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Un mois dans la vie d’un mélomane
01/01/2012


Dans l’introduction à cette chronique mensuelle, j’ai parlé des salles où se faisait la musique et j’en ai oublié deux d’une importance majeure: mon salon, où se trouve ma télévision avec Mezzo, Mezzo HD, Brava HD, Arte et parfois France 2 et France 3 avec des dizaines de concerts et d’opéras; mon bureau, où se trouve mon PC avec Medici, Arte Live Web, Cité de la Musique sans oublier YouTube avec des retrouvailles parfois très émouvantes avec des événements musicaux du passé. Il y a de quoi satisfaire la faim et étancher la soif du mélomane. Si l’on y ajoute les radios, on est déjà au niveau de la saturation.


Commençons par la Cité de la Musique où se tient encore l’exposition Paul Klee. Quelle association entre la peinture et cet amour de la musique qu’on peut écouter pendant la visite et qui raconte l’histoire musicale de Klee, lequel hésita d’ailleurs entre la peinture et la musique comme choix de vie. Superbe!


A Pleyel avec deux grands moments : le Concerto pour violon de Barber par Gil Shaham (voir ici), un grand qui nous avait déjà offert un Second de Bartók inoubliable avec Boulez au disque. J’ai même fait l’expérience d’écouter le lendemain le même concert sur mon PC avec le même plaisir et sans la toux des voisins (sauf la mienne propre, bien sûr). Le second moment fut le Don Quichotte de Strauss par Sonia Wieder-Atherton (voir ici). Quel merveilleux souvenir qui remonte loin, à la fin des années 1970, où elle était encore une jeune étudiante et où nous jouions le Second Trio de Schubert avec, au piano, une amie d’enfance. L’Orchestre français des jeunes qui l’accompagnait n’a pas démérité malgré quelques défauts dus justement à sa jeunesse.


Au Théâtre des Champs Elysées, ce furent les retrouvailles avec les concerts de dimanche matin avec le Trio Wanderer qui nous a offert cet immense chef-d’œuvre qu’est le Second Trio de Chostakovitch. La lecture du programme avec le rappel des circonstances de son écriture a ajouté à l’émotion. Et puis, La Flûte enchantée très réussie malgré le manque de puissance de la Reine de la Nuit (voir ici). Oserai-je avouer? (Vous ne le direz à personne!) Malgré mon amour pour La Flûte, je trouve le second acte trop long. Je n’ai pas trop honte de le dire puisque je le dis aussi pour le deuxième acte de La Walkyrie, mon opéra préféré.


Un concert dans une église (organisé par «Les Concerts d’Esther») avec le Trio Atanassov dans une schubertiade avec le Notturno et le Premier Trio. Pour introduire la soirée, nous avons fait la connaissance du jeune, très jeune (13 ans) violoniste David Moreau dans le premier mouvement, «Obsession», de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe. Souvenez-vous de ce nom.


Il y a eu un livre: Les Grands Violonistes du XXe siècle de Jean-Michel Molkhou, qui m’a donné l’idée de consacrer cet été une série d’émissions au sujet. D’ailleurs, le livre s’ouvre sur Fritz Kreisler dont nous célébrerons le cinquantenaire de la mort en 2012. J’espère que le second tome consacré aux violonistes nés après 1950 paraîtra avant l’été.


Pour ce qui est des disques, deux merveilles: un coffret, «Marcel Proust le musicien», mêlant des lectures d’extraits de La Recherche à la musique qu’il aimait, autour de l’obsession du thème de la fameuse «Sonate de Vinteuil» (voir ici). Et puis, une découverte, Les Hauts de Hurlevent, opéra de Bernard Herrmann (dont on a oublié le centenaire de la naissance en 2011). C’est lui qui a écrit la musique de Citizen Kane, de Psycho et de tant d’autres films. Une anecdote: ce n’est pas lui qui a écrit la musique des Hauts de Hurlevent avec Olivier et Oberon, où il y a cette scène d’amour et de mort devant une fenêtre qui a marqué ma génération. Ecouter la scène telle qu’elle est dans l’opéra en même temps que se souvenir de la scène dans le film m’a vraiment fait regretter le temps qui passe.


Trop à dire sur la télé et le PC. Deux Don Giovanni, un de Londres et l’autre, décevant, de la Scala (voir ici). Une magnifique Troisième de Mahler par Mariss Jansons et le Concertgebouw. Un très beau Nabucco dans le cadre enchanteur du festival de Sankt Margarethen en Autriche et puis et puis et puis...


2012 sera l’année où nous aurons à marquer les cent cinquante ans de la naissance de Debussy, les cent ans de la mort de Massenet et les cent ans de la naissance de Cage. Immenses programmes en vue.


Bonne année 2012!


Benjamin Duvshani

 

 

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