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Le mois du mélomane professionnel
01/01/2015





Début de mois acceptable avec le National dirigé par son chef Daniele Gatti et accompagnant Nikolaj Znaider, qui joue le Second Concerto de Bartók. Excellent violoniste. Etait-ce indispensable de jouer en encore la Sarabande de Bach? J’ai pourtant crié assez fort «Pas la Sarabande!». On finira par me dégoûter d’un des plus beaux morceaux pour violon seul. Et puis, est-il indispensable d’ouvrir les portes donnant sur la rue pendant l’entracte, obligeant tout le monde à rentrer dans la salle? A corriger si possible.


Il y a de ces préjugés qui vous poursuivent pendant des dizaines d’années. Je ne me souviens plus où j’ai entendu Fidelio pour la première fois, mais je sais que j’avais décidé que je n’aimais pas Fidelio tout en ne reniant pas mon admiration de Beethoven. Je me suis enfin débarrassé de ce stupide préjugé en regardant cet opéra en direct de la Scala avec Barenboim au pupitre.


En fait de direct, il y a eu aussi le Don Giovanni de la Monnaie mis en scène par Warlikowski. Un non-sens dès le début jusqu’à la fin. Don Giovanni n’est pas un obsédé sexuel. Ce qu’il cherche, c’est à profaner le sacré en utilisant les femmes comme des instruments de cette profanation. S’il était un obsédé sexuel, il aurait eu forcément des enfants, ce qui n’est pas le cas. On se demande même s’il n’était jamais allé au-delà du dépucelage.


Réunion du groupe Kreutzer. Nous voulons réunir la somme nécessaire pour réparer sa pierre tombale au Père Lachaise, qui est en mauvais état. A bon entendeur, salut!


En revanche, je ne dirai rien du concert de l’Orchestre de chambre de Paris consacré aux sœurs Nemtanu, puisqu’elles m’ont refusé l’interview que j’avais sollicitée au titre d’un autre media.


J’ai profité du désert musical des vacances pour faire de la lecture. Deux livres de Dominique Jameux. L’un, récent, sur Chopin, La Fureur de soi (Buchet Chastel), avec un chapitre passionnant sur les cinq œuvres d’un compositeur, décrivant les cinq étapes de la création chez Chopin, Beethoven, Berg et d’autres. Pour Chopin, il s’agit des Variations sur «Là ci darem» comme «Le Bonheur des gammes», les douze Etudes opus 10 comme «Le Grand Opus », la Première Ballade comme «Le Chef-d’œuvre de rupture», la Quatrième Ballade comme «Le Chef-d’œuvre d’exploitation» et la Polonaise-Fantaisie comme «L’Echappée». Excellente idée pour comprendre l’évolution créatrice d’un artiste. Le second, plus ancien, sur L’opéra, Eros et le pouvoir, présentant le premier et le dernier opéra de Monteverdi ainsi que le premier et dernier opéra de Berg. Passionnant. Il y a même un chapitre sur la place et l’importance de l’entracte dans la vie de l’opéra.


On commence 2015 avec le nouvel auditorium de Radio France et, bientôt, la Philharmonie à la porte de Pantin et les concerts à 20 heures 30. Souhaitons bon vent à ces deux navires.


Bonne année!


Benjamin Duvshani

 

 

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