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Le mois du mélomane professionnel
04/01/2020




Le Capriccio pour violon et orchestre de Penderecki fut la première œuvre de musique nouvelle du XXe siècle que j’ai entendue, après avoir longtemps refusé d’en écouter. Il y avait Bartók, Debussy et Ravel. Il y avait aussi, grâce au film de Walt Disney, Le Sacre du printemps de Stravinski mais ça s’arrêtait là. Ni l’Ecole de Vienne, ni le Groupe des Six, ni Varèse. Surtout pas de dodécaphonisme. Ce fut pour moi le point de départ d’une passion qui n’a pas arrêté d’augmenter au point de faire de moi, après quelques années, un spécialiste de la musique du XXe siècle. C’est une dette que j’ai et que je paie en lui rendant un hommage vibrant au moment de son départ. J’ajouterai, en tant que natif de Jérusalem, qu’il y avait aussi les Psaumes de David et sa Septième Symphonie «Les Sept Portes de Jérusalem». Qu’il repose en paix auprès de ce Dieu auquel il était si attaché!


Comme je l’avais prévu, je commence aujourd’hui même mon parcours à travers les concertos pour violon et orchestre du XXe siècle. J’ai déjà une liste de 112 concertos et je sais déjà qu’il y en a beaucoup plus. Je ne sais pas si je vais choisir l’ordre chronologique ou alphabétique mais ça va vite se décider. Emu par l’idée de ce voyage comme par tout ce qui touche le violon. Je vous tiendrai au courant de ces moments de bonheur où il y aura ceux que je connais déjà et ceux que je n’ai pas encore eu le bonheur de connaître.


Si Penderecki fut mon point de départ pour la musique du XXe siècle, c’est Georg Solti avec l’Orchestre de Chicago qui m’a ouvert le chemin vers la musique de Mahler, qui me faisait peur par la longueur de ses symphonies. Oui, c’est par l’écoute de sa Première Symphonie à la télévision que cela a démarré. Tout de suite après, ce fut l’achat de tous les livres que j’ai pu trouver sur Mahler. Et puis, le premier disque vinyle. Comme je voulais justement Solti, le vendeur n’avait que la Sixième et c’est par là que j’ai commencé. Je l’ai immédiatement aimée et ça n’a pas changé avec le temps puisque l’indicatif musical de mon émission sur la musique sur RCJ est justement le début de cette symphonie. Je n’ai pas hésité à aller l’écouter à la Philharmonie jouée par l’Orchestre de Paris avec Jukka- Pekka Saraste. L’orchestre était au mieux de sa forme et, probablement aussi grâce au chef, nous a offert une Sixième d’une exceptionnelle qualité, avec la reprise dans le premier mouvement, comme l’a demandé Mahler, avec le mouvement lent après le scherzo et avec trois coups de marteau dans le dernier mouvement. Le public ne s’est pas trompé et a fait un accueil long et appuyé à cette magnifique prestation.


Ma grande petite-fille a fêté ses dix ans et je lui ai promis de l’emmener à son premier concert. J’ai choisi un concert de percussion dans le cadre du week-end Steve Reich à la Cité de la musique, considérant que pour un enfant n’ayant pas l’expérience des concerts, la percussion devait être la meilleure manière de faire. Je n’ai pas eu tort car elle fut enchantée comme moi d’ailleurs par les œuvres de Reich lui-même et de Bryce Dessner par le groupe Sō Percussion. Voilà une des grandes nouveautés de la musique du XXe siècle, les percussions. Une richesse incroyable. Cela me rappelle qu’il y a quelques années, Claude Samuel a organisé un «mois de la percussion» au Centre Pompidou qui nous a enchantés.


Je ne parle pas de la pandémie. Heureusement que nous avons tout ce qu’il faut pour écouter la musique à la maison. Je ne sais pas si au Premier Mai les choses vont changer. J’espère qu’elles ne vont pas s’aggraver. Soyons tous très courageux et laissons la musique nous aider dans ces moments si difficiles.


Benjamin Duvshani

 

 

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