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Le mois du mélomane professionnel
02/01/2013





La vague de froid a fait qu’il y a eu plus d’événements chez moi que dans les salles. C’est normal puisqu’en plus de la sortie en début de soirée, il faut bien ensuite rentrer!

Serai-je taxé d’égocentrisme si je commence ma chronique par un événement qui me concerne? Ce sera à vous de juger. L’Institut Goethe m’a demandé de faire une conférence sur le sujet «Mendelssohn, compositeur juif» au cours d’une soirée qui lui fut consacrée et où nous avons pu écouter le trio Naaman Sluchin interpréter son Premier Trio en mineur. Ce fut un immense plaisir de préparer cette conférence et, vu l’accueil du public, un immense plaisir de la faire. Vous pouvez voir une vidéo de cette soirée sur YouTube. Vous y apprendrez du nouveau sur l’antisémitisme et sur les rapports de Wagner et des Nazis avec le compositeur.


Deux sorties quand même à Pleyel et une à la Cité de la Musique. Une après-midi Wagner avec l’«Enchantement du Vendredi Saint», Siegfried-Idyll et plusieurs extraits du Crépuscule des dieux par l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Marek Janowski, avec, comme solistes, Violeta Urmana en Brünnhilde, Stephen Gould en Parsifal et Albert Dohmen en Gurnemanz. Très belle manière de commencer l’année Wagner. De très haute qualité avec, en prime, le souvenir d’un magnifique Ring en version de concert en 1986 au Théâtre des Champs-Elysées avec le même orchestre et le même chef.
Second moment à Pleyel avec les solistes du Philharmonique de Berlin et Brahms. Le grand moment de la soirée fut sans doute le Second Sextuor, une merveille de la musique de chambre. Ils sont vraiment bons, très bons. Encore un souvenir de Guy Braunstein en 1990 dans une classe de maître à Rolandseck, près de Bonn, cette gare désaffectée où un train passait de temps en temps pendant les concerts.


La Cité de la Musique nous a offert une soirée de musique comparée du plus haut intérêt en demandant à l’ensemble Diabolus in Musica d’interpréter la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut (XIVe siècle) en introduction au concert de l’Ensemble intercontemporain dirigé par Georges Benjamin avec l’ensemble vocal de la SWR de Stuttgart, qui commençait par la Messe de Stravinski. L’influence est évidente. Ce fut une excellente idée, surtout que Notre-Dame de Paris célèbre son 850e anniversaire.


Maintenant, la télé. Deux déceptions venant toutes les deux de Russie. D’abord, Boris Godounov au Mariinsky avec Valery Gergiev, sans l’acte polonais, ce qui est défendable, mais aussi sans la scène finale, ce qui ne l’est pas. Ensuite, Wozzeck au Bolchoï dans la mise en scène de Tcherniakov. Insupportable! Un jour, un enfant criera que le roi est nu en parlant de ces metteurs en scène qui sont très à la mode et qui nous gâchent notre plaisir de l’opéra.
Face à ces deux déceptions, deux surprises. Des retrouvailles avec le Macbeth de 1975 à la Scala, mis en scène par Strehler, avec Capuccilli, Ghiaurov, Verrett et Abbado. Quel bonheur! Et aussi, une découverte. Le Philharmonique de Berlin sous la direction de Yutaka Sado dans une œuvre pour cinq percussionnistes et orchestre de Takemitsu, From me flows what you call Time. Une merveille pour l’oreille et pour les yeux, qui fait penser aussi à Messiaen avec son Quatuor pour la fin du Temps. Cette obsession du temps qui nous achemine vers là où il n’y a plus de Temps.


Benjamin Duvshani

 

 

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