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Georges Prêtre (1924-2017)
01/16/2017

Le legs discographique de Georges Prêtre




G. Prêtre (© Franck Ferville/Opéra national de Paris)


Le plus viennois des chefs français disparaît


L’année 2017 commence bien mal avec la disparition, le mercredi 4 janvier, dans sa propriété du château de Vaudricourt, à Navès (Tarn), d’une des plus vieilles baguettes encore en activité, en la personne de Georges Prêtre qui venait, le 12 octobre dernier, de recevoir son dernier triomphe à la tête des Wiener Symphoniker qu’il a dirigés au Musikverein dans un programme comprenant notamment l’Ouverture d’Egmont de Beethoven et le Boléro de Ravel.


Quelle vie que celle de cet enfant du Nord, ce ch’ti comme il aimait lui-même à le rappeler (et à le revendiquer!), né le 14 août 1924 à Waziers, petite bourgade de mineurs près de Douai! Au milieu d’une vie de famille des plus modestes (son père était bottier), où il vit aux côtés d’un frère, Hector, et d’une sœur, Emilienne, il éprouve son premier contact avec la musique non par le biais de son éducation mais, comme il le confia lui-même à sa fille dans un livre d’entretiens des plus intéressants (La Symphonie d’une vie, entretiens avec Isabelle Prêtre, éditions Ecritures), ouvrage fourmillant de mille informations mais quelque peu hagiographique, d’un poste de radio sur lequel il entendit à l’âge de quatre ans l’Ouverture du Roi d’Ys de Lalo diffusé sur Radio-Lille. Devant l’appétence du jeune Georges, qui n’hésitait pas à tâter de l’accordéon du facteur qui l’autorisait à en jouer, ses parents l’inscrivent au Conservatoire de Douai où, à l’âge de huit ans, il commence à étudier le piano. C’est là qu’entre en scène un personnage décisif dans la vie de Georges Prêtre: Victor Gallois, premier prix de Rome en 1905 et connu pour avoir enseigné le premier la musique (notamment le contrepoint) au jeune Henri Dutilleux (qui vit en Gallois celui qui lui permit ensuite d’intégrer le Conservatoire de Paris comme il l’expliqua dans Mystère et mémoire des sons, entretiens avec Claude Glayman, Belfond, 1993). Gallois (un «homme merveilleux» aux dires de Prêtre), qui était alors directeur du Conservatoire de Douai, convoqua ses parents et, face aux dons du jeune enfant, les incita à lui faire choisir un second instrument. Or, comme il était dans le même temps directeur de l’harmonie municipale, il leur donna le choix entre le hautbois, le cor et la trompette puisqu’il avait besoin de vents pour son orchestre qui ne comportait pas de cordes, ne permettant donc par au jeune homme d’étudier le violon comme il en avait d’abord exprimé le désir. Le petit Georges opte donc pour le hautbois, notamment parce que Desfontaines, son professeur de piano enseignait également le hautbois, mais, une fois chez le facteur d’instruments, y renonce devant le prix excessif de l’instrument: finalement, ce sera la trompette.


Il est alors envoyé au Conservatoire de musique de Paris où, à l’âge de quinze ans, il suit les cours de trompette bien sûr (classe d’Eugène Foveau) mais aussi d’écriture de Maurice Duruflé et d’Henri Challan ainsi que les cours d’histoire de la musique de Norbert Dufourcq. Période bénie pour le jeune musicien qui côtoie les élèves de la classe d’art dramatique du Conservatoire – François Perrier, Sophie Desmarets et Bernard Blier entre autres – et noue de solides amitiés musicales avec ses copains du Nord, en premier lieu le bassoniste Maurice Allard («celui qui allait modeler le paysage du basson français pendant toute la deuxième moitié du XXème siècle» comme le rappelle Christian Merlin, Au cœur de l’orchestre, Fayard, page 262) et le hautboïste Pierre Pierlot. Alors que la Seconde Guerre mondiale tourne doucement en faveur des Alliés, Georges Prêtre s’engage chez les FFI en 1944 dans le Pas-de-Calais, d’abord chez les brancardiers avant d’intégrer la 2e DB de Leclerc puis le train des équipages, sa hiérarchie lui permettant de prendre des permissions pour continuer à suivre ses cours au Conservatoire, dont il sort titulaire d’un Premier prix de trompette en cette même année 1944.


La Libération de Paris apporte avec elle son lot d’influences américaines, à commencer par le jazz. Georges Prêtre joue alors de la trompette dans plusieurs orchestres de jazz, que ce soit au Tabarin, à Bobino (où il accompagne les grandes vedettes du moment comme Piaf ou Montand), au Music-Hall européen, au cinéma Normandie, où il a l’occasion de jouer avec le trompettiste Aimé Barelli, ou dans les ensembles de Guy Paquinet et de Jacques Météhen. Il joue également à l’hôtel de Paris (alors réquisitionné par les Américains), dans l’orchestre de Glenn Miller qu’il n’a malheureusement pas l’occasion de rencontrer, celui-ci devant décéder le 15 décembre 1944 dans un accident d’avion alors justement qu’il rejoignait son orchestre à Paris. A la même époque, Prêtre assure également quelques remplacements au sein de l’Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, tout en pensant devenir compositeur pour préparer le Prix de Rome. Mais, une représentation à l’Opéra de Paris, au cours de laquelle il fulmine devant la manière de diriger du chef d’orchestre d’alors, en décide autrement: il sera lui aussi chef d’orchestre. Il brave sa timidité pour aller, au sortir d’un concert, à la rencontre du grand André Cluytens à qui il demande s’il a un don pour être chef. Et Cluytens de lui répondre vertement de revenir le voir le lendemain avec n’importe quelle partition de son choix. Prêtre choisit les Nocturnes de Debussy: commençant à les diriger, Cluytens, qui l’accompagne au piano, l’interrompt au bout de quelques mesures en lui demandant pourquoi il a choisi de faire tel rubato alors que ce n’est écrit nulle part. Devant la réponse de Prêtre («parce que je le sens ainsi»), Cluytens lui lance un «bravo!» enthousiaste et le prend sous son aile. Après un premier prix de direction d’orchestre, Prêtre devient étudiant à la Fondation Straram, où il côtoie Pierre Dervaux et où il reçoit notamment les cours d’Olivier Messiaen, dont il restera proche jusqu’à la disparition du compositeur.


C’est alors qu’il est appelé par Jean Marny, directeur de l’Opéra de Marseille, pour être second chef de l’Opéra aux côtés de Maurice Bastin qui, venant de la Monnaie de Bruxelles, en était le premier chef. Cette période est essentielle pour Prêtre à deux titres. Tout d’abord, il se sépare de sa première femme, la mezzo-soprano Suzanne Lefort, et épouse Gina Marny, qui n’est autre que la fille du directeur. Ensuite, sur le plan musical, il apprend tout le répertoire en travaillant jour et nuit pour être capable de diriger quatre à cinq opéras différents par semaine, de La Walkyrie le lundi aux Huguenots le vendredi en passant par La Juive le jeudi, Tosca ou Sigurd d’Ernest Reyer le mercredi. C’est à la tête de l’orchestre de l’Opéra qu’il fait ses premiers pas en public avec Samson et Dalila, pour lequel il n’avait eu droit qu’à une seule répétition avec piano et non avec orchestre. Comme il le confia à Jacques Chancel lors de sa première Radioscopie (22 octobre 1971), il avait «l’impression de monter à la guillotine», commençant à diriger à mains nues tant il était incapable de tenir sa baguette en raison de ses tremblements; or, dès les premières mesures, le trac s’envole et la musique s’impose... Il reste peu de temps à Marseille, travaillant ensuite à Lille (1948) puis Casablanca (1949) avant de revenir en France pour travailler à Toulouse de 1951 à 1955.


En 1956, Georges Prêtre compose, sous le pseudonyme de Georges Dherain (qui n’est autre que le nom de jeune fille de sa mère), l’opérette Pour toi, créée par le chanteur Rudy Hirigoyen, témoignant de sa farouche volonté de continuer à écrire (ce qu’il fit jusqu’à la fin de ses jours, notamment des chansons). Mais 1956 reste surtout l’année où on lui demande de prendre les rênes de l’Opéra-Comique, où il débute avec Mignon d’Ambroise Thomas. Il y reste sept ans, période pleine de «souvenirs heureux sur tous les plans», comme il le confia à sa fille (op. cit., page 138). Le 9 septembre 1959, il donne la première française de Capriccio de Strauss dans une mise en scène de Rudolf Hartmann, avec Elisabeth Schwarzkopf dans le rôle de la Comtesse, la production étant notamment reprise en février 1962. Il multiplie les engagements à l’Opéra de Paris, sa notoriété dépassant rapidement les frontières nationales: on le demande de plus en plus fréquemment à la Scala, à Covent Garden (où il débute en 1961) ou au Met de New York (1964), où il dirige toutes les grandes pages du répertoire. C’est alors que Georges Hirsch, administrateur de l’Opéra, le présente à Francis Poulenc, dont il devait rester l’interprète privilégié comme en témoigne la création, le 6 février 1959, salle Favart, de la La Voix humaine avec Denise Duval (également créatrice des Mamelles de Tirésias en 1947 et, de fait, préférée par Poulenc à Maria Callas, pourtant suggérée par son éditeur!), dans un décor et une mise en scène du librettiste, Jean Cocteau. Au lendemain de la création triomphale, Bernard Gavoty écrit notamment dans Le Figaro que «M. Georges Prêtre l’a supérieurement dirigée [tandis que] pathétique et merveilleusement simple, Denise Duval a trouvé le rôle de sa vie».


A la même époque, un jeune producteur entré le 1er septembre 1957 chez Pathé-Marconi, Michel Glotz, fait appel à Prêtre pour accompagner Maria Callas, qui lui avait fait part de son souhait de chanter des airs d’opéras français. Enthousiaste, Georges Prêtre rejoint alors pendant plusieurs jours Janine Reiss pour faire répéter Callas et veiller à sa bonne prononciation de la langue française dans sa suite de l’hôtel Lancaster avant d’enregistrer le disque «Maria Callas à Paris» dont le succès fut phénoménal, appelant rapidement un second opus. C’est ainsi que Prêtre devint coup sur coup le chef préféré et de Poulenc (lui apportant «à la fois sa sensualité et sa pureté» comme l’écrivit Glotz, La Note bleue, page 91), et de Maria Callas. Après avoir dirigé la création européenne du Gloria de Poulenc le 14 février 1961 avec l’Orchestre de la Radio-Télévision française et Rosanna Carteri en soliste (œuvre «qui avait été accueillie d’une manière assez mitigée» se souvient Glotz), il retrouve Denise Duval en décembre de la même année pour La Dame de Monte-Carlo du même Poulenc avec l’Orchestre de la RTF. En 1962, Georges Prêtre est appelé par Herbert von Karajan, alors directeur de l’Opéra de Vienne, pour y diriger Capriccio: il débute donc dans la capitale autrichienne le 2 juin à la tête de l’Orchestre du Staatsoper avec une distribution réunissant notamment Lisa Della Casa, Anton Dermota et Rita Streich. En novembre 1962, il y dirige Carmen en alternance avec Rigoletto – au sujet duquel il se brouille pendant trois ans avec le grand chef autrichien, qui ne lui en tiendra pas rigueur – puis, en février 1963, Faust de Gounod en français, à la demande même de Karajan, qui a établi la règle selon laquelle les opéras devaient être chantés non en allemand mais dans la langue originale. Dans une mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle, Prêtre dirige alors une équipe de rêve: Waldemar Kmentt chante Faust, Wilma Lipp Marguerite et Nicolaï Ghiaurov Méphisophélès. En 1963, il remplace au pied levé Hans Knappertsbusch pour un concert du Philharmonique de Vienne dans un des «concerts Nicolai» de la saison, première occasion pour Prêtre de diriger la prestigieuse phalange lors d’un concert symphonique.


Chef associé du Royal Philharmonic Orchestra en 1962, Georges Prêtre multiplie les engagements et les enregistrements. C’est à cette époque qu’il grave notamment le Gloria et le Concerto pour orgue de Poulenc avec le National et Maurice Duruflé en soliste, qui tenait pour l’occasion les orgues de Saint-Etienne-du-Mont. En 1962, il crée L’Opéra d’Aran de Gilbert Bécaud à la fois par amitié pour le chanteur et parce qu’il estimait sa musique comme il le confia à Jacques Chancel (Radioscopie du 28 novembre 1988). Il donne également la première française de Chronochromie (1960) de Messiaen, avec le National, à Besançon. Après avoir refusé la proposition de Rudolf Bing de devenir le directeur musical du Met (il n’avait pas envie de se tenir éloigné de la France pendant sept à huit ans comme il l’expliqua à sa fille, op. cit., page 240), il accepte de devenir le directeur de l’Opéra de Paris à la demande de Marcel Landowski mais, bien qu’épaulé par René Nicoly (administrateur de l’Opéra), l’opération tourne court et il démissionne dès la fin 1970 faute de moyens budgétaires suffisants et en raison d’exigences absurdes (ne pas employer plus de 7 % d’étrangers par saison!) alors qu’il avait signé pour trois saisons. «Je regrette de ne pas avoir essayé de gagner la partie» confiera-t-il (Radioscopie du 22 octobre 1971), pouvant néanmoins s’enorgueillir d’avoir fait venir Karl Böhm pour La Femme sans ombre: en témoignage de sa gratitude, le grand chef autrichien lui dit, à la fin d’une représentation, «Je vous remercie, Georges, d’avoir fait débuter un jeune à Paris», puisqu’il n’avait jusqu’alors jamais dirigé dans la capitale française!


En froid avec les autorités et orchestres français, Prêtre développe son activité internationale à Milan, Berlin, Salzbourg (où il dirige notamment Tosca à la demande de Karajan, dans une mise en scène du maître, décédé entre-temps), Chicago, Dresde (il devient un familier de l’Orchestre de la Staatskapelle), Stuttgart (il est chef principal de l’Orchestre de la SWR de 1995 à 1998) et Vienne (principalement à la tête des Wiener Symphoniker, dont il est premier chef invité de 1986 à 1991, avant de devenir chef honoraire, Ehrendirigent), revenant à Paris sur le tard pour l’inauguration de l’Opéra Bastille le 13 juillet 1989 et donner des concerts généralement couronnés de succès. Se succèdent notamment Pelléas et Mélisande à l’Opéra-Comique à la tête de l’Orchestre de Paris, des concerts «anniversaire» avec l’Orchestre du Conservatoire ou l’Orchestre national de France, des concerts symphoniques donnés à la tête de l’Orchestre de l’Opéra (voir ici et ici) ou du Philharmonique de Vienne (voir ici et ici). C’est d’ailleurs avec ses chers Wiener Philharmoniker, à la tête desquels il dirigea le fameux Neujahrskonzert le 1er janvier 2008 (voir ici et ici) et le 1er janvier 2010 (voir ici et ici), qu’il donna le 14 janvier 2013 son dernier concert parisien, moment poignant puisqu’endeuillé par la mort récente de son fils, Jean-Reynald.


Souvent déroutant tant par sa gestique que par ses options musicales, le rubato excessif tendant à devenir sa marque de fabrique, la liberté interprétative flirtant en plus d’une occasion avec le mauvais goût, Georges Prêtre n’en demeure pas moins un grand nom de la direction d’orchestre, ayant interprété la musique de son temps (créant des œuvres de Jolivet, Messiaen, Rivier, Françaix, Poulenc ou Landowski) autant que le grand répertoire. Même si ses relations avec la France sont restées orageuses, il n’en demeure pas moins qu’il a beaucoup fait pour le répertoire «national» comme en témoigne une discographie riche en références.



Le legs discographique de Georges Prêtre


Francis Poulenc





Chef préféré de Francis Poulenc, Georges Prêtre s’est toujours affirmé comme un défenseur d’exception de sa musique, créant notamment La Voix humaine (EMI) et son Concerto pour orgue dans un magnifique enregistrement où, épaulé par Maurice Duruflé, il dirige l’Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire (EMI Classics). Pour qui souhaiterait un disque d’œuvres concertantes de Poulenc, on conseillera néanmoins en priorité le disque rassemblant Aubade, le Concerto pour piano (Gabriel Tacchino en soliste) ainsi que le Concerto pour deux pianos (Tacchino étant rejoint par Bernard Ringeissen): superbe interprétation de Prêtre, qui dirige pour l’occasion l’Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire et l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo (EMI Classics).


Maria Callas





La collaboration entre Georges Prêtre et Maria Callas a débuté avec deux récitals intitulés «Maria Callas à Paris», où la diva chante aussi bien Bizet que Massenet en passant par Gluck et Saint-Saëns (EMI). Mais comment oublier sa Carmen avec Nicolai Gedda dans le rôle de Don José, Prêtre dirigeant alors l’Orchestre de l’Opéra de Paris en 1964 (EMI). Leur version commune de Tosca est également très réputée, le reste de l’équipe étant il est vrai des plus prometteuses avec notamment Carlo Bergonzi et Tito Gobbi (Warner). Enfin, on pourra écouter avec un réel plaisir les deux récitals laissés par Callas à Londres en 1961 et 1962, Georges Prêtre dirigeant pour l’occasion l’Orchestre de Covent Garden (EMI).


L’opéra





Georges Prêtre est à notre sens avant tout un chef lyrique même si Youtube nous permet de l’entendre aussi bien dans la Symphonie alpestre de Strauss que dans la Cinquième Symphonie de Mahler. Et à ce jeu-là, il est incontournable pour qui souhaite découvrir Samson et Dalila (chez EMI avec Rita Gorr et Jon Vickers), éventuellement en éprouvant le feu du live milanais capté à La Scala en 1970 avec Shirley Verrett et Richard Cassily dans les rôles titres (Opera d’Oro). N’oublions pas non plus Louise de Gustave Charpentier, plus rarement donné, avec (Cotrubas, Domingo, Bacquier, Sénéchal – quelle équipe! – et l’Orchestre New Philharmonia en janvier 1976 (Sony) et Werther de Massenet, un classique de l’opéra paru en 1969 chez EMI avec Victoria de Los Angeles et Nicolai Gedda. Compte tenu de leurs excellents rapports, mentionnons également l’album que Régine Crespin a consacré à Wagner sous la direction de Prêtre, à la tête de l’Orchestre national de la Radiodiffusion française (EMI). Enfin, seul souvenir lyrique viennois disponible: Capriccio (Lisa Della Casa, Waldemar Kmentt, Walter Berry...) enregistré à l’Opéra de Vienne en concert, le 21 mars 1964 (Orfeo d’Or).


L’orchestre





Le hasard veut qu’une anthologie (accompagnée d’une excellent notice de Rémy Louis) consacrée à ses enregistrements symphoniques réalisés des années 1960 aux années 1980 ait récemment été chroniquée dans nos colonnes. Sans reprendre les commentaires détaillés d’alors, on se précipite sur les enregistrements consacrés à Roussel (Bacchus et Ariane), Saint-Saëns (les trois Symphonies) et même Gershwin dont Prêtre nous montre que, en bon amateur de jazz qu’il a toujours été, ce compositeur lui va véritablement comme un gant (Erato). Ajoutons à ce legs les deux concerts du Nouvel An dirigés à Vienne en 2008 et 2010: même si celui de 2008 est globalement bien supérieur (quel Orpheus-Quadrille, où Prêtre accélère de plus en plus le tempo, et quelle valse Dorfschwalben aus Osterreich!), celui de 2010 recèle quelques pépites au premier rang desquelles une polka-mazurka Frauenherz enjôleuse à souhait (album de deux disques Decca).


Sébastien Gauthier

 

 

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