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Le mois du mélomane professionnel
06/01/2016




Encore un mois avec ses déceptions (il y en a eu) et ses joies (il y en a eu aussi).


Le rythme est un des éléments constitutifs de la musique. Une pièce jouée trop vite ou trop lentement n’est pas la même pièce. Le Concerto «A la mémoire d’un ange» de Berg est constitué de deux parties: la première décrit la jeune fille vivante et joyeuse, la seconde, la tragédie de sa mort. Jouer la première partie trop lentement lui enlève son caractère. C’est ce que je reproche à Isabelle Faust, qui l’a donné avec l’Orchestre de Paris, conduit par son nouveau chef, Daniel Harding (voir ici). La soirée fut sauvée par une excellente Quatrième de Mahler. Je crois que Harding sera à sa place à la tête de l’orchestre, qui a bien progressé depuis son passage à la Philharmonie.


Une autre déception fut le Tristan et Isolde du Théâtre des Champs-Elysées. Pas de direction d’acteurs, trop de mouvements de décor. Comme l’a écrit mon collègue du Figaro, sortir d’un Tristan sans baigner dans l’émotion est un péché vis-à-vis de la musique.


Une autre déception encore avec le récital de David Garrett, excellent violoniste par ailleurs. Après nous avoir ému par certaines scènes du film Le Violoniste du diable, on s’attendait à entendre un violon émouvant et virtuose. Une série assez insipide de «bis» ne peut pas répondre à cette attente. Il y en avait même qui n’étaient ni émouvants ni virtuoses. Quel dommage! Cela dit, les femmes amoureuses, qui remplissaient la salle, semblaient heureuses et enthousiastes.


Une demi-déception pour Lear de Reimann. La première partie, très réussie, qui méritait les nombreuses critiques positives, mais une seconde partie que j’ai trouvée lente et lourde et qui laissait encore mon monde émotionnel insatisfait. Même la mort de Cordelia m’a semblé artificielle. Shakespeare, oui, mais uniquement parfait. J’étais présent au Palais Garnier il y a pas mal d’années, quand on y a donné Lear la première fois. La salle n’était pas très réceptive à la musique de Reimann: énorme progrès, cette fois-ci, de la sensibilité du public. Peu de places vides à la fin, contrairement à ce qui se passait alors.


Les joies, il a fallu les trouver sur les écrans.
D’abord, un excellent Carmen du Met avec Alagna, à qui ce rôle convient particulièrement, et Garança. Premier opéra de ma vie et toujours aussi prenant.
Un magnifique Requiem de Verdi à la Scala avec Barenboim à la direction et un ensemble «incroyable» de solistes (Harteros, Garança, Kaufmann et Pape). Même le «Requiem» de la soprano à la fin fut presque parfait.
The Fairy Queen avec l’Orchestre de l’Age des Lumières et William Christie nous a rappelé que Purcell a écrit autre chose que Didon et Enée. Beaucoup de bonheur devant une réelle réussite.
Ah! J’allais oublier. Le Violon du siècle, la vie de Yehudi Menuhin racontée par Bruno Monsaingeon. Que de souvenirs du temps où, jeune violoniste, il fut un de mes idoles et d’un dialogue chaleureux, peu avant sa mort, chez un ami commun.


Benjamin Duvshani

 

 

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