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09/14/2018 Raymonda Marius Petipa (chorégraphie), Alexandre Glazounov (musique)
Olesia Novikova (Raymonda), Friedemann Vogel (Jean de Brienne), Mick Zeni (Abderahman), Balletto e Scuola di ballo del Teatro alla Scala, Orchestra del Teatro alla Scala, Mikhaïl Jurowski (direction musicale), Serge Vikharev (reprise de la chorégraphie et mise en scène), Orest Allegri, Pëtr Lambin et Konstantin Ivanov (décors, recréés par Elena Kinkulskaya et Boris Kaminsky), Ivan Vsevolozskij (costumes, recréés par Irene Monti), Marco Filibeck (lumières), Lorena Sardi (réalisation)
Enregistré en public à Milan (2011) – 154’
Arthaus Musik Blu-ray 109269 (ou DVD 109268) – Image 16:9 1080i High Definition – Son PCM Stereo/DTS-HD Master Audio 5.1 – Region Code: 0
Sélectionné par la rédaction
Que l’on n’espère pas trouver dans le double feuillet qui sert de livret à cette édition de la série «Elegance. The Art of...» d’Arthaus Musik de vidéos de chorégraphies «cultes» de ce début de siècle, les explications nécessaires à la compréhension de l’intérêt de cette représentation milanaise de 2011 du ballet Raymonda de Glazounov et Petipa. Il n’en comporte que la distribution...!
Or, cette représentation de ce ballet au Teatro alla Scala de Milan par la compagnie maison présente un intérêt majeur. Il s’agit de la recréation par le chorégraphe russe Serge Vikharev de la version originale de Marius Petipa de 1898, décors, costumes et chorégraphie refaits à l’identique pour le Ballet de la Scala à l’initiative de son directeur Makhar Vaziev. La production, qui a dû coûter des fortunes, est absolument somptueuse; les recherches ont été minutieusement menées pour retrouver les traces de l’original, archétype du grand ballet impérial pétersbourgeois et la distribution qui mêle danseurs et figurants italiens et russes ainsi que les élèves de l’Ecole de Ballet de la Scala soit au total cent cinquante personnes, est impressionnante. Et Mikhaïl Jurowski dirige en expert la merveilleuse partition de Glazounov dans une version très développée à la tête de l’excellent orchestre milanais. Le morceau de bravoure qu’est au troisième acte la grande variation de Raymonda, avec piano obligé, toujours très attendu, est ici filmé avec beaucoup d’originalité. Les interprètes solistes de cette soirée sont superlatifs. Autant la très fraîche Raymonda d’Olesia Novikova que les deux hommes Friedemann Vogel (Jean de Brienne) et Mick Zeni (Abderahman).
Il serait passionnant de confronter cette nouveauté à la référence française de Raymonda réalisée par Rudolf Noureev en 1983 pour le Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) après l’avoir remonté de nombreuses fois (en dansant parfois lui-même Jean de Brienne), notamment avec le Royal Ballet pour le Festival du Teatro Nuevo de Spoleto, l’Australian Ballet, le Ballet de Zürich et l’American Ballet Theater. Hélas! la version parisienne, qui représente la version définitive de ses recherches et qui est raccourcie par rapport à l’original que l’on peut regarder aujourd’hui, n’a jamais été commercialisée en vidéo. Cependant, il existe un formidable documentaire (Raymonda: Dancer’s Dream, TDK) qui comporte les témoignages du chorégraphe et des danseurs de 1983: Elisabeth Platel, Noëlla Pontois, Marie-Claude Pietragalla, Claude de Vulpian, Jean Guizerix et aussi de ceux qui sont venus plus tard reprendre cette superbe chorégraphie, Fanny Gaïda, Manuel Legris, José Martinez, Wilfried Romoli et Laurent Hilaire. Il existe aussi sur le marché une version un peu poussiéreuse du Kirov en 1980, avec Irina Kolpakova et Serguei Berezenhoi (VAI, version de Konstantin Sergueïev) ainsi que deux plus sérieuses du Bolchoï (version Grigorovich) de 1982 avec Lioudmilla Semeniaka et Irek Moukhamedov et de 1989 avec Natalia Bessmertnova et Youri Vassioutchenko (les deux chez Kultur Video). Une captation de la version parisienne (BOP) réalisée en décembre 2008 pour la télévision (France 3 l’a retransmise avec des coupures) avec Marie-Agnès Gillot, Dorothée Gilbert, José Martinez et Nicolas Le Riche, resterait toujours à paraître.
Olivier Brunel
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