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06/19/2001
Carl Maria von Weber : Der Freischütz
Wolfgang Rauch (Ottokar), Charlotte Margiono (Agathe), Alfred Dohmen (Caspar), Jorma Silvasti (Max), Jörg-Michael Koerbl (Samiel), Simon Yang (un Hermite)
Staatsoper de Hamburg, Ingo Metzmacher (direction)
Peter Konwitschny (mise en scène)
Arthaus-Musik 100 106, enregistré en 1999
En Allemagne, la popularité du Freischütz dépasse largement les cercles lyriques pour figurer, tel Carmen en France, parmi la culture populaire. Mais si l’opéra de Georges Bizet a brillamment franchi nos frontières pour devenir - dit-on - l’opéra le plus joué au monde, celui de Carl Maria von Weber reste plus indissolublement lié à sa terre natale. La forêt sombre et inquiétante, le pacte faustien de Max avec Caspar, la scène - pré-wagnérienne, pourrait-on dire – de la fonte de «balles magiques», tout cela fait très «germanique» et dessert, on le constate en France, la diffusion de cette très belle œuvre. Dans ce cadre, la parution de ce DVD offre une intéressante possibilité d’élargir son public. Avec une mise en scène colorée, épurée, abstraite par moment, ironique et décalée souvent, le metteur en scène Peter Konwitschny parvient à renouveler l'iconographie de cet opéra «rabâché» en Allemagne, sans le trahir. Classique dans son esprit, moins dans sa forme, le travail de Konwitschny séduit. Dans la "gorge de l'épouvante", les partis pris deviennent plus radicaux : Kaspar apparaît dans un écran de télévision face à Samiel ! Une transposition osée, mais qui fonctionne. L’ironie n’est pas absente et, dans le finale, l'ermite et Samuel, en costumes modernes, discutent et s’échange leurs cartes de visite tandis que tous (dont Caspar) se retrouvent une coupe de champagne à la main ! Une lecture qui évolue intelligemment entre finesse, humour et décalages savamment orchestrés. Une très belle distribution (dont l’excellent Jorma Silvasti en Max que l’on a pu entendre au Théâtre des Champs-Elysées sous la direction de Chung) et une direction fine et vive de Metzmacher achèvent de faire de ce DVD une vraie référence.
Philippe Herlin
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