About us / Contact

The Classical Music Network

DVD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

02/16/2016
Karol Szymanowski : Król Roger, opus 46
Mariusz Kwiecien (Roger), Georgia Jarman (Roxane), Saimir Pirgu (Le berger), Kim Begley (Edrisi), Alan Ewing (L’archevêque), Agnes Zwierko (La diaconnesse), Royal Opera House Chorus, Renato Balsadonna (chef de chœur), Orchestra of the Royal Opera House, Antonio Pappano (direction musicale), Kasper Holten (mise en scène), Steffen Aarfing (scénographie), Jon Clark (lumières), Luke Halls (vidéo), Cathy Marston (chorégraphie), John Lloyd Davies (dramaturgie), Ian Russell (réalisation)
Enregistré en public au Royal Opera House, Londres (12 et 16 mai 2015) – 88’ (+ 17’ bonus)
Opus Arte DVD OA 1161 D (ou Blu-ray OA BD7162 D) – Sous-titres en allemand, anglais, coréen, français et japonais – Notice en allemand, anglais et français


 Sélectionné par la rédaction





On doit à Charles Dutoit et Simon Rattle le regain d’intérêt, non démenti depuis la fin des années 1990, pour Le Roi Roger (1926), le deuxième et ultime opéra de Karol Szymanowski. En 2009, l’entrée tardive de ce chef-d’œuvre au répertoire de l’Opéra de Paris fera alors débat, tant la mise en scène pour le moins personnelle et originale de Krzysztof Warlikowski en aura déconcerté plus d’un. Repris à Madrid deux ans plus tard, ce spectacle verra à chaque fois le rôle-titre confié à un baryton d’exception, Mariusz Kwiecien, décidément incontournable puisqu’on le retrouve encore en 2015, à Cracovie et à Londres – pour le présent enregistrement. L’achat de ce DVD peut ainsi se justifier pour la seule performance du Polonais, toujours aussi impressionnant par son aisance scénique, sa force de conviction et son engagement vocal. A ses côtés, l’honnête Berger de Saimir Pirgu, au chant bien placé et projeté, déçoit par une interprétation bien pâle en comparaison, tandis que la Roxane de Georgia Jarman, sans convaincre totalement du fait d’un timbre peu séduisant, prend davantage son rôle à cœur. On se félicite aussi de la direction vivante et colorée d’Antonio Pappano, qui exalte les effluves vénéneux de l’orchestration, lorgnant aussi bien vers Schreker que Scriabine. Un régal de chaque instant.


S’agissant d’une entrée au répertoire, Covent Garden se montre cette fois plus prudent que Paris en optant pour une mise en scène consensuelle, mais non moins intéressante. L’idée scénographique initiale du Danois Kasper Holten apparaît d’emblée frappante avec un immense visage qui envahit toute la scène, tout en étant subtilement revisité par les différentes projections vidéo. Seulement surplombé du chœur réparti dans les multiples cavités en arc de cercle, ce visage symbolise le parcours initiatique de Roger, confronté plus encore à la découverte de lui-même que du monde qui l’entoure. Si le II fait logiquement la part belle aux affres du désir par l’adjonction de danseurs mi-nus rampants inéluctablement vers le sommet de la conscience de Roger, le III surprend par un parti pris plus politique en faisant référence aux autodafés intervenus suite à la prise de pouvoir des nazis en 1933. De quoi nous ramener aux temps sinistres qui ont suivi la composition de l’opéra... Une belle production, de surcroît à découvrir dans un confort sonore idéal.


Florent Coudeyrat

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com