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CD, DVD et livres: l’actualité de février
02/15/2012



Les chroniques du mois




 Must de ConcertoNet


    Œuvres orchestrales de Fasch


    Vox Luminis interprète Schütz




 Sélectionné par la rédaction


    A. Korobeinikov dans Chostakovitch




 Oui!

András Schiff interprète Schumann
La musique pour pianoforte de Wölfl
Récital de Miklós Perényi
Quatuors de Felix Weingartner
Evgeni Koroliov interprète Haydn
Ton Koopman interprète Haydn
Musique chorale de Villa-Lobos
Œuvres de Bruno Maderna
Les neuf Symphonies de Pierre Wissmer
Chopin aux Flâneries musicales de Reims
Musique de chambre de Jean Cartan
P. Cassard et F. Chaplin interprètent Debussy
Emmanuel Pahud chez Frédéric II de Prusse
Les Esprits Animaux interprète Telemann




 Pourquoi pas ?

Dialogues des Carmélites à Munich
Enoch zu Guttenberg dirige la Missa Solemnis
Tugan Sokhiev et Geneviève Laurenceau
Jun Märkl dirige Debussy
Trois symphonies d’Andrzej Panufnik
Emmanuel Krivine dirige Debussy
Mélodies de Geirr Tveitt
Bach au marimba
Concertos pour instruments à vent de Telemann
Janácek, Sibelius, Vaughan Williams par J. Lyon
Walter Weller dirige Martinů
Le Quatuor Ludwig interprète Chostakovitch
75 ans de violon au concours Reine Elisabeth
Récital russe de Claire-Marie Le Guay
L’inimico delle donne de Galuppi
Œuvres pour basson de Devienne
Hommage à Kreisler compositeur
Le chevalier de Saint-George
Œuvres pour trompette de Tomasi


Pas la peine
Antoni Wit dirige Janácek
Deux œuvres de Sofia Goubaïdoulina
Myung-Whun Chung dirige Debussy et Ravel à Séoul
Daniil Trifonov interprète Chopin
Abbado dirige deux concertos de Mozart
Trois quatuors de Félicien David
Ian Parker interprète trois concertos pour piano


Hélas !
Entre terres de Nicolas Bacri







En bref


Ludwig van Chostakovitch
Reine Elisabeth: l’autre jubilé
Hommage à Fritz Kreisler
Délices de Devienne
Destination Russie
Celui qui n’aimait pas les femmes
Tomasi: les trompettes de la renommée
Témoignage rémois
Une certaine noblesse...
Plaisir d’aimer, souffrance d’aimer
Les 70 ans de Pollini
Un Brahms qui prend son temps
Jean Cartan : un destin brisé
Félicien David chambriste




Ludwig van Chostakovitch





Grâce à Indésens! et à son fondateur, Benoît d’Hau, Calliope retrouve une nouvelle jeunesse (voir ici). Le Quatuor Ludwig, actif depuis un quart de siècle, a remarquablement enregistré les Premier (1938), Troisième (1946) et Huitième Quatuors (1960) de Chostakovitch. Outre la cohésion, l’équilibre et la précision, d’autres qualités méritent d’être saluées, notamment le travail approfondi sur le son, la structure du discours, le sens des contrastes et des transitions.Les interprètes restituent fidèlement le contenu expressif et le climat de ces œuvres. Fidèles à l’esprit de divertissement du Premier, dans lequel pointe malgré tout un sentiment d’inquiétude, ils abordent les deux autres avec un souffle, une puissance et une intensité bienvenus. Un regret, toutefois: la notice (en français et anglais) est un peu trop succincte (CAL1102). SF




Reine Elisabeth: l’autre jubilé





La Reine Elizabeth célèbre ses soixante ans sur le trône, mais le Reine Elisabeth, quant à lui, règne depuis trois quarts de siècle sur les concours internationaux. Il en fut d’ailleurs historiquement l’un des tout premiers, fondé en 1937 à l’initiative d’Eugène Ysaÿe. Si, comme le Long-Thibaud, né six ans plus tard, il honore également le piano, et désormais, le chant, les quatre disques sertis dans un beau volume rectangulaire (impossible à classer avec les publications de format standard) sortis chez Muso pour marquer ces 75 ans sont intégralement consacrés au violon. Huit des lauréats (pas seulement des premiers prix) y rapportent brièvement quelques souvenirs et, surtout, interprètent chacun un concerto du répertoire: des versions qui n’ambitionnent pas de constituer des références, mais qui évoquent un moment, l’atmosphère électrique d’une finale, une tension et une flamme à nulles autres pareilles. En 1967, le météore Philippe Hirschhorn (1946-1996), incandescent et bluffant dans le Premier de Paganini, devance un autre Letton, Gidon Kremer, délirant et flamboyant dans Elgar. En 1971, Miriam Fried est la première femme à remporter le premier prix, avec un généreux Second de Mendelssohn. Plus récemment, on retrouve Vadim Repin, en 1989, en état de grâce dans Tchaïkovski, et, la même année 1997, Nikolaj Znaider dans un Sibelius surchauffé et intense puis Kristóf Barati, dans un Beethoven sensible et lyrique. Barnabás Kelemen, en 2001 dans un Second de Bartók personnel et sonore, puis Yossif Ivanov, en 2005 dans un Premier de Chostakovitch (qu’il a ensuite gravé en studio en 2008 chez Ambroisie) tour à tour enjôleur et véhément, ferment la marche (MU-002). SC




Hommage à Fritz Kreisler





Cinquante ans après sa disparition, voici une appétissante compilation en hommage aux œuvres du violoniste Fritz Kreisler (1875-1962). Outre les fameux enregistrements réalisés par Kreisler lui-même (entre 1910 et 1912), DG a fouillé dans le riche catalogue d’Universal pour réunir – en deux disques et en sept violonistes – l’essentiel des partitions marquantes du compositeur d’origine autrichienne. De Jascha Heifetz et David Oïstrakh à Gidon Kremer et Anne-Sophie Mutter, en passant par Christian Ferras et Shlomo Mintz, ce double album fait entendre une ribambelle de sucreries et de pièces de caractère, un chapelet d’arrangements (Gluck, Glazounov, Granados...), beaucoup de petits trésors d’un charme impérissable (il faut absolument connaître la Marche miniature viennoise). Peu de doublons du reste: Liebesleid, Liebesfreud, Schön Rosmarin, Caprice viennois, Tambourin chinois... autant de titres familiers à tous les violonistes! Mais le principal intérêt de ce florilège réside dans la quinzaine de gravures new-yorkaises de Ruggiero Ricci (né en 1918), datant de septembre 1961 et reportées pour la première fois en CD: un violon d’une simplicité franciscaine, pétri d’humanité et d’émotion. A écouter au coin du feu (DG 477 9942).GdH




Délices de Devienne





D’excellente facture classique, les trois Quatuors avec basson de l’Opus 73 de François Devienne (1759-1803) dominent un programme monographique intitulé «Le Mozart français» et bien défendu par le bassoniste Mathieu Lussier et par trois autres musiciens québécois: Olivier Thouin, dont le violon doucement expressif convient si bien aux climats de ces partitions, l’altiste Jean-Luc Plourde et le violoncelliste Benoît Loiselle. Leur interprétation ciselée, pleine de soleil et de fraîcheur en souligne la grâce et le caractère mozartien indéniable. Arrangés pour le même effectif par Mathieu Lussier, viennent compléter le programme quatre extraits sans doute de moindre envergure mais qui demandent par moments un basson virtuose: deux mouvements du Concerto pour basson en si bémol, d’abord attribué à Mozart, et deux airs de l’opéra comique Les Visitandines (ATMA classique ACD2 2364). CL




Destination Russie





Comme chaque année, la «Folle journée» de Nantes donne lieu à une série de publications chez Mirare. L’intitulé peu original de ce disque («Voyage en Russie») reflète la thématique de la dix-huitième édition qui vient de se tenir du 1er au 5 février. Claire-Marie Le Guay interprète dix-huit pièces de Rachmaninov, Tchaïkovski, Borodine, Moussorgski, Rimski-Korsakov et Scriabine mais pas de Stravinsky, Prokofiev et Chostakovitch alors qu’ils figuraient à l’affiche du festival: du connu, voire du très connu (Le Vol du bourdon de Rimski-Korsakov, Etude «Pathétique» et Vers la flamme de Scriabine), mais également des pages moins souvent jouées comme le Scherzo en la bémol majeur de Borodine, Jeux d’enfants et Une larme de Moussorgski. Les pièces alternent de façon classique (vives/étales, introspectives/extraverties) mais l’écoute en continu s’avère monotone à la longue. Il manque sans doute un peu de corps et de couleurs pour animer tout cela mais la pianiste déploie de solides ressources quand la musique le nécessite (Préludes en ut dièse mineur et Opus 23 n°5 de Rachmaninov). Néanmoins, voilà du beau piano, d’un goût très sûr, fin et expressif (MIR 169). SF




Celui qui n’aimait pas les femmes





Un prince chinois déteste les femmes mais il doit en épouser une sous peine de perdre son trône. Débarquent dans son royaume une belle Italienne, qui n’aime pas les hommes, et son oncle. Après quelques péripéties et manigances, Zon-Zon et Agnesina tombent dans les bras l’un de l’autre tandis que l’oncle a le droit d’épouser Xunchia, dégourdie en amour. L’argument de cet Inimico delle donne (1771) est amusant, la musique bien troussée et sans prétention de Baldassarre Galuppi (1706-1785) se laisse écouter avec agrément. Ce DVD témoigne de la production que l’Opéra royal de Wallonie a montée l’année passée. Un peu trop sombre, l’image ne rend que partiellement justice à la scénographie: mise en scène divertissante de Stefano Mazzonis di Pralafera, décors colorés de Jean-Guy Lecat, costumes démesurés de Frédéric Pineau. Dirigé par Rinaldo Alessandrini, l’orchestre maisone sonne de façon fruste et avec sécheresse, à moins que cela ne soit imputable aux moyens de captation et à l’acoustique du Palais Opéra. Les chanteurs effectuent une très bonne prestation, en particulier Filipo Adami (Zon-Zon) et Anna Maria Panzarella (Agnesina). Malgré les quelques réserves qu’elle suscite, cette publication est probablement le seul moyen de découvrir cette chinoiserie dans son entièreté (Dynamic 33677). SF




Tomasi: les trompettes de la renommée





Elles sont bien embouchées pour Henri Tomasi (1901-1971), particulièrement chez Indésens! qui, après des mélodies et autres œuvres inspirées par la Corse (voir ici), publie l’intégrale de son œuvre pour trompette par l’excellent Eric Aubier (né en 1960), fort bien entouré (ses confrères Alexandre Baty et Frédéric Mellardi, Thierry Escaich à l’orgue, Marius Constant à baguette, ...). Optant pour une acception particulièrement large de son objet, ce disque bien rempli, enregistré entre 1988 et 2011, permet de découvrir, au-delà du Concerto (1948), qui demeure très prisé des trompettistes, et des impressionnantes Fanfares liturgiques, tirées de l’opéra Miguel Manara (1944), des pages moins connues mais pas moins intéressantes (sinon essentielles), écrites entre 1955 et 1964: deux versions de Semaine sainte à Cuzco (avec orchestre et avec orgue), une amusante Suite (pour trois trompettes), les Variations sur un Salve Regina (avec orgue), trois des Six Etudes (en solo) et la version avec piano des trois autres sous le nom de Triptyque, mal orthographié sur le livret, à la différence de la notice par ailleurs très complète (en français et en anglais) de Lionel Pons (INDE038). SC




Témoignage rémois





La musique de chambre de Chopin se résume à une poignée d’œuvres dont les principales sont réunies sur ce disque enregistré aux Flâneries musicales de Reims en juillet 2010. Olivier Charlier, Antoine Pierlot et Abdel Rahman El Bacha, qui a réalisé une intégrale de l’œuvre pour piano seul du compositeur présentée dans l’ordre chronologique (Forlane), livrent une interprétation aboutie de la Sonate pour violoncelle et piano (1845-1846) et du Trio pour violon, violoncelle et piano (1828-1829) : exactitude du style, pertinence des tempi, diversité de la dynamique, précision des échanges. Le public affiche une appréciable discrétion, sauf, à juste titre, durant les applaudissements. Recommandable (Transart Live TR171). SF




Une certaine noblesse...





Le climat est à la mélancolie. La mélancolie est à la mode. La voix, douce, claire et délicate et le style de chant suspendu – phrasés très courts, soufflets sur les tenues de note avec léger hiatus en fin – de Susanna Wallumrød en sont par nature profondément imprégnés. C’est la chanteuse norvégienne, issue d’un monde plus «folk», qui imprime son style et sa personnalité à ce programme «If grief could wait», mi-baroque, mi-actuel sur une idée de la harpiste Giovanna Pessi qui en a arrangé l’essentiel pour une petite formation baroque – harpe baroque, viole de gambe (Jane Achtman) et nyckelharpa (Marco Ambrosini), les trois musiciens étant de formation classique. La partie baroque comporte cinq airs et deux pièces instrumentales de Henry Purcell. La partie plus actuelle renvoie au genre dit «folk» des années 1960-1970 avec deux chansons de Leonard Cohen, une de Nick Drake et deux de S. Wallumrød dans la même veine. Si la chanteuse a travaillé sa respiration et son sens de la phrase, les trois musiciens ont dû intégrer ses conceptions en matière de rythme et de couleur peu variée. La fusion des genres ne manque ni de caractère ni d’élégance mais une prise de son avec légère réverbération la distancie encore des canons purement classiques. (ECM New Series 277 7197) CL




Plaisir d’aimer, souffrance d’aimer





C’est sous ce titre (et sous une dynamique couverture jaune illustrée par Cabu) que Lyrinx publie un album intégralement consacré à Joseph Boullongne, alias le chevalier de Saint-George (1739-1799), avec le soutien de l’associationLe Concert de Monsieur de Saint-George. En solo, en duo ou en trio, au fil de seize brèves pièces (dix vocales et six purement instrumentales), la soprano Luanda Siqueira, la violoniste Florence Malgoire et Olivier Baumont (sur un clavecin Benoist Stehlin de 1750 et un pianoforte fait par Longman vers 1795) invitent à la découverte d’un compositeur souvent moins connu que le violoniste, le chef d’orchestre, le franc-maçon, le soldat et, surtout, pour reprendre le titre de la biographie que lui a consacré Alain Guédé (par ailleurs auteur de la notice, en français et en anglais) chez Actes Sud, «le Nègre des Lumières». Né d’un noble et d’une esclave guadeloupéenne d’origine sénégalaise, Saint-George, élève de Leclair et Gossec, fut le protégé de Marie-Antoinette: cela s’entend dans une musique toujours aimable, mais qu’on pourra difficilement ne pas juger mineure au regard de celle de ses grands contemporains, à commencer par Haydn et Mozart (LY046). SC




Les 70 ans de Pollini


        


On ne pourra pas reprocher à Deutsche Grammophon d’avoir oublié le soixante-dixième anniversaire de Maurizio Pollini (né le 5 janvier 1942). Ces deux coffrets proposent certains enregistrements parmi les plus célèbres (dans leur pochette d’origine), sinon les plus indispensables de l’histoire du label. Chopin d’abord, avec neuf disques publiés entre 1972 et 2008: davantage qu’une somme, un testament de la part du vainqueur du concours de Varsovie qui a porté à son zénith l’art de l’interprétation chopinienne (lire ici). Les volumes les plus récents ont tous marqué l’oreille (de l’exigence déroutante des Nocturnes de 2005 à l’évidence du dernier disque, en forme d’apothéose). Les plus anciens sont des classiques du microsillon: les Etudes de 1972, les Préludes de 1975, les Polonaises de 1976... (DG 477 9908). Le second coffret réunit en six disques des œuvres du XXe siècle, qui n’ont que peu à voir les unes avec les autres (de Debussy à Schönberg, de Bartók à Manzoni) mais qui rappellent l’attrait de l’interprète pour les correspondances entre les époques comme son engagement dans les mouvements d’avant-garde: un apôtre pour Luigi Nono, un mètre-étalon dans la Deuxième Sonate de Boulez (DG 477 9918). A consommer sans modération. GdH




Un Brahms qui prend son temps





Brahms par Daniel Barenboim et Sergiu Celibidache (1912-1996). La musique se déroule sans la moindre précipitation mais l’imbrication étroite entre la dynamique et les tempi assurent à ces interprétations grandeur, fluidité et cohérence. L’Orchestre philharmonique de Munich, dont le chef roumain fut le directeur musical de 1976 jusqu’à sa mort, livre une prestation remarquable (précision, phrasé). Le pianiste ne laisse planer aucun doute sur l’étendue de ses moyens: son interprétation, parfois trop rude, massive et appuyée, s’avère plus qu’honnête mais entre l’excellence et l’exceptionnel, il y a une marge. Qu’importe, il est fort à parier que les inconditionnels de ces deux géants – et ils sont nombreux – apprécieront cet enregistrement de 1991 (la notice ne fournit pas davantage de précisions sur la date). L’image et le son présentent une qualité supérieure dans le Second Concerto, joué dans la superbe Philharmonie de Munich au contraire du Premier, interprété dans la Stadthalle d’Erlangen (EuroArts 206668). SF




Jean Cartan : un destin brisé





Encore un destin brisé par la maladie. Né en 1906 dans une famille de scientifiques (père et frère mathématiciens de renom), Jean Cartan embrasse pour sa part une carrière de musicien interrompue prématurée par la tuberculose qui l’emporta dans sa vingt-sixième année. Cet élève de Widor et Dukas laisse une œuvre fort réduite (une dizaine d’ouvrages) dont de la musique de chambre, enregistrée ici pour la première fois, à l’exception de la Sonatine pour flûte et clarinette (1930) que Jean-Pierre Rampal avait inscrite à son répertoire. Plus que le Premier Quatuor (1927), ferme, vigoureux, volontaire, le Second (1930-1931), créé à titre posthume par le Quatuor Pro Arte, s’impose par la densité de la structure, la décantation de l’écriture et l’étonnante maturité du propos. Plutôt néoclassique, s’éloignant par moments de la tonalité, surtout dans cet ultime quatuor, le langage se rapproche nettement de celui de son maître à penser, Albert Roussel, dont le Divertissement a probablement incité le jeune homme à composer l’Introduction et allegro (1926-1927) pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano. Accompagné d’un excellent texte de présentation, ce disque s’avère donc indispensable aux amateurs de musique française, surtout que l’Ensemble Stanislas s’engage de façon remarquable en faveur de cette musique (Timpani 1C1187). SF




Félicien David chambriste





Réputé, plus que véritablement connu, pour son «ode-symphonie» Le Désert, Félicien David (1810-1876), né la même année que Chopin et Schumann, saint-simonien et grand voyageur (en Orient), a également laissé des œuvres d’inspiration plus traditionnelle, notamment trois Symphonies et, vers la fin de sa vie, quatre Quatuors, dont un inachevé. Sur instruments d’époque, le Quatuor Cambini-Paris propose une découverte d’autant plus prometteuse que derrière cette initiative, on retrouve une fois de plus le déjà incontournable Palazzetto Bru Zane (Centre de musique romantique française), dont le directeur scientifique, Alexandre Dratwicki, cosigne avec Arlette Millard et Ralph P. Locke la notice très complète de ce disque. Malheureusement, même s’il faut reconnaître au compositeur le mérite de s’être consacré à un genre assez peu à l’honneur dans la France du Second Empire et s’il faut saluer le souci d’Ambroisie de satisfaire ainsi la curiosité des mélomanes, la déception est au rendez-vous. Bien qu’écrites autour de 1870, ces œuvres ne se situent pas dans une perspective bien différente de celles de Cherubini ou Onslow, quarante ans plus tôt, alors même que Lalo, dès 1859 avec son admirable Quatuor en mi bémol, avait quant à lui renoué avec Beethoven et ouvert la voie au réveil du genre en France sous la IIIe République (AM 206). SC




La rédaction de ConcertoNet

 

 

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