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CD, DVD et livres: l’actualité de janvier
01/15/2021


Au sommaire :

Les chroniques du mois
En bref
ConcertoNet a également reçu





Les chroniques du mois





 Sélectionnés par la rédaction


    La violoncelliste Inbal Segev


    Le clarinettiste Patrick Messina


    Vineta Sareika interprète Mozart


    Musique et désir chez André Gide


    Les vents de l’Orchestre de Paris


  Gianandrea Noseda dirige Chostakovitch




 Oui !

Raphael Wallfisch interprète Weinberg
Le Duo Tartini interprète Tartini
Mario Brunello interprète Tartini
Leonardo García Alarcón dirige Samson
Perrine Devillers et The 1750 Project
Le violoncelliste Raphaël Jouan et la pianiste Flore Merlin
Lorène de Ratuld interprète La Presle
François-Xavier Roth dirige Moussorgski et Ravel
Jean-Luc Tingaud dirige Massenet
Correspondance de Verdi
O mon bel inconnu de Hahn
L’Ensemble Les Ombres interprète Boccherini
Philippe Entremont de Thierry Vagne
Fosse notes de Jean-Noël Crocq
Roger Norrington dirige Beethoven
Jan Willem de Vriend dirige Beethoven
Nicolas Dautricourt et Dana Ciocarlie interprètent Lenot




Pourquoi pas ?

Jörg Widmann interprète Weber
Le Duo (violoncelle et piano) Neria
Case Scaglione dirige Wagner
Martin Haselböck dirige Beethoven
Marek Janowski dirige Beethoven
Roger Norrington dirige Beethoven
Robert Trevino dirige Beethoven
Le violoncelliste Christian-Pierre La Marca
La guitariste Gaëlle Solal
Œuvres de Cosma




Pas la peine

Le baryton Benjamin Appl
Michael Rische interprète C. P. E. Bach
Stefan Blunier dirige Beethoven
Adalberto Maria Riva interprète Boissier-Butini




Hélas!

La flûtiste Anna Besson
Le contre-ténor Mathieu Salama
Œuvres de Chamouard





En bref


Des Ombres tout en sensibilité
L’élégance de Jacques de la Presle
Jeunes talents à suivre
Et encore des Tableaux d’une exposition
Intarissable Jacques Lenot
Verdi sans langue de bois
Entremont sans langue de bois
Souvenirs de la maison des musiciens
Massenet dans les pas de Liszt
Symphonies de Beethoven: encore des intégrales
Wagner francilien
Benjamin Appl en mal de justesse
Caroline Boissier-Butini, compositrice genevoise
C. P. E. Bach à contre-courant
Reynaldo Hahn n’est plus un (bel) inconnu
Disastro Barocco



Des Ombres tout en sensibilité





Sous le titre «Une nuit à Madrid», c’est à un très beau programme consacré à quatre quintettes de Luigi Boccherini (1743-1805) que nous convie l’ensemble sur instruments d’époque Les Ombres, créé et dirigé depuis 2006 par la gambiste Margaux Blanchard et le flûtiste Sylvain Sartre. Soutenu par le festival d’Ambronay dès ses débuts (voir ici), l’ensemble s’est rapidement fait remarquer par des disques réussis, à l’instar de celui dédié à Telemann en 2016. On retrouve dans cet enregistrement la sensibilité et la finesse des musiciens, aux couleurs individuelles particulièrement mises en valeur dans l’attention aux nuances, notamment d’irrésistibles pianissimi. Dans cette optique, Romaric Martin se distingue à la guitare par son toucher tout en subtilité, même si on regrette le manque d’éclat des violons en contraste, dans certains tutti. C’est sans doute là le résultat de la volonté manifeste de l’ensemble de placer les instrumentistes sur un pied d’égalité, là où les cordes ont généralement tendance à prendre davantage de place dans les effets de masse. Un disque recommandable pour sa lecture narrative qui fait la part belle à l’expressivité (Mirare MIR524). FC




L’élégance de Jacques de la Presle





Jacques de la Presle (1888-1969), premier grand prix de Rome en 1921, a exercé des fonctions à la radio puis au Conservatoire de Paris qui ont sans doute contribué à éclipser son œuvre. Ce qui est regrettable à en juger par cette publication, qui propose l’essentiel de sa production pour piano, magnifiquement mise en valeur par Lorène de Ratuld. Le Thème et Variations (1944), s’il ne possède certes pas la profondeur de ceux de Fauré et Dukas, n’en est pas moins remarquablement écrit et inventif. Moins ambitieux, Album d’images (1931), dix courtes pièces animalières précédées d’une dédicace, constitue une réussite dans le genre «pour les enfants» (et les plus grands), tandis que cinq pièces isolées (Berceuse, Parade fantasque, Impromptu, Petite berceuse, Les Demoiselles de Tabarin - 1900) confirment que si le langage ne va pas au-delà de Fauré, Debussy et Ravel, il importe avant tout d’en goûter la délicatesse d’expression, la légèreté, la vivacité, la tendresse et l’humour parfois teinté de nostalgie. Le disque fourmille – on n’en sera pas surpris – de premières mondiales, mais s’il s’intitule «L’Œuvre pour piano», on y trouve également dix mélodies, chantées avec soin par Valérie Condoluci, et une partition rare de son camarade de conservatoire et ami Jacques Ibert, prix de Rome deux ans avant lui: La Forêt (1913), un cycle de «quatre adaptations musicales» de poèmes de René Bonnamy pour récitant – en l’occurrence Vincent Figuri, producteur de ce bel album et auteur de sa riche notice – et piano, dont le caractère se révèle on ne peut plus en phase avec le reste du programme (Salamandre SAL003). SC




Jeunes talents à suivre





Lancée l’an passé avec un inattendu album consacré aux ouvertures pour la chasse de Telemann, la marque Initiale a été créée par le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pour donner à ses élèves en fin de cursus une «mise en situation professionnelle» et une «carte de visite». Disons le tout net: à la seule écoute de cet album intitulé «Sérénade», le pari est réussi haut la main, autour d’une prise de son aussi précise que chaleureuse. La maturité du programme impressionne tout autant en regroupant opportunément plusieurs figures du Conservatoire, aux premiers rangs desquels Fauré, qui ouvre et conclut l’album avec sa Sérénade et sa Seconde Sonate. Auteurs de la notice, les deux jeunes interprètes rendent également hommage aux plus rares Louis Vierne (1870-1937) et Nadia Boulanger (1887-1979), sans oublier Debussy et son unique Sonate pour violoncelle et piano (1915), chef-d’œuvre écrit au soir de sa vie. Il ne faudra toutefois pas négliger les Trois pièces délicieuses de Boulanger, au caractère très différencié, là où la Sonate pour violoncelle et piano de Vierne est plus méditative en comparaison. Les interprètes se saisissent de ce superbe programme avec beaucoup d’esprit et d’engagement, tous deux ayant la particularité de chérir le répertoire de musique de chambre: Flore Merlin est ainsi membre du Trio Nuori, tandis que Raphaël Jouan s’illustre avec le Trio Helios. Le piano se met en maints endroits volontairement en retrait, avec un toucher sobre et aérien, tandis que le violoncelle se montre plus expressif. Un très beau disque de jeunes talents à suivre (INL06). FC




Et encore des Tableaux d’une exposition





Chef français parmi les plus remarquables de sa génération, François-Xavier Roth (né en 1971) poursuit depuis le début de sa carrière une intense activité discographique, principalement avec l’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg et Les Siècles (la formation qu’il a fondée en 2003). En tant qu’ancien chef assistant de John Eliot Gardiner, Roth a aussi gardé un contact rapproché avec l’Orchestre symphonique de Londres (voir notamment son album consacré à la jeune scène britannique), tout en conservant une attache avec l’Atelier lyrique de Tourcoing, dont il est le directeur général et artistique depuis 2019. Spécialiste reconnu de Berlioz, Roth s’attaque cette fois à l’orchestre ravélienne de Tableaux d’une exposition, chef-d’œuvre bien connu de Moussorgski, à laquelle il apporte son sens des couleurs et de la transparence. L’orchestre allégé fait ici merveille, en des tempi allants qui n’oublient jamais le mordant des détails dans les graves. Avec des attaques franches et des verticalités assumées dans leur raideur, la volonté de contraste fuit le pathos au bénéfice d’une modernité bienvenue – le tout dans une prise de son d’une belle résonance. En complément, La Valse de Ravel est peut-être plus réussie encore dans l’expression naturelle des transitions. Reste désormais à Roth de sortir des sentiers battus du répertoire ronronnant pour nous régaler de son élégance: il ferait certainement merveille dans Roussel ou Martinů (Harmonia mundi HMM 905282). FC




Intarissable Jacques Lenot





C’est à un rythme annuel que Jacques Lenot (né en 1945) nous livre ses albums, mais nul ne songera à s’en plaindre car la découverte de son univers demeure passionnante, ainsi que le montre cette dernière publication. Enregistrée en 2016, elle est centrée sur les «quatre fragments» (40 minutes au total!) formant La Lettre du voyageur (2012), les figures de la lettre et du voyageur, comme l’auteur le rappelle lui-même, ayant déjà été richement illustrées par la littérature musicale. Projet d’opéra à son origine, l’œuvre, finalement destinée au duo violon et piano, en a peut-être conservé quelque chose de dramatique, ce qui tient sans doute aussi à l’interprétation fantasque et passionnée de Nicolas Dautricourt. Fondé sur trois poèmes d’Else Lasker-Schüler, Secrètement à la nuit (2011) associe également les deux instruments, dans un climat d’abord plus heurté («Nur Dich»), l’intensité expressive ne diminuant ensuite nullement pour autant («Ankunft», «Heimweh»). Avec les trois pièces pour piano de l’été 2011 immédiatement antérieures à ce triptyque, Dana Ciocarlie a la possibilité de s’exprimer en solo. Elle contribue ainsi à actualiser la quasi-intégrale de l’œuvre pour piano achevée il y a dix ans par Winston Choi (voir ici): Mais l’ombre de la nuit, Lumière d’août et Schattenwelt (les deux premières inspirées respectivement par Hölderlin et Faulkner) se caractérisent par une atmosphère sombre, voire tragique, sans toutefois remettre en cause une écriture pianistique somptueuse, presque lisztienne (L’Oiseau Prophète 005). SC




Verdi sans langue de bois





Nombre de compositeurs furent de prolifiques épistoliers. Sous le titre C’est si bon de rire, voici une brève sélection de lettres de Verdi, remarquablement traduites par Margaux Bricler, dans une présentation qui change de l’ordinaire. Vendu pour un peu moins de 8 euros, ce petit livre se présente sous la forme d’un envoi postal, la jaquette pouvant être transformée en enveloppe afin de l’envoyer, après l’avoir lu, à un proche – jolie idée de cadeau. Eusebio Trabucchi a puisé quelques perles dans la riche correspondance verdienne en les regroupant en deux catégories: dans la première se reflète la volonté de s’affirmer, des débuts difficiles au triomphe; dans la seconde règnent davantage la bonne humeur, la truculence, voire la vulgarité. Chaque lettre est introduite par quelques explications afin d’aider à la situer dans son contexte, le tout précédé d’un bref répertoire des destinataires pour savoir à qui le compositeur s’adresse. Son style est direct, vif, relevé, et la manière dont il s’adresse à Piave se révèle pour le moins truculente, presque gênante. Le musicien, qui évoque, ici les tracas de sa vie quotidienne, là son exaspération envers la censure, dévoile à travers ces quelques pages un caractère affirmé. C’est ainsi qu’il s’adresse au père de sa défunte épouse pour défendre son honneur et celui de celle avec qui il partage désormais sa vie. Une lecture brève mais précieuse pour passer un bon moment avec un grand compositeur, humain, spirituel et stimulant (Editions L’orma, 64 pages, 7,95 euros). SF




Entremont sans langue de bois





Philippe Entremont ne manie pas non plus la langue de bois: dans ce livre d’un peu plus de cent pages sous-titré «70 ans de carrière internationale», le pianiste et chef d’orchestre se raconte à Thierry Vagne avec une liberté de ton et un humour assez savoureux: la jeunesse, la formation, les débuts, les concerts, les récitals, la musique de chambre, la direction d’orchestre, l’enseignement, rien d’important ne manque. Ce musicien français a surtout développé sa carrière à l’étranger, et les noms célèbres qu’il cite au fil des pages témoigne de sa grande notoriété. S’il épingle au passage quelques collègues, comme les incertitudes pianistiques de Kempff, le déclin stylistique de Richter, la méchanceté de Pogorelich, et pense, sans s’attarder, le plus grand mal des «baroqueux», terme que certains utilisent manifestement encore, Entremont ne semble guère amer envers son pays natal, bien que peu de pianistes français actuels, à l’exception de Jean-Yves Thibaudet, de Jean-Philippe Collard et du jeune Alexandre Kantorow, ne semblent avoir ses faveurs. De toute façon, «il y a beaucoup de mauvais critiques de disques, mais il y a aussi beaucoup de mauvais pianistes», et il reproche aux instrumentistes d’aujourd’hui «un manque de culture crasse». Il ne cache toutefois pas son admiration pour certaines figures musicales majeures, comme Eugene Ormandy, Kurt Sanderling ou sir John Barbirolli, un «Schumann alcoolisé», déjà imbibé à 9 heures du matin. Il défend aussi Marguerite Long, «dénigrée par des gens qui n’ont pas beaucoup de talent». Du talent, il n’en a pas manqué à Entremont, de toute évidence conscient de ses capacité – les instrumentistes qui dirigent, «c’est souvent assez mauvais». Au lieu de la France, c’est donc le reste du monde, les Etats-Unis, surtout, qui lui a ouvert ses portes, et la discographie, exhaustivement reproduite en annexe, a de quoi faire pâlir d’envie, bien que nombres de disques soient indisponibles ou difficiles d’accès. Thierry Vagne insère dans le texte des petits encarts pour y commenter brièvement l’un au l’autre enregistrement, pochette originale à l’appui, sans guère de recul critique, toutefois. Tant pis pour les photographies à la résolution perfectible et les quelques coquilles typographiques, ce livre absolument pas essentiel, dépourvu de profondeur et aux réflexions un peu courtes, se lit toutefois avec grand plaisir. Sitôt refermé, nous avons eu envie de nous y replonger (Aedam Musicae, 112 pages, 15 euros). SF




Souvenirs de la maison des musiciens





Le Palais Garnier est certes connu pour ses rats et ses fantômes, mais il en est d’une espèce particulière: le rat de bibliothèque (musicale) qui fait revenir à la vie les (musiciens) fantômes du passé. Clarinette basse solo à l’Opéra national de Paris de 1974 à 2009, Jean-Noël Crocq publie dans Fosse notes le résultat de ses nombreuses années de fouilles dans les collections de partitions de la «grande boutique»: annotations, commentaires, croquis, caricatures et dessins peuplent en effet les parties dont ont usé les générations qui se sont succédées aux différents pupitres de l’orchestre. Cette démarche originale et inattendue donne un éclairage tour à tour cocasse et émouvant sur la vie quotidienne dans la fosse, «les petits malheurs de la vie de musicien d’orchestre» ainsi que le dit Christian Merlin dans la préface. Au-delà, au fil de ces riches et nombreux témoignages légendés avec précision mais aussi de trente-cinq années de souvenirs, c’est, pour reprendre le sous-titre de cet ouvrage, «une autre histoire de l’opéra» qui s’écrit (Premières Loges, 256 pages, 29,90 euros). SC




Massenet dans les pas de Liszt





L’héritage lyrique de Jules Massenet (1842-1912) semble désormais bien arrimé au répertoire jusque dans ses plus précieuses raretés, comme Le Mage (1891) et Thérèse (1907), deux ouvrages redécouverts par les équipes du Palazzetto Bru Zane. On n’en dira pas autant de ses incursions dans le domaine symphonique, dont le présent disque démontre toute la diversité de l’inspiration. Il faut ainsi découvrir en priorité son unique poème symphonique Visions (1891), composé un an avant le chef-d’œuvre Werther: l’influence de Liszt dans la construction plus libre offre un terrain idéal aux évocations aériennes de Massenet, virevoltantes et subtiles. La Suite du ballet en un acte Espada (1908), le dernier du compositeur, fait valoir des couleurs vivifiantes en lien avec la double inspiration ibérique mais également vériste. L’Ouverture pour le drame Brumaire (1900) d’Edouard Noël (1848-1926) donne à voir un Massenet autrement plus musculeux et spectaculaire, n’hésitant pas à introduire des extraits de La Marseillaise. La musique de scène des Erinnyes (1876) de Leconte de Lisle (1818-1894) se montre plus inégale, mais comporte de belles parties. Elle est toutefois préférable dans l’inspiration mélodique à l’efficace, mais trop prévisible Ouverture Phèdre (1873), qui conclut ce beau programme. La découverte de ces petites pièces largement méconnues est l’atout premier de ce disque, par ailleurs bien rendu par les sonorités soyeuses de l’Orchestre royal national d’Ecosse, sous la baguette vive de Jean-Luc Tingaud, encore plus à l’aise que dans son précédent disque, consacré à Franck (Naxos 8.574178). FC




Symphonies de Beethoven: encore des intégrales


          


          


          


Quoi de neuf? Des intégrales des symphonies de Beethoven, pardi, comme s’il n’y en avait pas déjà des dizaines.
Après la déception suscitée par Andris Nelsons et les Philharmoniker puis par Philippe Jordan et les Symphoniker, restons encore à Vienne: il a plusieurs fois été question dans nos colonnes du projet «Re-Sound Beethoven» de Martin Haselböck (né en 1954) et son Orchestre Académie de Vienne, tant en concert (voir ici, ici et ici) qu’au disque (voir ici et ici), consistant à rejouer sur instruments d’époque les œuvres symphoniques de Beethoven dans les lieux de leur création. Enregistrée (pour partie en public) entre décembre 2014 et novembre 2018, la présente publication, contrairement aux parutions isolées qui ont précédé, ne retient de ces programmes que les symphonies. Si elle a le mérité de ne pas être sectaire et de ne pas céder à la précipitation souvent de mise dès qu’il est question d’instruments anciens, l’interprétation n’en demeure pas moins inaboutie et inégale. Après une Troisième «Héroïque» et une Quatrième desservies par la prise de son et instrumentalement problématiques, on peine ainsi à croire que ce sont les mêmes qui donnent une bonne Cinquième, une assez savoureuse Sixième «Pastorale», une Septième élancée et une Huitième de bon aloi, pour conclure sur une Neuvième pavée de bonnes intentions, mais un peu brouillonne et à la cohésion instrumentale incertaine (coffret de cinq disques Alpha 480).
De Vienne, pourquoi ne pas remonter à la ville de naissance de Beethoven? Réédition d’enregistrements parus séparément de 2012 à 2017, l’intégrale de Stefan Blunier (né en 1964) et de l’Orchestre Beethoven de Bonn, dont il fut le directeur musical de 2008 à 2016, revendique une approche très traditionnelle. Nulle paresse pour autant – car le chef suisse soigne le détail tout en sachant où il va, notamment dans une excellente Deuxième ou bien dans une Huitième anguleuse et vindicative – mais plutôt tiédeur, prosaïsme et manque de relief dans la Cinquième, la Sixième (aux deux premiers mouvements trop étales) et la Septième (qui ne se réveille que dans son finale). Aux symphonies s’ajoutent toutes les ouvertures (sauf les quatre écrites pour Léonore puis Fidelio) ainsi que l’intégrale de la musique de scène pour Egmont gravée en 2019 sous la direction aux effets dramatiques très appuyés de Dirk Kaftan, Generalmusikdirektor depuis 2017 (coffret de sept disques MDG 337 2170-2).
En restant dans les pays rhénans, on peut se diriger vers Cologne, où Marek Janowski (né en 1939) et l’Orchestre symphonique de la WDR (dont le Chefdirigent n’est autre, depuis 2019, que Cristian Măcelaru, devenu patron du National cette saison) ont enregistré leur intégrale entre septembre 2018 et novembre 2019. Contrairement à l’évolution que Bernard Haitink reconnaissait avoir accomplie dans son approche, le chef allemand n’a pas quant à lui fondamentalement changé sa conception. Sans surprise, la réalisation est fignolée et très tenue, avec une petite tendance à demeurer trop linéaire dans les deux premières et la Quatrième, mais les Troisième et Cinquième se montrent mordantes et incisives, de même que les Septième et Huitième, même si le grain de folie se fait attendre (coffret de cinq disques Pentatone PTC5186860).
En passant à une autre radio allemande, il faut également compter avec la réédition de l’intégrale en concert (août-septembre 2002) de Roger Norrington (né en 1934) avec feu l’Orchestre radio-symphonique de la SWR de Stuttgart, dont il fut le Chefdirigent de 1998 à 2011. Dans les approches «historiquement informées», il faut compter avec le chef anglais, qui, quinze plus tôt, avait défrayé la chronique dans une précédente intégrale avec ses London Classical Players. Avec ses effets dramatiques, ses détails surprenants, ses excentricités, son jusqu’auboutisme, il est sans doute celui qui fait le mieux percevoir le choc éprouvé par l’auditeur de l’époque, et le jeu en vaut souvent la chandelle. Les deux premières symphonies sont pétulantes, avec des trompettes criardes et des timbales très en avant, mais ces procédés donnent de la personnalité à la Quatrième et honorent une formidable Huitième. Et puis Norrington n’est en rien un forcené, ce qui s’entend dans des Cinquième et Neuvième presque sages ou dans une élégante Sixième (coffret de cinq disques SWR Music SWR19525CD).
Autre réédition, celle de l’intégrale gravée entre 2008 et 2011 par l’Orchestre symphonique des Pays-Bas – devenu, suite à une fusion intervenue en 2019, Phion, orchestre de Gueldre & d’Overijssel – avec celui qui en fut le chef-dirigent de 2006 à 2018, Jan Willem de Vriend (né en 1962). Celui-ci n’a pas pour objectif de surprendre pour surprendre, mais, aidé par une prise de son spacieuse, parcourt le cycle sans baisse de régime, parvenant toujours à y faire croire, avec un plaisir et un enthousiasme qui rassérènent, parfois un peu débordants et bruyants, mais non dépourvus de caractère, tels ces cors aux sons cuivrés, copies d’instruments anciens avec embouchures de trompette. Ce n’est ni «ancien», ni «moderne», la Deuxième semble déjà annoncer toute la Troisième, les Cinquième et Septième sont magnifiques et l’orchestre se révèle à la fois coloré et performant, telles de splendides clarinettes. Ce copieux coffret aborde dans le même esprit les Concertos pour piano avec Hannes Minnaar, auquel on pourra simplement reprocher une once de préciosité, un fantastique Concerto pour violon (incluant la cadence avec timbales) et même les deux Romances avec Liza Ferschtman, ainsi que le Triple Concerto avec le Trio Storioni (sur instruments anciens). Une surprise vraiment réconfortante (coffret de neuf disques Challenge Classics CC72856).
Moins aventureux, Robert Trevino (né en 1984) et l’Orchestre symphonique de Malmö, dont, succédant à Marc Soustrot, il est chefsdirigent depuis 2019, enregistrés en public en octobre 2019, n’en demeurent pas moins de bonne facture. Le chef américain confirme, après son intégrale Bruch, qu’il fait partie des baguettes à suivre: allant à l’essentiel, se fondant sur un ensemble de bonne qualité, il déploie une énergie parfois un peu costaude mais sa vision demeure marquée par l’équilibre, quitte à ce que les Troisième et Sixième paraissent un peu trop placides et manquer d’engagement. Mais la Cinquième, fidèle à la tradition, ne manque pas d’allure, de même que de très solides Septième et Huitième. La Neuvième parachève un travail plus qu’estimable, culminant dans le finale (coffret de cinq SACD Ondine ODE 1348-5Q).
Et les orchestre français, dans tout ça? Les orchestres français? Il est décidément révolu, le temps où, dès la fin des années 1820, beaucoup eurent la révélation de Beethoven grâce à la Société des concerts du Conservatoire... SC




Wagner francilien





«Wagnermania», le titre n’apporte pas grand-chose, car son caractère monographique ne fait pas de doute, de même l’adéquation de deux grandes voix à ce répertoire, Michelle DeYoung (née en 1968) et Simon O’Neill (né en 1971), dans deux immenses duos, Kundry et Parsifal (brièvement rejoints par le Klingsor de Pierre-Yves Pruvot), puis Sieglinde et Siegmund dans la seconde partie du premier acte de La Walkyrie. A défaut du duo sans doute le plus célèbre, celui de Tristan et Isolde, Case Scaglione (né en 1982) dirige le Prélude et, avec la soprano américaine, la Mort d’Isolde. On sait les qualités de l’Orchestre national d’Ile-de-France, forgées par les mandats successifs de Jacques Mercier, Yoel Levi et Enrique Mazzola, mais cet album n’en constitue pas moins une bonne surprise. Reflet du premier programme donné par son nouveau directeur musical et chef principal au début de la saison 2019-2020, il montre que le chef américain, respectant l’identité de l’orchestre, a non seulement convaincu les musiciens mais les conduit très sûrement dans ce répertoire, alors que Wagner n’avait pas été jusqu’alors leur pain quotidien, tout en accompagnant avec pertinence les deux chanteurs (album de deux disques NoMadMusic NMM085). SC




Benjamin Appl en mal de justesse





Nouvelle déception à la découverte du dernier disque des Solistes baroques de Berlin, cette fois dirigés par Reinhard Goebel. La formation sur instruments modernes, qui rassemble depuis 1995 des membres de l’Orchestre philharmonique de Berlin, n’avait guère convaincu dans son album consacré aux concertos pour clavier de C.P.E. Bach, au ton général beaucoup trop sage. Si Goebel sait apporter davantage de vigueur dans ce programme de cantates de la famille Bach (Johann Sebastian et ses fils Carl Philipp Emanuel et Johann Christoph Friedrich), il ne peut compenser la technique vocale approximative du baryton allemand Benjamin Appl, au timbre chaleureux et profond proche de celui de son ancien professeur Dietrich Fischer-Dieskau, mais trop souvent à la peine en termes de justesse. C’est d’autant plus dommage que le passionnant programme de ce disque permet de découvrir la richesse musicale inépuisable de la famille Bach, à travers plus d’un siècle (Hänssler Classic HC19081). FC




Caroline Boissier-Butini, compositrice genevoise





L’époque est à la découverte de compositeurs oubliés, et plus encore s’il s’agit de compositrices. Ainsi de la Genevoise Caroline Boissier-Butini (1786-1836), dont le destin fut celui de bien des femmes artistes ou créatrices de cette première moitié du XIXe siècle mais que la notice, croyant sans doute exhausser ainsi ses talents, aurait pu se dispenser de présenter comme «ethnomusicologue avant la lettre» au simple prétexte qu’elle a noté des chansons vaudoises et que certaines de ses œuvres citent des thèmes populaires. Ses deux derniers concertos, le Cinquième «Irlandais» et le Sixième «Suisse» (avec flûte obligée), ainsi qu’un Divertissement en trio pour clarinette, basson et piano se limitent à l’enchaînement aimable, parfois brillant mais toujours décousu, d’idées creuses, de gammes et arpèges, d’harmonies pauvres et d’effets pittoresques (percussions), dans une orchestration rudimentaire. Adalberto Maria Riva, sur un pianoforte viennois de Tomaschek (vers 1835), et l’ensemble d’instruments anciens Le Moment Baroque dirigé du violon par Jonathan Nubel n’y peuvent mais (Gallo CD-1627). SC




C. P. E. Bach à contre-courant





Michael Rische poursuit avec les Concertos Wq. 11, Wq. 43/4 et Wq. 24 son intégrale des concertos pour clavier du plus éminent des fils Bach, lancée avec la Symphonie de chambre de Leipzig (voir ici). Il est désormais épaulé par les forces des Solistes baroques de Berlin. Cette formation, déjà entendue sous la baguette autrement plus stimulante de Reinhard Goebel, a été créée en 1995 par des musiciens de l’Orchestre philharmonique de Berlin, sur instruments modernes. C’est cet écueil qui surprend d’emblée à l’écoute de ce disque, tant le son doucereux et les couleurs trop homogènes ainsi obtenus nous éloignent des acquis de l’esthétique baroque qui s’est imposée depuis les années 1960. Une telle lecture tire nécessairement l’art de Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) vers la musique galante, alors que sa musique se situe précisément à la charnière entre baroque finissant et avènement du style dominé par Haydn et Mozart. Il aurait fallu ici un chef capable d’apporter la vivacité et les nuances d’un Neville Marriner, jadis promoteur de ce répertoire sur instruments modernes, dans une vision chambriste. Michael Rische parvient toutefois à compenser ses lacunes de chef par un incontestable toucher félin au piano, seul rayon de soleil de ce disque décevant (Hänssler Classic HC19041). FC




Reynaldo Hahn n’est plus un (bel) inconnu





Ce dont on ne peut que se réjouir, et ce dont il faut remercier, une fois de plus, le Palazzetto Bru Zane. Mélodies, musique de chambre, la fondation vénitienne fait feu de tout bois au disque, d’autant que le précédent numéro de son indispensable collection «Opéra français» était déjà consacré à une œuvre de jeunesse de Hahn, L’Ile du rêve. Près de quatre décennies plus tard, O mon bel inconnu (1933) marque une nouvelle association avec Sacha Guitry, huit ans après le triomphe de Mozart. Voici exactement dix ans, c’est déjà le Palazzetto qui en avait coproduit une version scénique, présentée à Compiègne puis à Favart, mais pour ce qui est d’un enregistrement, il fallait remonter à un demi-siècle à la Radio. Le parti pris de la présente édition est de ne conserver que la musique (environ une heure) et de renoncer aux très abondants dialogues (toutefois intégralement reproduits dans le livre). Comme à son habitude, le compositeur conjugue humour, délicatesse, nostalgie et légèreté pour cette pièce aigre-douce tout aussi typique de son librettiste. Samuel Jean, pour son ultime saison de premier chef invité de l’Orchestre national Avignon-Provence, rend justice à ces différents climats et à la finesse d’une orchestration conçue pour un effectif atypique (flûte, deux clarinettes, saxophone, basson, piano, percussion et cordes). La distribution ne manque pas d’allure – Thomas Dolié, Véronique Gens, Olivia Doray, Eléonore Pancrazi – et la moindre de ses qualités n’est pas le soin apporté à la clarté de la diction, appréciable dans ce répertoire (livre et disque Bru Zane BZ 1043). SC




Disastro Barocco





Comme on le sait, la mode est aux contre-ténors. Les diamants de cette galaxie s’appelaient hier Bowman ou Scholl; aujourd’hui, on se pâme en écoutant les Cencic, Jaroussky, Mehta, Fagioli et autres. De fait, lorsqu’un nouveau venu souhaite s’inviter à cette grande fête, encore faut-il qu’il ait des moyens suffisants pour ne pas être trop vite éclipsé par des chanteurs qui, sûrs de leur technique et familiers de leurs compositeurs d’élection, savent notamment ornementer leur chant à qui mieux mieux. Par ailleurs, lorsqu’un nouveau venu souhaite appeler l’attention des auditeurs, la meilleure voie consiste sans doute à choisir des programmes originaux et non des airs rabâchés, au risque de subir une comparaison des plus sévères. Voici précisément les deux écueils que Mathieu Salama n’aura pas évités, bien au contraire. Présenté comme un soliste contre-ténor, nourri par les louanges du public, qui répond présent à chacun de ses concerts», il a choisi pour son premier disque de nous faire voyager à travers un paysage baroque où les airs les plus célèbres ne cessent de se succéder: entre autres, «Ah, ch’infelice sempre» (tiré de la cantate Cessate, omai cessate de Vivaldi), «Gelido in ogni vena» (issu de Farnace du même Antonio), «Piangerò la sorte mia» (air célébrissime du Giulio Cesare in Egitto de Händel)... Or, et l’on est désolé d’avoir à l’écrire ainsi, ce récital est un désastre de bout en bout. La technique de Mathieu Salama est plus que faible: insuffisante longueur de souffle dans l’extrait de la cantate Cessate omai cessate, air au surplus handicapé par une voix souvent aigre et par de récurrents problèmes de justesse que l’on essaie de rattraper tant bien que mal par quelques ralentis des plus affectés, des graves insipides et une fin de «Gelido in ogni vena» à fuir, une technique globalement insuffisante pour suivre l’orchestre et assurer ses attaques dans l’extrait d’Orlando de Vivaldi, un «Stille amare» (Tolomeo, re d’Egitto de Händel) où le chant est larmoyant au possible et en vient à ridiculiser cette page sublime... Rien à sauver de fait du côté de ces airs où tant d’autres se sont illustrés, avec un chant dont la simplicité et l’assurance continuent de nous bouleverser des années après leur première écoute. Mais ce n’est pas tout car, malheureusement pour Mathieu Salama, dans les deux extraits où il choisit de chanter en duo, c’est plutôt son partenaire qui tire son épingle du jeu, notamment la très jolie voix de la mezzo Jeanne Pâris dans l’extrait du Couronnement de Poppée de Monteverdi. Alors, on pourrait se dire (même si un tel raisonnement, face à un récital de ce type, est sans nul doute paradoxal): quittons le chant et réfugions-nous dans l’orchestre! Bien mal nous en prendrait là aussi tant celui-ci s’avère mauvais. Le gruppo strumentale La Réjouissance (bien mal nommé) offre des cordes souvent acides (Vivaldi), d’une placidité à mille lieues de ce que peut nous offrir n’importe quel ensemble baroque aujourd’hui où la passion doit en principe illustrer les tempéraments de nos héros peints par le Prêtre roux ou notre cher Saxon! La direction de Stefano Intrieri ne distille aucune énergie, aucun charme, sauf peut-être dans l’extrait de Purcell (air tiré de l’Ode pour l’anniversaire de la Reine Marie) et encore... En fin de compte, on comprend mieux le titre de ce récital, «Furioso Barocco» car, furieux, c’est sans aucun doute l’état dans lequel sera plongé tout auditeur à la fin de l’écoute d’un disque dont on se demande vraiment comment on a pu oser le publier (Klarthe K106). SGa




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Chamouard: «Les Oiseaux de solitude»
Le compositeur français (né en 1952), dont la biographie cite Barbara Hendrix (sic) parmi les rencontres importantes, livre ses plus récentes pages chambristes: Les Oiseaux de solitude pour quatuor (2009) rappellent le tournant du siècle du côté de Vienne, Madrigal d’été pour violoncelle et harpe (2017) ne va guère au-delà de Mendelssohn et Mahler, Polymnia pour flûte et piano (2018) navigue dans les eaux troubles de Rachmaninov, Crystal pour vibraphone (2018) n’a pas le pouvoir de fascination d’un Reich et Nocturnal pour saxophone et piano (2018) ferait passer Villa-Lobos pour un révolutionnaire. Si l’on peine à comprendre pourquoi des artistes de la valeur de Marie-Pierre Langlamet, Vincent Lucas et Laurent Wagschal, pour ne citer qu’eux, sont de l’aventure, eux, en revanche, savent certainement pourquoi, et c’est tant mieux ainsi (Indésens INDE133). FPL


Christian-Pierre La Marca: «Cello 360»
Le titre de l’album se justifie par son «projet de violoncelle multi-modal», ce que, si l’on comprend bien, on appelait au précédent millénaire le re-recording, puisque le violoncelliste français (né en 1983) a enregistré au besoin plusieurs voix. On entend bien le souffle de l’interprète dans la forte réverbération du prieuré de Pommiers-en-Forez, mais on se demande si à force de trop embrasser – Dowland, Marais, Sainte-Colombe, Purcell, Telemann, Rameau, Grieg, Casals, Charlie Chaplin, Dutilleux, Ligeti, Sollima, Escaich, Lennon/McCartney, La Marca lui-même pour un titre électro – il parvient à bien étreindre l’auditeur. Car cette succession de pages brèves et d’époques pour le moins différentes finit par ressembler à la dégustation de nombreuses petites bouchées qu’impose à tous les convives le chef d’une grande maison. Cela dit, il s’agit bien d’une grande maison, car l’interprète est de tout premier ordre (Naïve V 7260). SC


Gaëlle Solal: «Tuhũ»
Le titre de l’album de la guitariste française (née en 1978) est celui du quatrième et dernier mouvement d’Hommage à Villa-Lobos de Roland Dyens (1955-2016), qui provient du surnom donné par ses parents au compositeur brésilien. A vrai dire, le programme entier constitue un hommage, avec Chôros n° 1, deux des cinq Préludes, les deux premières pièces de la Suite populaire brésilienne ainsi que des arrangements de Tristorosa et d’une Modinha. S’y ajoutent la dernière des Trois Saudades de Dyens et des pages de plusieurs générations de ces artistes qui ont aboli les frontières entre la tradition populaire brésilienne et l’écriture classique (Nazareth, Garoto, Pixinguinha, Jobim, Guinga, Gismonti). Un rayon de soleil bienvenu dans la période actuelle (SACD Eudora EUD-SACD-2003). SC


Cosma: mandoline et accordéon
Chacun a pu apprécier au cinéma la veine mélodique chaleureuse et inépuisable du compositeur (né en 1940). Stimulé par de brillants interprètes, Vincent Beer-Demander (né en 1982) et Grégory Daltin (né en 1984), il teste l’association improbable de leurs deux instruments dans une Suite populaire, un Concerto méditerranéo (à l’origine avec orchestre à cordes), une Fantaisie concertante et – on ne se refait pas – Cinéjazz d’après trois de ses musiques de film. Sans autre prétention que de divertir et d’émouvoir, il réussit en outre le tour de force d’emmener la mandoline et l’accordéon loin de leurs bases géographiques et de leurs figures habituelles (Larghetto Music LARGH038). SC


La rédaction de ConcertoNet

 

 

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