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02/27/2007
Giuseppe Verdi: Falstaff
Ruggero Raimondi (Falstaff), Barbara Frittoli (Alice), Manuel Lanza (Ford), Daniil Shtoda (Fenton), Carlo Bosi (Dr Cajus), Gianluca Floris (Bardolfo), Luigi Roni (Pistola), Mariola Cantarero (Nanetta), Elena Zilio (Mrs Quickly), Laura Polverelli (Meg), Chœur et Orchestre du Mai musical Florentin, Zubin Mehta (direction), Luca Ronconi (mise en scène), Paola Longobardo (réalisation)
Enregistré en public (12 mai 2006) à Florence – 128'
DVD TDK DVWW-OPFALF (distribué par Intégral)
Falstaff est un chef-d’œuvre qui a été particulièrement bien servi que ce soit au disque par des enregistrements prestigieux d’Herbert von Karajan avec le Philharmonia et de Carlo-Maria Giulini pour son grand retour à l’opéra à Los Angeles, ou en DVD, en particulier sous la baguette de Riccardo Muti à Milan ainsi que dans la production salzbourgeoise de Karajan. Ce DVD, reflet d’une représentation au Mai musical florentin est digne de figurer en bonne position parmi ces gravures légendaires.
Le principal artisan de cette réussite revient à Zubin Mehta. Le chef est à son meilleur dans cette œuvre. Son orchestre est brillant et vif avec une vitalité rythmique qui nous rappelle pourquoi Stravinsky était aussi admiratif de Verdi et un support exemplaire apporté aux chanteurs.
Ruggero Raimondi était ce soir-là en grande forme vocale. A force de se cantonner dans des rôles sombres, on a tendance à oublier que c’est tout simplement un excellent acteur-chanteur tout à fait à son aise dans un rôle léger. Son Falstaff aux cheveux roux est certes un homme dont les années ont éclairci le crâne et augmenté l’embonpoint mais qui a gardé son âme d’enfant. Barbara Frittoli est l’excellente Alice que l’on avait pu apprécier déjà chez Muti. Le couple Nanetta – Fenton manque un peu de charme et le Ford de Manuel Lanza est un peu monochrome mais les ensembles sont de grande qualité.
Verdi laisse peu de place pour l’imagination d’un metteur en scène tant le texte et l’action sont décrits avec précision. Luca Ronconi choisit de situer l’action au début des années 1900. On voit ainsi Alice tondre sa pelouse d’un vert bien anglais et surtout Falstaff danser un charleston réjouissant sur l’air « Quand’ero paggio » (qui colle très bien avec la musique). Mais la conception reste classique et pleine de vie avec de bonnes idées comme de voir Falstaff effrayé comme un gamin par Mrs Quickly à l’évocation des esprits de la forêt. Il faut par ailleurs souligner que la réalisation est particulièrement réussie avec un montage très soigné qui suit musique et action à merveille.
Une remarquable réussite.
Antoine Leboyer
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