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12/02/2006 Igor Stravinski : L’Oiseau de feu (extraits) – Le Sacre du printemps
San Francisco symphony orchestra, Michael Tilson Thomas (direction)
Enregistré à San Francisco (septembre 2004) – 106’01
1 DVD AVIE 82193600149 (distribué par Abeille musique)
«Keeping score»: ce jeu de mots sur deux des sens de «score» en anglais – le score, mais aussi la partition – sert de titre à une série de DVD conçue par Michael Tilson Thomas avec son Orchestre symphonique de San Francisco. Outre un programme «pilote» – la préparation d’une exécution de la Quatrième symphonie de Tchaïkovski («MTT on music») – la série comporte pour l’heure trois volumes, autour du thème «Revolutions in music»: la Troisième symphonie de Beethoven («Beethoven’s Eroica»), Appalachian spring («Copland and the American sound») et Le Sacre du printemps.
Quarante ans après le charismatique Leonard Bernstein, Tilson Thomas se pose en continuateur d’une indispensable entreprise de vulgarisation, tant le renouvellement du public constitue un enjeu fondamental pour l’avenir de la musique classique. Et il le fait avec les moyens de son temps: DVD 16/9 et son surround 5.1, télévision et radio, site internet.
Le produit est structuré en deux parties de durée sensiblement équivalente. Dans la première partie, le chef américain, aidé de témoignages de ses musiciens, présente l’œuvre: d’abord une mise en perspective historique, agrémentée d’images de Saint-Pétersbourg – un voyage sans doute riche en émotions pour MTT, dont la famille d’origine russe se nommait Tomashevsky – et de Paris – conforme aux clichés que l’on peut en avoir outre-Atlantique (Tour Eiffel et Moulin rouge de rigueur) – puis une brève analyse du ballet, extraits musicaux à l’appui.
La seconde partie est consacrée à la captation intégrale du Sacre lors d’un concert public au Davies symphony hall en septembre 2004. Interprétation hautement recommandable – quoique sans doute plus convaincante dans L’Adoration de la terre que dans Le Sacrifice – ce qui n’a pas lieu de surprendre, l’enregistrement qu’en a laissé Tilson Thomas voici près de trente-cinq ans avec l’Orchestre symphonique de Boston (Deutsche Grammophon) faisant partie des versions de référence. Un peu systématique, la réalisation vaut essentiellement par son caractère pédagogique, les caméras faisant preuve d’une grande virtuosité pour saisir les instruments au moment précis où ils entrent en jeu, comme si la partition était ainsi surlignée. Les extraits de L’Oiseau de feu donnés en introduction laissent en revanche un sentiment de trop peu: pourquoi en effet s’être limité aux trois dernières parties de la Suite?
Le sous-titrage est luxueusement proposé en six langues (anglais, français, allemand, espagnol, japonais et chinois), mais il ne faudra pas compter excessivement sur sa fiabilité: hormis les fautes d’orthographe, les approximations y abondent en effet, comme ce «e-flat clarinet» systématiquement traduit en «mi bémol de la clarinette» au lieu de «clarinette en mi bémol».
Simon Corley
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