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Le mois du mélomane professionnel
12/01/2014
Quarantième saison de ces concerts du dimanche matin à 11 heures créés par Jeanine Roze. Novembre a commencé avec un de ces concerts dont le succès ne se dément pas. Le Quatuor Voce et Lise Berthaud et ont donné le plus beau des quintettes de Mozart et le Second Quintette de Brahms. Deux moments de bonheur, auquel il faut ajouter la Pavane pour alto seul de Philippe Hersant, «chantéé» par l’alto de Lise Berthaud. Sur scène, un homme et quatre femmes – et la parité? J’essaie de me mettre à sa place. Ça rappelle le patriarche Jacob dans la Bible et ce doit être un mélange de paradis et d’enfer.
Ouverture tant attendue du nouvel auditorium de la Maison de la radio. Vraiment beau et chaud grâce à toutes ces magnifiques boiseries. On sent la fête pour tout le monde, public et musiciens. Un programme très populaire et abordable le samedi soir, avec des pièces connues et aimées. Daniele Gatti est tout sourire, Sarah Nemtanu plus belle que jamais avec sa chevelure sur l’épaule droite et le violon à gauche, Marie-Nicole Lemieux prouve encore, si besoin est, qu’elle est un contralto d’exception (Carmen et Samson et Dalila). On y retournera souvent. Un sentiment général de «retour à la maison».
Une soirée d’hommage à Paco Ibanez. J’en parle en souvenir du temps où j’étais médecin de l’Olympia, spécialisé dans le traitement des extinctions de la voix chez les chanteurs. Je lui ai permis, grâce à mes soins, d’enregistrer son premier vinyle à temps et ai eu le privilège de me voir offrir le premier disque sorti de presse avec une chaleureuse dédicace. Il est resté un ami proche. Une salle archipleine avec des gens heureux d’être là.
Concours Thibaud de violon. Encore des souvenirs comme celui du concours 1951 auquel a participé l’ami Ivry Gitlis. Il était dans la salle et a eu droit à une standing ovation. Excellent niveau des concurrents et un gagnant, puisqu’il en faut un. Il s’agit d’Aylen Pritchin, un russe de la lignée Repin-Vengerov, qui a joué le Premier Concerto de Chostakovitch. Excellente prestation de l’Orchestre national des Pays de la Loire sous la direction de Pascal Rophé.
Pour terminer le mois, un voyage à Gand pour y voir la production de l’Opéra de Flandre de La Khovantchina de Moussorgski. Avant d’exprimer mes réserves, je dirai tout le bien qu’il faut dire de l’orchestre, de son chef Dimitri Jurowski et des chanteurs, tous d’un haut niveau. De même pour les chœurs de l’Opéra de Flandre, chœur d’adultes et chœur d’enfants. Mes réserves concernent le décor du premier acte, que j’ai trouvé insuffisant et qui me faisait regretter les décors ringards des opéras russes, et le problème posé par le manque de sous-titres autres qu’en néerlandais. Le dialogue long du deuxième acte (qui rappelle par sa longueur celui de Wotan et Fricka dans le deuxième acte de La Walkyrie), chanté évidemment en russe et sans sous-titres, était vraiment très très long.
A ma prochaine chronique, nous serons déjà en 2015. Mon Dieu, que le temps passe vite!
Benjamin Duvshani
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