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Le mois du mélomane professionnel
06/01/2018




Très riche mois. De la musique, de la musique et encore de la musique. Un sommet, le 8 mai, fête de la victoire sur le nazisme. Cela a commencé l’après-midi avec une retransmission en direct du théâtre Malibran de Venise de l’Orlando furioso de Vivaldi. La direction de Diego Fasolis et, surtout, la mise en scène de Fabio Ceresa. Tout ce que j’aime dans l’opéra, les décors, les costumes. Ringard noble. Oui, il y a de la noblesse dans certaines ringardises. Je me sens retrouver le vrai plaisir de l’opéra. Pas de psychologie, pas d’actualisation avec des costumes de notre temps, pas de prétention autre que celle de plaire, d’émouvoir et de se réjouir d’entendre de belles voix et de la magnifique musique.


Et comme le bonheur ne vient jamais seul, une soirée avec l’Orchestre de la Suisse romande sous la direction de Jonathan Nott, avec, excusez du peu, le Concerto pour violon de Brahms avec le fougueux Sergey Khachatryan, suivi du Sacre du printemps, magnifiquement interprété, de la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov et des Variations «dodécaphoniques» opus 31 de Schönberg, le même homme qui a écrit La Nuit transfigurée dont je vous ai parlé le mois dernier. Le même homme avec deux œuvres si différentes. C’est ça le génie schönbergien.


Comme j’ai retrouvé le plaisir de l’opéra, ce fut une boulimie qui suit une faim prolongée. La version concert des Pêcheurs de perles de Bizet, le premier compositeur que j’ai aimé, du temps où j’avais neuf ans. C’était à Lille avec Alexandre Bloch. Le «Je crois entendre encore» de Cyrille Dubois, presqu’aussi beau que celui de Tino Rossi (n’oubliez pas d’aller sur YouTube pour l’entendre!). Le Rigoletto de Barcelone qui, malgré des défauts, nous a donné un bouleversant dernier tableau. J’ai même «avalé» sans trop de mal la Lulu bruxelloise de Warlikowski, un peu grâce à la présence superbe de Barbara Hannigan, de mon amour de cet opéra et des souvenirs que j’ai d’un weekend à Royaumont autour de Berg, au moment de la création du troisième acte achevé par Cerha.


Et puis, la musique pure avec la Deuxième de Mahler à Budapest, dirigée par Iván Fischer, et ses obsessions sur l’entrée des chanteurs et leur chant assis et debout. Et puis, une belle découverte «youtubienne»: Anne-Sophie Mutter et Lorin Maazel dans une belle interprétation duConcerto «A la mémoire d’un ange» de Berg, où la partition se déroule sur l’écran pendant toute la durée de l’œuvre. Un vrai régal.


Le live du mois, ce fut le Requiem de Verdi, que je ne me lasse jamais d’écouter, par l’Orchestre national d’Ile-de-France dirigé par Enrique Mazzola. A chaque écoute, j’espère trouver enfin le pppp que Verdi a écrit sous le dernier «Requiem» du soprano. Karine Babajanyan a choisi de le chanter fff. Dommage! Le reste était plus qu’honorable avec, à mentionner, un superbe «Ingemisco» par le ténor Alexey Tatarintsev.


Juin sera le premier anniversaire de mon voyage au pays de la mort. Mon Dieu! Que c’est bon d’être vivant!


Benjamin Duvshani

 

 

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