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Le mois du mélomane professionnel
05/01/2018




Ce mois d’avril fut éclairé par une écoute répétée de La Nuit transfigurée de Schönberg. Depuis la première fois, il y a quelques dizaines d’années, où je l’ai découvert, ce morceau me hante. D’une beauté exceptionnelle qui fait douter de la sensibilité musicale de ceux, membres de la société de musique de chambre de Vienne, qui l’ont refusé. D’abord, sur le plan de la qualité d’écriture combinant les deux lignées de ce temps-là, Brahms et Wagner, vers un épanouissement qui signe la magnifique fin du romantisme en musique. Ensuite, cette combinaison d’une expression musicale pure avec un texte bouleversant, le poème Weib und Welt (La Femme et le Monde) d’un ami, Richard Dehmel, racontant l’aveu d’une femme à son amoureux, et quel aveu: elle porte dans son sein un enfant qui n’est pas de lui. Et sa réaction d’une grandeur inouïe, acceptant la paternité de cet enfant à naître. Il est vrai qu’à cette époque-là à Vienne, on est obsédé par le sujet «sexe», prélude à ce qui allait se passer plus tard dans toute l’Europe. Toutes mes écoutes de l’œuvre furent des moments de bonheur. Je dois quand même avouer que je n’ai pas encore résolu le dilemme du choix entre la version pour sextuor à cordes de 1899 et celles faites pour un orchestre à cordes par le compositeur en 1917 et 1943, moments où l’Europe est plongée dans la guerre mondiale – étrange! Pour la musique, c’est celle pour orchestre à cordes avec les merveilleux moments de solos qui forment un contraste de toute beauté. Mais quand on pense à l’histoire racontée, c’est la version pour sextuor qui vient à l’esprit avec cette intimité tendue et palpitante. Je mentionnerai, pour être complet, une version pour piano par le pianiste Michel Gaechter. Parmi les concerts où j’ai entendu cette œuvre magnifique, je dirai que les deux qui m’ont le plus touché furent celui de l’Orchestre de Paris sous la baguette de James Conlon, accompagné par la Symphonie lyrique de Zemlinsky, si typique de l’époque et surtout, celui de l’Orchestre de chambre de Lausanne dirigé par Joshua Weilerstein avec, au même programme un splendide Quatrième Concerto de Beethoven sous les doigts du grand Nelson Freire.


En plus du Schönberg, deux découvertes. Les qualités de comédienne de Malin Byström dans la Salomé du Concertgebouw d’Amsterdam avec Daniele Gatti. Elle a si bien joué le rôle qu’on lui a pardonné la nullité de la «Danse des sept voiles». Et puis, la découverte, sur recommandation d’un ami, d’une symphonie, sa Quatrième, et d’un compositeur, Franz Schmidt que je ne connaissais pas du tout. La Philharmonie de Vienne et Zubin Mehta qu’on a, par ailleurs, beaucoup vu récemment avec «son» Orchestre philharmonique d’Israël et avec la pianiste Katia Buniatishvili, qui, en plus de la qualité de son interprétation du Second Concerto de Liszt, a le dos le plus beau du monde, ce qui fait comprendre l’émotion du premier violon solo de l’orchestre, qui l’avait devant les yeux pendant toute l’exécution.


Benjamin Duvshani

 

 

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