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CD, DVD et livres: l’actualité de décembre
12/15/2011



Les chroniques du mois




 Must de ConcertoNet


    Bertrand Chamayou interprète Liszt




 Sélectionné par la rédaction


    Bernard Haitink dirige Bruckner




 Oui!

Blandine Rannou interprète Bach
Antonio Pappano dirige Guillaume Tell de Rossini
François Salque et Eric Le Sage interprètent Fauré
Anne-Catherine Gillet chante Barber, Berlioz et Britten
Quatre œuvres de Toshio Hosokawa
Le conte pour enfants Julie et les sortilèges
Adam Laloum interprète Brahms
Jonas Vitaud interprète Brahms


 Pourquoi pas ?

Yannick-Nézet-Séguin dirige Bruckner
La série de programmes télévisés «Presto»
Ali Hirèche interprète Brahms
Fin de l’intégrale Mahler de Valery Gergiev


Pas la peine
Ragna Schirmer interprète Brahms


Hélas !
«Danse macabre et autres diableries»







Le match du mois


    
    
Quatre jeunes pianistes dans Brahms: Ali Hirèche, Adam Laloum, Ragna Schirmer et Jonas Vitaud







En bref


Petit Freire en son royaume
Xenakis, de gré ou Deforce
Au pays de «Flott»
Les reflets ravéliens de Roger Muraro
Le pianiste Jean Muller chez Fondamenta
Lancement d’un nouveau label: agOgique
Le maître, l’élève et l’ami
Beethoven par les Artemis
Le Quatuor Chiaroscuro: ombres et lumières
Mahler par Kondrachine : noir, c’est noir
A la diable!
Mélodie transcendante dans Liszt




Petit Freire en son royaume





Rio. 1957. Un petit bonhomme nommé Nelson Freire (né en 1944) se présente au premier concours international de piano de la cidade maravilhosa, y remporte la septième place et une renommée considérable. Dans la foulée, le jeune Brésilien enregistre un disque que SanCtuS réédite en CD avec un soin tout particulier (passionnante notice signée Alain Lompech et Gilda Oswaldo Cruz). Des Chopin pas encore mûrs (il y a trop d’excentricité dans ce jeu bien vert), mais où l’on sent poindre la sensibilité et la poésie qui feront l’interprète d’exception que l’on sait. Le disque est complété par un premier mouvement de «L’Empereur» de Beethoven issu des épreuves du concours – que l’impossible prise de son rend malheureusement inaudible. Pour les fans du pianiste (SCSH 026). GdH




Xenakis, de gré ou Deforce





Xenakis devait figurer tôt ou tard dans la série blanche d’aeon consacrée à la musique contemporaine. Voici qui est fait avec cette intégrale de l’œuvre pour violoncelle du compositeur d’origine grecque. Seul (Nomos Alpha, Kottos), accompagné par une clarinette (Charisma), un piano (Paille in the wind), un violon (Hunem-Iduhey, Diphly Zyla), une contrebasse (Roscobeck) ou avec l’Ensemble musikFabrik (Epicycles), Arne Deforce se fait le champion de ces pages aux titres énigmatiques et qui possèdent une rugosité, un pouvoir d’évocation et un impact identiques à celles, sans doute mieux connues, pour grand orchestre – un univers sonore singulier et sans concession. L’écoute nécessite par conséquent une attention soutenue et une disponibilité d’esprit absolue, ce qui explique que plus d’un préfèrera aborder ce disque, forcément indispensable, à petites doses. Impeccable comme d’habitude avec ce label, la notice comporte une analyse brève mais précise de chaque œuvre dont la composition s’étale entre 1951, année durant laquelle l’ancien résistant sollicite les conseils de Messiaen (Diphly Zyla, peu représentatif), et 1996. A noter cette surprenante recommandation formulée à la dernière page : «Pour entrer dans le son [de Xenakis] et entendre tous les détails infimes de ses sonorités, il est conseillé d’écouter ce disque au niveau le plus fort possible, afin que le son en soit intense, dense et plein d’énergie!». Que les plus téméraires prennent toutefois garde à leurs oreilles (AECD 1109). SF




Au pays de «Flott»





Felicity Lott apporte toute sa sensibilité et son savoir musical à une sélection de mélodies anglaises composées entre 1886 et 1930 et organisées en courts cycles à titre par le pianiste Graham Johnson, l’enchaînement des différents climats parfaitement cohérent. «Flott» est telle que l’on la connaît, libre, épanouie à bon escient – toujours juste. Le contrôle intelligent qu’elle exerce sur sa voix, ses talents d’actrice et son excellente diction permettent une fine mise en valeur des textes sans appuyer le trait. En bonne connivence expressive, piano et voix glissent avec élégance, esprit ou sentiment de l’enjoué au méditatif, d’une candeur enfantine à une sombre mélancolie. Les poètes et les compositeurs sont parmi les bien-aimés outre-Manche, moins connus, peut-être ailleurs, mais parmi les quelques grands noms qui s’illustrent ici dans une veine intimiste se trouvent Parry, Elgar, Holst, Bridge et Ireland, Shakespeare, Shelley, Tennyson et A. A. Milne. Champs Hill Records réédite ce disque «My Own Country» paru chez ASV en 2004, dont le programme est celui d’un récital donné en premier lieu au Wigmore Hall de Londres où ce duo gagnant se produit depuis 1975 (CHRCDO24) CL




Les reflets ravéliens de Roger Muraro





Sous le titre «Reflets», Roger Muraro présente le Concerto en sol, précédé d’une série de brèves pièces pour piano seul qui resituent le compositeur et son inspiration dans leur contexte esthétique et historique. Sans aller jusqu’à considérer, comme le fait un peu hâtivement le communiqué de presse, que l’œuvre prend ainsi «une dimension insoupçonnée», la démarche ne manque pas d’intérêt: se succèdent les Trois Préludes de Gershwin, deux des quatre Etudes de Stravinski et deux Nocturnes de Fauré puis, de Ravel, les deux brefs pastiches A la manière de... et, surtout, La Valse, dans une progression dynamique et expressive formidablement maîtrisée et d’une technique ébouriffante. Dans le Concerto, le pianiste lyonnais ne déçoit pas non plus, d’autant que l’enregistrement a été réalisé en public (en avril 2010), mais Myung-Whun Chung, à la tête d’un excellent Philharmonique de Radio France, tend à en faire trop et à surligner les effets. Il restait de la place pour le Concerto pour la main gauche. Dommage? Cet éminent ravélien a déjà enregistré les deux Concertos il y a plus de dix ans pour Accord, un autre label d’Universal... (Deutsche Grammophon 476 4669). SC




Le pianiste Jean Muller chez Fondamenta


        


Reprenant son concept de «Fidelity & Mobility Mastering» (un disque pour le salon, l’autre en balade), le distingué label Fondamenta offre le Chopin de Jean Muller. Si l’on apprécie la vigueur du toucher (quelle noble véhémence dans la Polonaise en fa dièse mineur!), les qualités de l’articulation et la propreté du discours, on regrette parfois la froideur du propos voire l’assèchement du sentiment (FON-1005008). En DVD cette fois-ci, l’objectivité du pianiste luxembourgeois convient mieux à l’Opus 109 (un Beethoven épuré, écho d’un concert donné en 2009), ainsi qu’aux Goldberg de Bach et à la Sonate de Liszt (moins éloquent que dans son dernier disque) – même si, en concert, le geste est loin d’être techniquement irréprochable (FON-1001005). GdH




Lancement d’un nouveau label: Agogique


    


Alors qu’on ne cesse de déplorer la chute du marché du disque classique, voici pourtant, quelques semaines après Stermaria, un nouveau label: Agogique. Né de la «volonté commune de musiciens et d’Alessandra Galleron, preneuse de son et directrice artistique» de faire publier des programmes tournés vers la musique baroque et ancienne et musiciens d’horizons divers, Agogique publie dès à présent deux disques fort intéressants (un troisième est déjà annoncé pour début 2012). Le premier disque (AGO001), accompagné d’un magnifique livret de 136 pages sur papier glacé (représentant essentiellement des photographies prises dans un atelier de luthier où copeaux de bois voisinent avec les détails ajourés de la table de quelque instrument en cours de confection), est un hommage à la musique du XVIIe pour violoncelle intitulé «La nascita del violoncello»: on soulignera d’ailleurs le texte de présentation fort intéressant du violoncelliste Bruno Cocset. Sous sa houlette, l’ensemble des Basses réunies nous donne ainsi à entendre aussi bien Gabrielli (superbe Ricercar 2 en la) que Vitali ou, par exemple, le très méconnu Giuseppe Jacchini: autant dire que ce sont là des découvertes totales pour l’amateur de ce type de répertoire. L’audace est donc bien présente chez Agogique: pourvu que cela dure! Le second (AGO002), sous les doigts de Violaine Cochard, jeune et talentueuse claveciniste, est consacré à Bach. Même si l’on aurait préféré, pour un éditeur qui souhaite se lancer, davantage d’originalité voire d’audace, on est rapidement séduit par ces extraits fort bien enregistrés qui donne l’occasion d’entendre en première mondiale, non pas des œuvres certes mais un instrument, en l’occurrence un splendide clavecin de Joannes Daniel Dulcken (1740). (distribué par Harmonia mundi) SGa




Le maître, l’élève et l’ami





L’association Opus 87 donne une chance à de jeunes musiciens grâce à son projet dit «du Maître et de l’Elève» qui associe un artiste célèbre à l’un de ses élèves au concert lors du festival «1001 Notes en Limousin» pour aboutir à l’enregistrement d’un disque avec la collaboration d’Intégral Classic. Le guitariste Emmanuel Rossfelder a choisi son élève Raphaël Mata et, étant donné le jeune âge de celui-ci (12 ans), a souhaité partager l’aventure avec un ami violoncelliste, Tristan Cornut (né en 1985). Les airs sont célèbres, le résultat est agréable: six pièces virtuoses ou lyriques arrangées pour guitare et violoncelle (Falla, Fauré, Saint-Saëns, Tchaïkovski, Paganini), six pièces plus piquantes ou mélancoliques arrangées pour deux guitares (Granados, Albeniz, Giazotto, Boccherini) et pour clore la Sonate «Gran Solo» de Sor et le Rondo brillant d’Aguado y García interprétés avec sa souplesse habituelle par le maître seul. Le titre «Danses pour cordes» donne une certaine unité à l’ensemble. On peut se laisser séduire par les sonorités du violoncelle, rondes et amples, mêlées à celles de la guitare plus sèches et plus acidulées. La prestation bien à la hauteur du jeune Raphaël Mata est à saluer (INT 221.235). CL




Beethoven par les Artemis





Présentée dans un élégant boîtier, cette intégrale des Quatuors de Beethoven par les Artemis rassemble des disques Virgin publiés au fil de l’eau (à l’exception de l’Opus 74, inédit). Elle a été enregistrée entre 1998 et 2011 par une formation fondée en 1994: maturation exceptionnellement courte pour un résultat d’une telle cohérence – et d’une telle richesse (de l’opulence de la prise de son à la virilité d’un toucher intensément rhapsodique). A l’image de l’impression laissée en concert, ce Beethoven-là respire l’optimisme radieux et volontariste. La perfection technique gomme toutefois certaines aspérités du discours (qui en devient presque monochrome par moments) – plaçant cette version du côté des Italiano ou des Amadeus plutôt que des Vlach, Talich, Végh... Moins marquant que les Alban Berg, Julliard ou, plus près de nous, Prazák, le Quatuor Artemis n’en signe pas moins une référence contemporaine (7 disques 50999 0708582 6). GdH




Le Quatuor Chiaroscuro: ombres et lumières





Le jeune Quatuor Chiaroscuro, multinational mais basé à Londres, choisit pour son premier enregistrement (chez Aparté) un programme viennois, beau mais très couru: Les Dissonances de Mozart et le Rosamonde, de Schubert. Les deux œuvres étant au répertoire d’une quarantaine de formations dont les enregistrements sont toujours disponibles, le Quatuor Chiaroscuro se devait de marquer sa différence. Tout d’abord, comme les Mosaïques ou les Takács, les quatre musiciens ont fait le choix de jouer sur instruments d’époque, les cordes en boyau accordées à 430 Hz, le chevalet nettement plus bas mais c’est la rapidité d’exécution et un refus accru de vibrato qui les démarquent vraiment. Jamais les dissonances de l’Adagio initial du quatuor de Mozart n’ont paru si importantes qu’ici, sans aucun vibrato au premier violon. Les Chiaroscuro accentuent le caractère classique des deux partitions, sacrifiant quelque peu la grâce de Mozart et le lyrisme de Schubert mais gagnant en contrastes au point de justifier pleinement l’ombre et la lumière de leur nom. Leur jeu est ciselé comme celui des Prazák, des Berg ou des Ebène (Schubert), rapide comme celui des Amadeus mais plus roboratif et parfois un peu acide. Eclairage intéressant (AP022). CL




Mahler par Kondrachine : noir, c’est noir





Cette Sixième Symphonie de Mahler a été enregistrée au Studio Hans Rosbaud de Baden-Baden les 13 et 15 janvier 1981, soit près de deux mois avant la mort de Kirill Kondrachine survenue le 8 mars. Par rapport à la version de 1978, avec l’Orchestre philharmonique de Leningrad (Melodya), la durée d’exécution est légèrement plus longue – 68’24 contre 65’40. Les tempi adoptés dans ce témoignage pour le moins crépusculaire s’avèrent cependant, dans l’ensemble, franchement allants, en particulier dans le premier mouvement noté pourtant Allegro energico, ma non troppo: il n’empêche que cela prend à la gorge! Cette interprétation directe, concentrée et le plus souvent féroce constitue une véritable course à l’abîme qui aboutit à un Finale proprement captivant. Cette musique paraît ainsi d’une modernité stupéfiante. La prise de son de grande qualité de cette archive importante restitue fidèlement les timbres et la précision coutumière de l’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg (Hänssler CD 94.217). SF




A la diable!





L’idée est excellente: un programme vocal et lyrique (avec chœur et orchestre) conçu par le baryton-basse Jean-Philippe Biojout autour de la Danse macabre (chantée) de Saint-Saëns «et autres diableries». Avec Berlioz, Gounod et Offenbach, bien sûr, la musique française du XIXe est riche en références diaboliques; outre Saint-Saëns, Massenet et Fauré s’intègrent aussi habilement à ce programme. Dommage que les conditions d’enregistrement (en public), le montage et les interprètes (certes amateurs pour la plupart) ne se montrent pas à la hauteur de l’enjeu. (Saphir LVC 1172). SC




Mélodie transcendante dans Liszt





Malgré sa jeunesse (ou peut-être à cause d’elle), Mélodie Zhao s’attaque à Liszt en gravissant l’Everest par la face nord: la pianiste suisse d’origine chinoise (née en 1994) – déjà saluée dans ces colonnes – livre, en effet, une admirable version des Etudes d’exécution transcendante, plus spécialement impressionnante par la souplesse du poignet (qui ne sacrifie jamais à la richesse du son) et par la maîtrise du texte comme de ses nuances. Une interprétation pleine d’espièglerie et de vie, dont la seule faiblesse ne réside, en définitive, pas dans ses occasionnels alanguissements – ni dans l’absence d’arrière-plans métaphysiques –, mais dans la concurrence (presque inapprochable) des disques de Cziffra, Ovchinnikov et Arrau. Une artiste à suivre (Claves 50-1110). GdH



La rédaction de ConcertoNet

 

 

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