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09/14/2018
Siddharta
Angelin Preljocaj (chorégraphie), Bruno Mantovani (musique)
Nicolas Le Riche (Siddharta), Aurélie Dupont (L’Eveil), Stéphane Bullion (Ananda), Wilfried Romoli (Le Roi), Muriel Zusperreguy (Sujata), Alice Renavand (Yasodhara), Ballet de l’Opéra national de Paris, Orchestre de l’Opéra national de Paris, Susanna Mälkki (direction), Claude Lévêque (scénographie), Eric Reinhardt (dramaturgie), Olivier Bériot (costumes), Dominique Bruguière (lumières), Denis Caiozzi (réalisation)
Enregistré en public à Paris (mars 2010) – 100’
Arthaus Musik Blu-ray 109284 (ou DVD 109285) – Image 16:9 1080i High Definition – Son PCM Stereo/DTS-HD Master Audio 5.1 – Region Code: 0





Quatrième commande du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) au chorégraphe Angelin Preljocaj, assortie de la commande d’une partition originale au compositeur Bruno Mantovani, Siddharta, qui s’inspire de l’histoire de la jeunesse du fondateur du bouddhisme, n’a pas eu un grand succès et n’a jamais été repris depuis sa création à l’Opéra Bastille en 2010.


On s’étonne de la voir figurer dans la série «Elegance. The Art of...» d’Arthaus Musik, qui publie une sélection de chorégraphies européennes majeures du XXe siècle. Le Parc (1994), indéniable réussite sans cesse reprise au répertoire du BOP, aurait été un meilleur choix. Le projet Siddharta, prévu pour la première saison de Nicolas Joel à l’Opéra de Paris, était ambitieux. Trop peut-être, avec une partition originale de Mantovani, une dramaturgie très structurée d’Eric Reinhardt qui découpait l’action en quatorze tableaux, un décor très compliqué du plasticien Claude Lévêque. L’accueil de la presse fut plus que poli, celui du public moins réservé mais l’entreprise n’eut pas de lendemain. Preljocaj a certainement dû avoir des circonstances atténuantes: première chorégraphie sur la scène bastillane, interaction entre narratif et symbolisme du sujet, défi de représenter des mécanismes mentaux mais aussi manque de répétitions, forte ingérence des responsables de la compagnie dans sa liberté de créer; ce flop reste inexplicable.


Le ballet comporte des scènes absolument magnifiques, les éclairages de Dominique Bruguière que rend parfaitement la captation en direct de Denis Caiozzi sont virtuoses, les solistes choisis – pas moins de cinq danseurs étoiles avaient participé à la création – sont magnifiques. Mais l’histoire est assez peu lisible dans la chorégraphie et l’action trop lisse s’éternise pendant ces 100 minutes dansées sans entracte. Que l’acquéreur de cette vidéo ne compte pas sur un livret pour l’éclairer: le produit ne comporte qu’une double feuille qui détaille la distribution.


Dans la vidéo captée, c’est Nicolas le Riche qui incarne un Siddharta rayonnant, secondé par Stéphane Bullion dans le rôle du compagnon. Tous deux sont admirables et Preljocaj leur a réservé le meilleur de cette chorégraphie. Aurélie Dupont est immatérielle dans le rôle ambigu de l’Eveil, Wilfried Romoli, qui était pour l’occasion sorti de sa retraite, est impeccable dans le Roi et Alice Renavand ravissante en Yasodhara, épouse de Siddharta. La partition de Bruno Mantovani, qui fait largement appel à percussions et bruitages, n’est pas un support idéal, malgré sa qualité intrinsèque, pour une chorégraphie qui comporte tant de symbolisme.


Olivier Brunel

 

 

 

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