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01/22/2016
«A Britten Collection»
Benjamin Britten : Billy Budd, opus 50 [1]

John Mark Ainsley (Edward Fairfax Vere), Jacques Imbrailo (Billy Budd), Phillip Ens (John Claggart), Iain Paterson (Mr. Redburn), Matthew Rose (Mr. Flint), Darren Jeffery (Lieutenant Ratcliffe), Alasdair Elliott (Red Wiskers), John Moore (Donald), Jeremy White (Dansker), Ben Johnson (Novice), Colin Judson (Squeak), The Glyndebourne Chorus, Jeremy Bines (chef de chœur), London Philharmonic Orchestra, Mark Elder (direction musicale), Michael Grandage (mise en scène), Tom Roden (chorégraphie), Christopher Oram (scénographie), Paule Constable (lumières), François Roussillon (réalisation)
Enregistré en public au Glyndebourne Opera House (8 juin 2010)


Benjamin Britten : Death in Venice, opus 88 [2]
John Graham-Hall (Gustav von Aschenbach), Andrew Shore (Traveller, Elderly Fop, Gondolier, Barber, Hotel Manager, Player, Dionysus), Tim Mead (Apollo), Sam Zaldivar (Tadzio), Laura Caldow (The Polish Mother), Mia Angelina Mather, Xhuliana Shehu (Her Two Daughters), Joyce Henderson (The Governess), Marcio Teixeira (Jaschiu), Orchestra and Chorus of the English National Opera, Edward Gardner (direction musicale), Deborah Warner (mise en scène), Tom Pye (décors), Chloé Obolensky (costumes), Jean Kalman (lumières), Kim Brandstrup (chorégraphie), Ross MacGibbon (réalisation)
Enregistré en public au Coliseum, Londres (juin 2013)


Benjamin Britten: Gloriana, opus 53 [3]
Susan Bullock (Elizabeth I), Toby Spence (Earl of Essex), Benjamin Bevan (Henry Cuffe), Mark Stone (Charles Blount), Clive Bayley (Sir Walter Raleigh), Jeremy Carpenter (Sir Robert Cecil), Jeremy White (Recorder of Norwich), Andrew Tortise (Spirit of the Masque), Lake Laoutaris-Smith (Time), Giulia Pazzaglia (Concord), Kate Royal (Penelope), Patricia Bardon (Frances Devereux), Nadine Livingston (Lady-in-Waiting), David Butt Philip (Master of Ceremonies), Brindley Sherratt (Blind Ballad-Singer), Carol Rowlands (Housewife), Michel de Souza (City Crier), Chorus of the Royal Opera House, Stephen Westrop (chef de chœur), Orchestra of the Royal Opera House, Paul Daniel (direction musicale), Richard Jones (mise en scène), Ultz (décors, costumes), Mimi Jordan Sherin (lumières), Lucy Burge (chorégraphie)
Enregistré en public au Royal Opera House, Covent Garden (24 juin 2013)
DVD Opus Arte OA 1124D (ou Blu-ray OABD 7134D) – Sous-titres en anglais, français, allemand, japonais et coréen


Benjamin Britten : Peter Grimes, opus 33 [4]
John Graham-Hall (Peter Grimes), Susan Gritton (Ellen Orford), Christopher Purves (Balstrode), Felicity Palmer (Auntie), Ida Falk Winland (First Niece), Simona Mihai (Second Niece), Peter Hoare (Bob Boles), Daniel Okulitch (Swallow), Catherine Wyn-Rogers (Mrs. Sedley), Christopher Gillett (Rev. Horace Adams), George Von Bergen (Ned Keene), Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, Robin Ticciati (direction musicale), Richard Jones (mise en scène), Patrizia Carmine (réalisation)
Enregistré en public au Teatro alla Scala, Milan (mai 2012)


Benjamin Britten : The Rape of Lucretia, opus 37 [5]
John Mark Ainsley (Male Chorus), Olga Boylan (Female Chorus), Clive Bayley (Collatinus), Leigh Melrose (Junius), Christopher Maltman (Tarquinius), Sarah Connolly (Lucretia), Catherine Wyn-Rogers (Bianca), Mary Nelson (Lucia), English National Opera Orchestra, Paul Daniel (direction musicale), David McVicar (mise en scène), Yannis Thavoris (décors, costumes), Paule Constable (lumières)
Enregistré en public au Snape Maltings Concert Hall, Aldeburgh (juin 2001) – 120’
804’
Opus Arte coffret de sept DVD OA 1198 BD (ou coffret de cinq Blu-ray OA BD7189 BD) – Sous-titres en anglais, français, allemand, espagnol [1], japonais [3 à 5] et coréen [2 à 5]





Neuf ans après Arthaus Musik, l’éditeur britannique Opus Arte réunit opportunément en un seul coffret cinq productions d’opéras de Benjamin Britten, toutes captées entre 2010 et 2013 (hormis Le Viol de Lucrèce en 2001). Ces spectacles récents offrent un bon aperçu de la fine fleur du chant britannique actuel, là où son concurrent germanique proposait, en un panorama de la quasi-totalité des grandes œuvres du maître anglais (à l’exception notable d’Albert Herring, du Songe d’une nuit d’été et des paraboles d’église), des versions remontant aux années 1980 et 1990. On est agréablement surpris aussi par la variété des grandes maisons ici réunies, de la Scala de Milan au Royal Opera, en passant par l’English National Opera et Glyndebourne, et bien entendu le festival d’Aldeburgh. On se souvient en effet combien Britten eut du mal à s’imposer sur les scènes conservatrices de son pays, notamment pour des raisons politiques liées à ses idées pacifistes, l’incitant ainsi à se tourner vers l’écriture d’opéras de chambre plus faciles à monter auprès de petites structures.


C’est précisément l’un deux, Le Viol de Lucrèce (voir par ailleurs sur notre site ici et, en anglais, ici), composé en 1946 dans la foulée de l’immense succès de Peter Grimes, qui constitue l’une des productions les plus réussies de ce coffret, non pas tant pour la mise en scène de David McVicar, inhabituellement sobre et sage, que pour son superbe plateau vocal. Ce sont surtout les femmes qui impressionnent tout du long dans ce qui reste l’une des œuvres les plus difficiles d’accès du grand maître, du fait notamment de son livret peu théâtral. Après ce bonheur vocal réjouissant, on continuera l’exploration de ce coffret par le chef-d’œuvre Peter Grimes, magnifié par la mise en scène de Richard Jones, proche d’un Marthaler, aussi attentif à l’esthétique qu’à une vivante direction d’acteurs (parfois trop, dans les allusions à la frustration sexuelle des protagonistes, notamment). L’inventivité des éclairages offre un écrin décisif à ses excellents chanteurs (jusqu’aux seconds rôles), dominés par le chant incarné de Susan Gritton en Ellen Orford (voir par ailleurs sur notre site ici).


Plus originale encore est la production de Gloriana par le même Richard Jones, qui choisit de transposer l’action en un théâtre de fortune au temps de Britten, où l’ensemble des techniciens, metteur en scène ou répétiteur sont visibles sur les à-côtés de la scène. Cette mise en abyme minimaliste et symbolique prend place en des décors stylisés aux couleurs improbables et fantaisistes, qui dépoussièrent quelque peu le livret. Si le rôle-titre incarné par Susan Bullock déçoit par un manque de puissance et un timbre fatigué, on se délecte en revanche de l’impeccable Essex de Toby Spence, véritable diamant vocal du coffret entier (voir par ailleurs sur notre site ici). On passera en revanche sur un trop classique Billy Budd, aux éclairages superbes et au décor astucieux représentant bien l’enfermement des protagonistes en huis clos, mais incapable de toute allusion sensuelle ou érotique, tandis que le plateau vocal, correct, manque par trop de personnalité. Les plus curieux n’oublieront pas de s’intéresser à l’ultime et inégal opéra de Britten, Mort à Venise, dont la production de Deborah Warner évacue là aussi toute charge érotique. Restent de superbes tableaux jouant sur la sobriété des décors mis en valeur par les éclairages, tandis que la danse anime le plateau de son ballet envoûtant. De quoi se laisser emporter avec Aschenbach sur les rivages mortifères de la lagune (voir par ailleurs sur notre site ici)...


Florent Coudeyrat

 

 

 

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