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Le mois du mélomane professionnel
04/01/2019




Vous n’avez pas perdu beaucoup, chers lecteurs, avec l’absence de mon éditorial le 1er mars. J’allais y écrire du mal, beaucoup de mal, des Troyens à l’Opéra Bastille. J’ai déjà souvent dit mon refus de certains metteurs en scène et de certaines mises en scène. Celle-ci était une des pires, battue uniquement par le Wozzeck du Bolchoï par le même. Autre échec, une série télévisée, Harmonie, qui avait pour cadre la vie d’un orchestre. Pourquoi l’ai-je suivie? Justement parce qu’elle se déroulait dans un orchestre et que cela est irrésistible. Quelques jours après, la télévision s’est rattrapée avec Les Troyens de Londres avec le couple Antonio Pappano (chef) et Eva-Maria Westbroek (Didon). Une leçon à prendre.


Oublions tout cela et parlons de mars.


Le meilleur moment du mois fut La Damnation de Faust à l’Opéra royal de Versailles. Donnée, comme Berlioz le voulait, en version concert. Tout y était bon. L’orchestre Les Siècles, son chef François-Xavier Roth, Mathias Vidal (Faust), Nicolas Courjal (Méphisto) et Anna Caterina Antonacci (Marguerite), sans oublier le Chœur Marguerite Louise. C’est tellement gratifiant de vivre une soirée parfaite. Parce que nous en sommes à Berlioz, racontons une blague. Gardiner, grand fan de Berlioz, parle du Requiem et dit qu’il y a des salles où il ne peut pas être joué à cause de problèmes acoustiques, parmi lesquels la cathédrale Saint-Paul de Londres. Dès le lendemain, Mezzo nous l’offre justement là. Gardiner avait raison...


Deux concerts réussis avec des programmes intelligents. L’Orchestre national de France avec Emmanuel Krivine dans un programme Webern (Passacaille), les Quatre derniers lieder de Strauss (avec Ann Petersen) et une de mes symphonies préférées, celle de Franck. On ne la joue pas assez souvent. L’autre, avec l’Orchestre symphonique de Montréal et Kent Nagano dans Jeux de Debussy, les Wesendonck-Lieder de Wagner avec l’exceptionnelle contralto qu’est Marie-Nicole Lemieux et, pour terminer, Le Sacre du printemps, qui apporte toujours le printemps dans les cœurs même quand il n’est pas encore là.


Je me demande quand moi, qui suis un vrai «fou» de Mahler, je pourrai aimer la Huitième autant que les autres. Même interprétée par l’Orchestre de Munich sous la baguette de Gergiev, elle n’a pas encore conquis mon cœur.


Curiosité: si l’on me demande quelle est la musique que je voudrais avoir avec moi sur une île déserte, je répondrai sans hésiter: «la Chaconne». Je l’ai jouée des centaines de fois, elle ne m’ennuie jamais. Et je l’aime dans sa version originale, violon seul. Eh bien, j’ai eu une surprise en tombant sur la Chaconne par quatre violoncellistes. Presque aussi beau. Allez sur YouTube, écoutez et remerciez-moi.


Je continue avec plaisir ma série sur l’histoire de la musique classique du vingtième siècle sur RCJ (94.8) tous les mardis à 23 heures. Je me demande comment cela va se passer quand je quitterai la tonalité.


Benjamin Duvshani

 

 

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