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10/24/2020 Virtuoso Violinist [1]
Johann Sebastian Bach: Partitas pour violon n° 2, BWV 1004 et n° 3, BWV 1006 [2] – Concerto pour deux violons, BWV 1043 [3]
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Concerto pour violon, opus 35 [4] – Roméo et Juliette [5]
Modeste Mousorgski: Tableaux d’une exposition (orchestration Maurice Ravel) [6]
Ludwig van Beethoven: Concerto pour violon, opus 61 [7] – Triple Concerto, opus 56 [8, 9] – Fantaisie pour piano, chœur et orchestre, opus 80 [10] – Egmont, opus 84: Ouverture [11] – Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68 [12]
Johannes Brahms: Concerto pour violon, opus 77 [13] – Symphonie n° 2, opus 73 [14]
Carl Maria von Weber: Oberon, J. 306: Ouverture [15]
Antonio Vivaldi: Concerto pour quatre violons, opus 3 n° 10, RV 580 [16]
Wolfgang Amadeus Mozart: Sérénade n° 6 «Serenata notturna», K. 239 [17]
Johan Halvorsen: Passacaille sur un thème de Haendel [18] Itzhak Perlman [2, 4, 7, 8, 13, 18], Menahem Breuer [16], Shlomo Mintz [16], Gil Shaham [3, 16], Giora Schmidt [9], Ariel Shamai [17], Isaac Stern [3], Maxim Vengerov [16] (violon), Miriam Hartman [17], Pinchas Zukerman [18] (alto), Yo-Yo Ma [8], Zuill Bailey [9] (violoncelle), Peter Marck [17] (contrebasse), Daniel Barenboim [8], Navah Perlman [9] (piano), Carola Höhn, Katharina Kammerloher (sopranos), Andrea Bönig (mezzo), Endrik Wottrich, Pär Lindskog (ténors), René Pape (baryton-basse), Chor der Deutschen Staatsoper, Ernst Stoy (chef de chœur), The Philadelphia Orchestra [1, 4 à 6], Berliner Philharmoniker [7, 8, 10, 13], Orchestre philharmonique d’Israël [3, 9, 11, 12, 14 à 17], Eugene Ormandy [4 à 6], Daniel Barenboim [7, 8, 10, 13, 14], Zubin Mehta [14, 16], Itzhak Perlman [9, 11, 12], Pinchas Zukerman [17] (direction), Kirk Browning [4, 5], Sima Cohen [9, 11, 12], Bob Coles [3, 14 à 18], Barrie Gavin [8, 10], Klaus Lindemann [7, 13], Christopher Nupen [1, 2] (réalisation)
Enregistré en public à Londres (1978 [2]), Philadelphie (1979 [4 à 6]), Berlin (25 février et 1er mars 1992 [7, 13], 15 février 1995 [8, 10]), Jérusalem (26 décembre 1996 [3, 14 à 18] et 22 mars 2010 [9, 11, 12]) – 572’
Coffret de six DVD EuroArts 2061668 – Format NTSC 16/9 et 4/3 – Son PCM Stereo – Sous-titres en anglais
Pour fêter les 75 ans du violoniste américain Itzhak Perlman, l’éditeur berlinois EuroArts réunit en un coffret de six DVD l’essentiel de son héritage vidéo. Majeur!
L’itinéraire de cet enfant prodige est assez singulier. Révélé dès l’âge de 3 ans, le don exceptionnel de ce fils d’émigrés juifs polonais en Israël fut brisé par la poliomyélite. Cependant, à force de volonté, il réussit à vaincre le plus ingrat des apprentissages musicaux, celui du violon, pour être remarqué à l’âge de 10 ans par Isaac Stern, qui le fit aussitôt étudier avec les meilleurs maîtres à New York. Et c’est après son passage à treize ans dans la célébrissime émission télévisée «The Ed Sullivan Show» qu’il démarra, tout en poursuivant des études sérieuses, une carrière exemplaire. Chez Perlman, qui possède à un niveau superlatif virtuosité, sonorité royale et infaillibilité, il y a en plus ce que les autres n’ont pas: comme un sourire dans son violon. Parmi les enregistrements de ce coffret, les plus anciens le montrent éternellement cloué à sa chaise jouer à Londres à 33 ans, filmé par Christopher Nupen en 1978, deux Partitas de Bach, dont la très célèbre en ré mineur, qui s’achève par la plus sublime Chaconne de l’histoire de la musique. Nupen a formidablement capté la grâce et le don surnaturel qui émanent de ce musicien handicapé tutoyant la plus sublime des musiques. On y retrouve aussi le documentaire Virtuoso Violonist, réalisé par Nupen (un de ses plus anciens, bien antérieur au fameux film sur Jacqueline du Pré). Sous-titré «Je sais que j’ai joué toutes les notes», en référence à un concert dont l’épouvantable acoustique réverbérante ne lui permettait pas d’entendre un Caprice de Paganini qu’il jouait, ce film le montre dans l’intimité de son foyer, avec ses enfants, en vacances, en tournée, allant de triomphe en triomphe, devenant au fil des années chef d’orchestre et essayant de rester le bon vivant à l’humour redoutable qu’il a toujours été. Pour l’anecdote, c’est aussi lui qui tenait la partie de violon de la musique de John Williams dans le film oscarisé La Liste de Schindler.
Parmi les merveilles de ce coffret, les concertos phares du répertoire de Beethoven et Brahms avec le Philharmonique de Berlin en 1992, celui de Tchaïkovski, magistral sous la baguette d’Eugene Ormandy à Philadelphie en 1978, le Triple Concerto de Beethoven avec Yo-Yo Ma et Barenboim, également à Berlin en 1995. Un DVD filmé à l’Auditorium Mann de Tel Aviv lors d’un concert de gala dirigé par Zubin Mehta et Daniel Barenboim pour le soixantième anniversaire de l’Orchestre philharmonique d’Israël, est un véritable florilège du violon de l’époque. On y entend les concertos pour plusieurs violons de Bach, Vivaldi et la Serenata notturna de Mozart avec Isaac Stern, Pinchas Zukerman, Shlomo Mintz, Gil Shaham, Ariel Shamai et Maxim Vengerov, soit la plus fine fleur du violon d’alors. Lors de ce gala, où le vieux Isaac Stern qui l’a révélé se mesure dans Bach à la sonorité plus fraîche de Gil Shaham, mais Perlman a choisi comme partenaire Pinchas Zuckerman, dont la sonorité et la virtuosité s’apparient idéalement aux siennes dans la Passacaille sur un thème de Haendel de Halvorsen.
Perlman chef aussi, avec cet orchestre israélien en 2010 à Tel Aviv aussi, dans un programme Beethoven (Pastorale), où sa propre fille Navah Perlman tient la partie de piano du Triple Concerto avec Giora Schmidt et Zuill Bailey, un trio certes moins expérimenté que celui filmé à Berlin en 1995 mais témoignage très émouvant d’un passage de témoin familial.
Parmi les concerts qui avaient déjà été édités sous une forme ou une autre, quelques très beaux moment symphoniques comme la Deuxième Symphonie de Brahms dirigée par Zubin Mehta, toujours lors du concert du soixantième anniversaire du Philharmonique d’Israël, des Tableaux d’une exposition par l’Orchestre de Philadelphie dirigé par Ormandy en 1978, la Fantaisie chorale de Beethoven dirigée du piano par Barenboim à Berlin en 1995 avec le Philharmonique de Berlin et le Chœur de l’Opéra d’Etat allemand.
Olivier Brunel
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