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Le mois du mélomane professionnel
12/01/2018




Deux sujets importants en ce mois de novembre, le violon et l’opéra.


Commençons par le violon. Le concours Jacques Thibaud. Renaud Capuçon préside le jury. J’assiste à la finale sonate et à la finale concerto. Programme très intéressant pour les sonates avec Le Bœuf sur le toit, version violon-piano de Darius Milhaud, une création de Camille Pepin (Autumn Rhythm) et la Première Sonate de Prokofiev. La création, très violonistique, brillante. Je pense au jury et à la difficulté, d’abord, d’écouter le programme six fois de suite et, ensuite, de déterminer l’ordre d’arrivée des concurrents. Mais la finale concerto est la plus importante. Malheureusement, encore Beethoven, Mendelssohn (deux fois), Tchaïkovski, Brahms et Sibelius. Ni l’Ecole de Vienne, ni l’école russe du XXe siècle (Stravinsky, Prokofiev et Chostakovitch), ni Bartók, même pas Dutilleux, pourtant si bien interprété par Capuçon. Dommage. Il faudra attendre trois ans pour le prochain concours, qui a ajouté le chant (Régine Crespin) au violon et au piano (Marguerite Long). Les résultats sont satisfaisants. Pas de protestations du public. J’approuve, sauf que j’aurais préféré voir les deux premiers prix donnés ex aequo à Diana Tishchenko, l’Ukrainienne, avec Mendelssohn, et à Mayumi Kanagawa, l’Américaine, avec un magnifique Brahms. Bravo spécial pour la toute jeune Britannique Louisa Staples, qui, du bas de ses 18 ans, devait prouver son talent devant les autres, bien plus âgés qu’elle. En tout cas, beaucoup de bonheur. J’ai déjà dit que le violon comme le chant percent la voûte céleste pour monter au pied du créateur.


Le second sujet me pose beaucoup de problèmes. Je ne sais plus si j’aime ou si je n’aime pas l’opéra. Quand je vois La Fiancée du tsar de Rimski-Korsakov avec une mise en scène ancienne, à Moscou, je me régale. Beau décor, beaux costumes, beau chant, bel orchestre. Quand je vois Wozzeck à Amsterdam, pourtant avec Eva-Maria Westbroek en Marie, mais mis en scène par Warlikowski, de la bande des «fâcheux», je deviens furieux. Je refuse d’aller à l’opéra pour subir un cours de psychologie douteuse dans un amphithéâtre de la Sorbonne. Je me demande parfois si on n’est pas devant «Le roi est nu» d’Andersen. Et que dire des horribles décors et costumes du Macbeth de Liège.


Je vais quand même terminer avec le sourire. La magnifique Julia Fischer (qui fête son anniversaire le même jour que moi), après un Beethoven superbe à la Tonhalle de Zurich, nous offre, en encore, la Sonate pour violon seul de Hindemith: on ne peut qu’applaudir des deux mains. D’ailleurs, mon professeur à l’Académie de musique de Jérusalem fut Hanoch Jacobi, l’élève préféré d’Hindemith. Donc, je suis un peu son petit-fils.


A l’année prochaine!


Benjamin Duvshani

 

 

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