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Requiem pour l’Opéra comique
06/28/2002


On a attendu que le nouvel administrateur de l’Opéra comique s’installe pour s’autoriser à porter un jugement, mais maintenant les choses sont malheureusement claires : l’Opéra comique est mort. D’une mort au rire grotesque et dérisoire, celui de Jérôme Savary, le nouveau maître des lieux. On ne rappellera pas l’histoire glorieuse de la salle car la comparaison avec ce qui se fait aujourd’hui est tout simplement hors de propos : le répertoire lyrique a déserté cette scène pour laisser place au Savary-Circus. Qu’on en juge par la saison 2002-2003, non content de diriger la maison, l’ego du directeur n’épargne pratiquement aucun spectacle : La Vie parisienne d’Offenbach est «adaptée» et mise en scène par lui, il crée le spectacle musical La Toujours Belle et la toute petite bête ne laissant à personne d’autre le soin de régler la mise en scène, Le Comte Ory vient de Glyndebourne mais il assure la mise en scène (une coïncidence certainement), la création Opéra d’Casbah de Fellag bénéficie du concours de son commanditaire à la régie (n’y voyez surtout pas un conflit d’intérêts), pour Comme à Vienne, une «parodie du concert de Vienne (sic)», le chef d’orchestre sera assisté de l’ancien du Magic-Circus qui tiendra une «baguette viennoise», à la main ou entre les dents, on ne sait pas encore. Seul le spectacle de La Péniche opéra échappe à ses griffes. Parler du résultat musical des productions, même en termes sévères, serait encore leur faire honneur puisqu’elles n’aspirent qu’à «faire du spectacle», à la louche, sans trop se poser de questions et, bien sûr, à glorifier le démiurge des lieux. Ces spectacles sans ambition ne coûteraient pas trop chers en subventions au ministère de la culture, mais ce n’est pas une raison pour s’accommoder de ce sabordage ! On serait d’ailleurs curieux de connaître les émoluments de celui qui cumule direction générale, composition, mise en scène, acteur, etc, en somme de celui qui fait d’une institution une propriété personnelle. Quoi qu’il en soit, cette comédie grotesque n’a que trop durée et il est temps désormais de rendre la Salle Favart à sa vocation, celle du chant, du répertoire léger et de la création. Ce mauvais cirque doit prendre fin !



Le site de l’Opéra comique




Philippe Herlin

 

 

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