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La muse assassinée
03/27/2001


Il y aurait beaucoup à redire sur le combat que livrent les majors du disque contre Napster, où l’argument des «droits d’auteur» sert surtout de prétexte pour protéger leur «business». L’infime proportion du chiffre d’affaires qu’elles reversent aux musiciens vaut surtout de caution morale à des entreprises qui n’hésitent pas à les jeter comme des vieux papiers lorsqu’ils ne sont plus rentables. Mais bon, on ne peut pas non plus accepter que la musique soit «napstérisée», c’est à dire que les artistes soient dépouillés de leurs légitimes revenus, et il faut constater que, tant bien que mal, les majors assurent une diffusion mondiale à des musiciens de renom et contribuent au lancement de plus jeunes. Dans ce cadre, la récente décision de Warner de fermer, purement et simplement, Erato en France et Teldec en Allemagne fait tomber les masques. Comment peut-on à la fois défendre les droits d’auteur des interprètes et supprimer les directions artistiques de deux éditeurs historiques ? Comment générer ces fameux droits d’auteur si on ne cherche plus à découvrir et à tisser des liens avec les artistes ? Selon Warner, Erato (la muse de la musique, rappelons-le) et Teldec deviendront de simples marques gérées depuis Londres, avant, soyons-en sûr, de disparaître dans quelques années. Après BMG qui a résilié la plupart de ses contrats en cours, avec Warner qui ne devrait pas manquer de faire la même chose pour se concentrer sur les quelques noms qui font vendre, on peut se demander si les majors ne veulent pas tout simplement se débarrasser d’une musique classique qu’elles ne savent plus gérer. EMI et Universal (DG, Decca, Philips) maintiennent pour l’instant une véritable politique d’édition, mais BMG a déjà abandonné la partie, tandis que Sony et Warner s’apprêtent à le faire. Les exemples de Naxos ou d’Harmonia Mundi démontrent pourtant qu’il est possible de prospérer dans l’édition de musique classique, mais il faudrait que les majors se concentrent sur leur métier plutôt que de chercher des boucs émissaires.


Philippe Herlin

 

 

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