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06/23/2003
Giacomo Puccini : Turandot, finale de Luciano Berio
Gabriele Schnaut (Turandot), Robert Tear (Altoum), Paata Burchuladze (Timur), Johan Botha (Calaf), Christina Gallardo-Domas (Liù), Boaz Daniel (Ping), Vincente Ombuena (Pang), Steve Davisum (Pong)
Orchestre Philharmonique de Vienne, Valery Gergiev (direction)
David Pountney (mise en scène)
TDK Mediactive, enregistré au Festival de Salzbourg en août 2002




Le spectacle est au rendez vous de ce Turandot sur la scène du Grosses Festpielhaus de Salzbourg, la plus large du monde faut-il le rappeler (plus que Bastille ! mais moins haute) : David Pountney dispose sur toute la hauteur du fond de scène un univers mécanique et totalitaire situé à l'époque de composition de l'œuvre et s'inspirant de Metropolis de Fritz Lang ou des Temps modernes de Chaplin. Mais cette grosse machine n'étouffe pas le théâtre, la sensibilité, mis en évidence sur ce DVD, il est vrai, par la qualité de la prise de vue et du montage. Grand spectacle aussi du côté des voix avec une distribution somptueuse dominée par Gabriele Schnaut en Turandot, Johan Botha en Calaf et Christina Gallardo-Domas en Liù. On aurait peine à mieux distribuer cet opéra aujourd'hui ! Spectacle dans la fosse également bien sûr avec un Valery Gergiev dont la direction puissante et gorgée de couleurs enchante.


Mais la particularité de ce Turandot est d'être donné avec le finale composé par Luciano Berio en 2001 en lieu et place de celui, habituel, d'Alfano. On se rappelle que la presse n'avait pas été tendre ni que le public n'ait été vraiment convaincu. Le travail du compositeur récemment disparu fait penser à l'une de ses œuvres les plus séduisantes, Rendering construit à partir des esquisses de la 10e symphonie de Schubert. Ici aussi on évolue entre les esquisses de Puccini et, lorsqu'elles sont muettes, une sorte de "liant" post sériel reprenant des thèmes de l'opéra. L'orchestration des esquisses évolue entre du "pur" Puccini et du "Berio". L'idée de reconstitution "à la manière de Puccini" développée par Alfano est bien sûr totalement absente, de même que le finale grandiose, ici remplacé par une atmosphère en demi-teinte plus propice à l'exploration de la psychologie des personnages. On peut évidemment ne pas être convaincu, mais si, à l'écoute, on pense profondément à Puccini, à l'œuvre et que l'on oublie Alfano, on se rendra compte que Berio a réalisé quelque chose d'exceptionnel et de très intéressant.




Philippe Herlin

 

 

 

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