonates. Pour être légèrement antérieurs (1817), les compléments sont tout aussi peu anodins, aussi bien la Sonate D. 537, dont le deuxième mouvement trouve onze ans plus tard un écho dans la pénultième Sonate D. 959, que la Sonate D. 568, profondément retravaillée et complétée en 1826. Le pianiste anglais maîtrise son sujet et va son chemin avec une assurance tranquille, peut‑être trop parfaitement, et contient son expression, mais si l’on préfère la hauteur de vue aux affects, on pourra être comblé par ce Schubert‑là (Harmonia mundi HMM 902690). SC




Schubert : Sonate pour piano D. 958


          
La première des trois ultimes sonates de 1828 est peut‑être la plus beethovénienne, avec son ut mineur au tempérament volontiers vindicatif. Deux enregistrements, sur piano moderne et pianoforte, en donnent un éclairage fort différent.
Elena Margolina (né en 1964) poursuit son chemin avec son compositeur de prédilection (voir ici). Avec assurance mais sans arrogance, son interprétation posée et équilibrée, plus rhétorique et sereine que passionnée, ménage une variété de couleur et de nuances sans exagérer les contrastes. Ce style sied encore mieux à la Sonate D. 850 « Gastein » qui introduit ce très copieux album, avec un Rondo final comme dans un rêve (Ars Produktion ARS 38 331).
On quitte ce Steinway pour la copie par Robert A. Brown d’un instrument de Jakob Bertsche. Mais avec Aurelia Visovan (née en 1990), ce n’est pas seulement la facture qui change : les tourments et la fougue du romantisme sont affirmés, avec netteté, avec force, parfois même avec violence. Un tout autre Schubert, plus anguleux, plus combatif. Autrement dit, la parenté beethovénienne ressort bien davantage. On ne peut pas non plus ne pas évoquer Beethoven à propos du complément passionnant – et exactement contemporain – de ce disque au minutage également très généreux : non seulement Carl Czerny (1791‑1857) fut un de ses proches élèves et interprètes, mais le modèle beethovénien, en l’occurrence celui de ses derniers quatuors, constitue clairement une référence, bien plus que pour Schubert, dans la Sixième (1827) de ses onze Sonates, ne serait‑ce que par sa construction : pas moins de sept (!) mouvements, le deuxième, « Capriccio appassionato », donnant son titre à l’album, et le cinquième consistant en une imposante série de cinq variations sur un « Cantique de la Bohême ». Le propos est ambitieux, à commencer par son ampleur de type Hammerklavier (pas loin de 50 minutes), il suscite des évocations plutôt flatteuses (Beethoven, Schubert, Alkan, voire Liszt dans la sombre « Introduzione ») et il est traversé de surprises de tout ordre, notamment harmoniques : rien à voir avec les recueils pédagogiques pour lesquels Czerny est passé à la postérité, rien d’académique ni de compassé, une virtuosité indéniable mais qui ne sonne jamais creux. Bravo à la pianiste roumaine pour ce rapprochement pertinent et ce choix original (Passacaille PAS1121). SC




Martinů : Sonates pour violoncelle et piano


          
Le compositeur tchèque a été très inspiré par le violoncelle, mais au côté de plusieurs recueils de courtes pièces (Nocturnes, Pastorales, Suite miniature, Arabesques) et de deux séries plus tardives de variations, les interprètes privilégient les trois sonates : apparues en quelques années (1939‑1952), elles sont stylistiquement homogènes et témoignent de la maturation qui s’est opérée durant son séjour parisien. De caractère différent mais marquées moins par les racines nationales que par les circonstances de leur composition – 1939 et 1942 pour les deux premières, tandis que la Troisième est dédiée à la mémoire du violoncelliste et chef américain d’origine néerlandaise Hans Kindler (1892‑1949) –, elles sont propres à mettre en valeur le tempérament élégiaque de l’instrument, même si elles ne sont pas exemptes de virtuosité non plus. Et comme elles tiennent parfaitement sur un seul disque, voilà qui contribue sans doute aussi à ce que les intégrales prospèrent : en voici deux nouvelles que tout, ou presque, oppose.
Desservie par une prise de son artificielle et réverbérée, l’Albanaise Riviera Lazeri (née en 1983) empoigne la musique à bras‑le‑corps, au premier degré, dans des tempi volontiers vifs, mais son engagement s’accompagne d’une sonorité astringente, d’imperfections techniques et de portamenti excessifs. David Boldrini adhère à cette conception mais le piano, parfois trop dur, pâtit sans doute plus encore de la médiocre qualité de l’enregistrement (Brilliant Classics 95687).
Johannes Moser (né en 1979) bénéficie quant à lui d’une prise de son plus naturelle et fait valoir une sonorité plus séduisante ainsi qu’un meilleur niveau instrumental, qui offre beaucoup de brio à l’Allegro commodo final de la Deuxième. Mais le violoncelliste germano-canadien, secondé avec agilité et finesse par Andrei Korobeinikov, s’impose avant tout par une approche moins univoque, creusant davantage les mouvements lents, laissant s’épanouir lyrisme et poésie (Pentatone PTC 5187 007). SC





ConcertoNet a également reçu




Olivia Gay : « Whisper Me a Tree »
Après trois concertos contemporains et un récital « Origine[s] », le troisième disque de la violoncelliste française (née en 1987) est en phase avec l’air du temps, puisqu’il rend un hommage vibrant à cette nature qui « est un élément crucial de [s]on équilibre et forme aujourd’hui [s]on décor quotidien » et, plus particulièrement, à la forêt, en partenariat avec... l’Office national des forêts : « au fil de l’écoute, on découvre l’itinéraire poétique d’une graine d’épicéa, depuis son envol jusqu’au magnifique sacrifice de l’arbre, opéré sur l’autel de la musique ». Plus prosaïquement, les douze brèves pièces du programme, interprétées avec conviction et profondeur, alternent tubes du violoncelle et musiques planantes dans divers arrangements ou orchestrations : John Luther Adams (« The Wind at Maclaren Summit », deuxième des Three High Places) et Water Spirit Song de Ross Edwards en solo ; Elgar (Chanson de matin, Chanson de nuit), Offenbach (Rêverie au bord de la mer), Popper (Danse des elfes), Max Richter (On the Nature of Daylight) et, sans surprise, Le Silence des bois de Dvorák, très bien soutenus par l’Orchestre national de Cannes et son directeur musical, Benjamin Levy ; Fauré (Papillon), Camille Pépin (Gris brume) et Bosmans (Nuit calme) avec la pianiste Célia Oneto Bensaid ; enfin, Musique du soir de Pēteris Vasks avec l’organiste Stéphane Catalanotti (Fuga Libera FUG 807). LPL


Duncan Ward
Chef‑dirigent depuis 2021 de la Philharmonie du Sud des Pays‑Bas, qui poursuit une entreprenante politique discographique (voir par ailleurs ici, ici et ici), l’Anglais (né en 1989) a choisi un programme original comprenant quatre œuvres entre lesquelles il est difficile de trouver un fil rouge : La Création du monde de Milhaud, Vers la voûte étoilée de Koechlin, Fumes, une pièce assez ludique de Ward lui‑même, et les Variations Enigma d’Elgar. A l’aise dans des styles pour le moins différents, à la tête d’un orchestre de très bonne tenue, il ne parvient cependant pas toujours à aller au‑delà d’une certaine neutralité (Fuga Libera FUG 803). LPL


Chuhei Iwasaki
Né en 1987, il est devenu en 2021 le séfdirigent de l’Orchestre philharmonique de Pilsen. Un Japonais au cœur de la Bohême ? D’où ce programme inattendu, qui associe à trois œuvres de relative jeunesse (autour de 1890) mais pleines de saveur et de caractère de Janácek (Danses de Lachie, Suite (Sérénade) – qui ont en commun un mouvement quasiment identique – et Danses moraves) une charmante mais anecdotique Suite japonaise (1933/1991) d’Akira Ifukube (1914‑2006), plus célèbre pour ses musiques de film, notamment la série des Godzilla (Ars Produktion 38 618). SC


Marin Alsop : Candide
La chef américaine (née en 1956) et l’operetta de Bernstein ont le même âge. Et restent jeunes, avant tout, dans cet enregistrement sans temps mort qui bénéficie de la contribution luxueuse de l’Orchestre symphonique de Londres et de son chœur, sans compter Sir Thomas Allen, qui récite avec gourmandise tout en chantant Pangloss, et Anne Sofie von Otter qui se dévergonde en Vieille dame. Et grâce au soin que chacun apporte à l’articulation, on ne perd pas une miette de ce qui est dit ou chanté. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes si la Cunégonde de Jane Archibald avait un petit plus d’abattage et si, dans le rôle‑titre, Leonardo Capalbo se situait au niveau du reste de la distribution (deux SACD LSO Live LSO0834). LPL


Anne-Sophie Mutter : Brahms
Près de quarante ans après son enregistrement à Berlin avec Karajan et António Meneses, la violoniste allemande (née en 1963) revient au Double Concerto. On ne peut pas dire qu’elle ne soit pas à l’unisson avec le violoncelliste espagnol Pablo Ferrández (né en 1991), mais on ne peut pas dire non plus que ce soit pour la bonne cause tant cette interprétation, captée en public en janvier dernier, confirme, par‑delà des caractéristiques techniques au‑dessus de tout soupçon, sa tendance bien connue à l’exagération, au surlignage, au gros son et à jouer le cœur sur la main, qui n’est pas contredite par Manfred Honeck (né en 1958), à la tête d’une Philharmonie tchèque ronflante et testostéronée. En complément, le Trio (1846) de Clara Schumann (tout juste antérieur à ceux de Robert), avec le fidèle Lambert Orkis (né en 1946) au piano, aurait sans doute gagné à échapper aux caprices de la violoniste (Sony 19658741102). LPL


Václav Luks : Smetana
Chaque année, le Printemps de Prague s’ouvre quasi‑religieusement avec les six poèmes symphoniques du cycle Ma Patrie. En 2021, cette mission hautement symbolique fut confiée au chef tchèque (né en 1970) et à son Collegium 1704 (sur « instruments d’époque »). Il est certes toujours bon de revisiter des traditions aussi anciennes que celle‑là. Malheureusement, on confond ici trop souvent sens dramatique et agitation vaine, attaques et brutalité, puissance et gros sabots, quand ce ne sont pas ces portamenti qui font ridiculement couiner les violons. Rien à faire, il faudra pour le moment en rester à Krombholc, Kubelík, Sejna, Smetácek ou Talich, ce qui n’est déjà pas mal (Accent ACC 24378). SC


La rédaction de ConcertoNet

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com