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Saison 2020-2021: une rentrée encadrée
09/06/2020
La rentrée dans les lieux de spectacles musicaux et chorégraphiques, c’est pour cette semaine. Mais dans des conditions d’encadrement strictes et variables.
Ainsi, les salles qui seront obligées de fonctionner avec une jauge réduite auront la possibilité de bénéficier d’une aide pour compenser leur perte de billetterie. En effet, les lieux culturels situés en zone rouge où le virus circule de façon active, comme le sont à ce jour Paris et sa première couronne, sont dans l’obligation de respecter la distanciation physique latérale (un siège libre entre chaque spectateur isolé ou chaque groupe inférieur à dix spectateurs assis ensemble) et le port du masque pendant tout le spectacle: ils ne peuvent donc pas recevoir la totalité du public. En zone verte, il n’y a pas de distanciation mais le port du masque reste obligatoire pendant tout le spectacle. En ce qui concerne la jauge maximale, elle reste fixée à 5000 places assises, hormis si les salles parviennent à obtenir une dérogation préfectorale (sauf en zone rouge). Ces mesures posent un problème pour les salles de musiques actuelles où le public reste debout. Ces salles restent donc fermées jusqu’à nouvel ordre. Autre annonce du Premier Ministre pour cette rentrée: 2 milliards d’euros ont été débloqués comme dotation exceptionnelle pour la culture.
Le public sera-t-il au rendez-vous? On peut en douter. Si ces mesures garantissent au mieux un remplissage possible de 70% des salles de concert, un sondage réalisé pendant l’été par l’agence de marketing culturel L’Œil du public a montré que 43% des sondés ne sont pas prêts à retourner dans les salles «tant que la crise sanitaire ne sera pas finie». Il faut ajouter à ceci que le public des salles de concert et des théâtres lyriques est relativement âgé (pas celui des spectacles de danse) et que les achats d’abonnements ainsi que de billets n’ont pas été facilités par l’incertitude qui régnait dans le monde du spectacle à la fin de la saison.
A Paris, la saison musicale commencera le 9 septembre avec le premier concert de l’Orchestre de Paris dirigé par l’Américaine Marin Alsop (Philharmonie, 9 et 10 septembre à 20 heures 30). Si le Théâtre des Champs-Elysées ouvre sa saison avec un Messie de Haendel mis en scène par Robert Wilson (16-19 septembre), il faudra attendre début novembre pour y voir un spectacle réellement original, Salomé de Strauss mis en scène par Krzysztof Warlikowski, venu de l’Opéra de Bavière, avec dans le rôle-titre le soprano français Patricia Petibon (14-22 novembre).
L’Opéra de Paris restera fermé pour travaux jusqu’à mi-novembre pour Bastille et janvier pour Garnier. Le Gouvernement a réussi à avancer la passation de pouvoirs entre le directeur sortant Stéphane Lissner et le nouveau, Alexander Neff, afin que ce dernier puisse se consacrer (tout en terminant son mandant à l’Opéra de Toronto) à la mission extrêmement délicate de réformer l’institution, qui accuse à ce jour un déficit d’environ 50 millions d’euros. Des spectacles chorégraphiques en petits effectifs ainsi que des concerts d’une cinquantaine de musiciens devraient être proposés dès la fin septembre, sur un proscenium en construction devant le rideau de fer de Garnier. En attendant la reprise de La Traviata le 25 novembre à Bastille, les spectateurs en manque d’opéra pourront se consoler avec des retransmissions dans les cinémas UGC de représentations du Metropolitan Opera de New York: Manon de Massenet avec Pretty Yende (10 septembre à 19 heures 30) et Tosca de Puccini avec Anna Netrebko (17 et 24 septembre à 19 heures 30).
Sur le front de la danse, c’est le Théâtre national de Chaillot, dont la réouverture est prévue le 14 octobre, qui devrait ouvrir le bal avec une programmation italienne (Don Juan d’Aterballetto/Johan Inger et Excelsior de Salvo Lombardo) alors que la venue de la compagnie Batsheva d’Ohad Naharin est fortement compromise.
Olivier Brunel
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