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05/26/2014
Europakonzert 1992
Giuseppe Verdi : La forza del destino: Ouverture – Don Carlos: «Io l’ho perduta»
Hector Berlioz : La Damnation de Faust, opus 24: «Marche hongroise» & «Invocation à la nature»
Franz Schubert : Symphonie n° 8 en si mineur, D. 759 «Inachevée»
Richard Wagner : Die Meistersinger von Nürnberg: Prélude de l’acte I – Die Walküre: «Winterstürme wichen dem Wonnemond» – Götterdämmerung: «Tagesgrauen, Sonnenaufgang, voller Tag, Siegfrieds Rheinfahrt», «Siegfrieds Tod, Trauermarsch» & «Schlussszene»

Plácido Domingo (ténor), Berliner Philharmoniker, Daniel Barenboim (direction), Brian Large (réalisation)
Enregistré en public en la basilique du monastère royal de San Lorenzo de El Escorial (1er mai 1992) – 104’
Blu-ray EuroArts 2011294 – Son PCM Stereo - Format NTSC 16:9 - Region Code 0 – Notice (en anglais, français et allemand) de Nata Metskhovrishvili





Europakonzert 1995
Ludwig van Beethoven : Fidelio, opus 72: Ouverture
Boris Blacher : Variations sur un thème de Paganini, opus 26
Niccolò Paganini : Concerto pour violon n° 1 en ré majeur, opus 6
Igor Stravinsky : Pétrouchka
Antonín Dvorák : Danse slave en sol mineur, opus 46 n° 8

Sarah Chang (violon), Berliner Philharmoniker, Zubin Mehta (direction), Brian Large (réalisation)
Enregistré en public au Palazzo Vecchio de Florence (1er mai 1995) – 87’+ 18’
Blu-ray EuroArts 2012024 – Son PCM Stereo - Format NTSC 16:9 - Region Code 0 – Notice (en anglais, français et allemand) de Janina Rinck





Europakonzert 1998
Richard Wagner : Der fliegende Höllander: Ouverture
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : La Tempête, opus 18
Claude Debussy : Nocturnes
Giuseppe Verdi : Quatro pezzi sacri

Radiokören, Eric Ericsons Kammarkör, Maria Wieslander (chef de chœur), Berliner Philharmoniker, Claudio Abbado (direction), Bob Coles (réalisation)
Enregistré en public au musée Vasa de Stockholm (1er mai 1998) – 100’
Blu-ray EuroArts 2012934 – Son PCM Stereo - Format NTSC 16:9 - Region Code 0 – Notice (en anglais, français et allemand) de Nata Metskhovrishvili





Europakonzert 2000
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n° 2 en si bémol majeur, opus 19 – Symphonie n° 9 en ré mineur, opus 125
10th Anniversary in Berlin

Karita Mattila (soprano), Violeta Urmana (alto), Thomas Moser (ténor), Eike Wilm Schulte (basse), Mikhail Pletnev (piano), Radiokören, Eric Ericsons Kammarkör, Tõnu Kaljuste, (chef de chœurs, Berliner Philharmoniker, Claudio Abbado (direction), Bob Coles (réalisation)
Enregistré en public à la Philharmonie de Berlin (1er mai 2000) – 97’ + 18’
Blu-ray EuroArts 2050504 – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand et français) de Janina Rinck





Europakonzert 2001
Joseph Haydn : Symphonie n° 94 en sol majeur «La Surprise»
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte et orchestre n° 2 en ré majeur, K. 285d [314]
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14
Un portrait d’Istanbul
Dans la coulisse

Emmanuel Pahud (flûte), Berliner Philharmoniker, Mariss Jansons (direction), Bob Coles (réalisation)
Enregistré en public en l’église Hagia Eirene d’Istanbul (1er mai 2001) – 104’ + 28’
Blu-ray EuroArts 2051444 – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand et français) de Tobias Möller


 Sélectionné par la rédaction





Europakonzert 2013
Ralph Vaughan Williams : Fantasia on a theme by Thomas Tallis
Antonín Dvorák : Biblické písně, opus 99
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 en fa majeur, opus 68 «Pastorale»

Magdalena Kozená (mezzo-soprano), Orchestre philharmonique de Berlin, Sir Simon Rattle (direction), Henning Kasten (réalisation)
Enregistré en public dans le salon espagnol du Château de Prague (1er mai 2013) – 94’
Blu-ray EuroArts 2059424 (ou DVD 2059428) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, allemand et français) de Katrin Haase





L’Orchestre philharmonique de Berlin a été créé le 1er mai 1882; depuis 1991, et à l’initiative de ses administrateurs au rang desquels figurait le hautboïste solo Hansjörg Schellenberger, les Berliner Philharmoniker ont décidé de célébrer cet anniversaire en donnant chaque année un concert de gala dans une grande ville européenne. Ainsi, Prague à deux reprises (en 1991 et 1996), Cracovie, Naples, Moscou, Meiningen, Palerme mais aussi Versailles, Londres ou Madrid auront eu la chance d’accueillir l’illustre orchestre pour des concerts aux réussites variables, ceux-ci pouvant ainsi passer de certains fulgurances enthousiasmantes (Palerme) à un doux ronronnement (Prague en 1991).


Voici donc six nouveaux Europakonzert qui, là encore, nous laissent des impressions fort diverses. Tout d’abord, on ne s’étendra pas sur celui donné en 1998 au musée Vasa de Stockholm, qui a déjà été commenté dans nos colonnes (voir ici). Signalons simplement que la sortie de ce concert en Blu-ray est une aubaine, l’image gagnant en qualité et nous permettant ainsi d’apprécier un des cadres sans doute les plus originaux et les plus grandioses qu’ait choisis par le Philharmonique de Berlin pour donner son concert annuel, adossé à un vieux galion du XVIIIe siècle entièrement reconstitué... Précisons également que le minutage est bien de 100 minutes, comme dans le DVD, et non de 131 minutes comme indiqué sur la jaquette, le présent Blu-ray ne bénéficiant en effet d’aucun bonus.


Décor tout aussi grandiose que celui du monastère de l’Escurial, en Espagne, pour l’Europakonzert 1992 dirigé cette fois-ci par Daniel Barenboim; signalons d’emblée que le téléspectateur ne devra pas s’étonner de l’erreur qui se glisse sur le programme d’accueil du DVD qui nous montre des images de l’édition 1994, Europakonzert où Barenboim a certes été présent mais en qualité de pianiste sous la direction de Claudio Abbado et non de chef (voir ici)... Le programme éclectique du présent concert fait la part belle aux tubes de la musique classique, tout en conviant la star locale qu’est Plácido Domingo pour trois airs issus d’ouvrages composés respectivement par Verdi, Berlioz et Wagner. Le ténor est superbe, notamment dans un extrait de la Walkyrie tout à fait somptueux dans «Winterstürme wichen dem Wonnemond», air dévolu à Siegmund à l’acte I. Pour le reste, on sera davantage séduit par la seconde partie du concert, entièrement consacrée à Wagner, qu’à la première. Conduisant un Philharmonique de Berlin encore marqué par l’ère Karajan – sont notamment présents Leon Spierer et Toru Yasunaga au premier pupitre des violons, Rainer Zepperitz à la contrebasse solo, Andreas Blau à la flûte ou Wolfram Christ à l’alto solo – et qui est donc rompu au répertoire wagnérien, Daniel Barenboim joue sur du velours, avec de splendides extraits du Crépuscule des dieux où les célèbres appels du cor de Gerd Seifert (appels que l’on entend, il est vrai, surtout dans Siegfried) illuminent l’ensemble orchestral. Les caméras de Brian Large jouent d’ailleurs à cette occasion assez adroitement avec les coupoles du monastère, un anneau en appelant un autre: l’idée est très bonne quoique un peu longue puisque durant près de 3 minutes... Pour le reste, on ne trouve guère d’intérêt à une réalisation qui pèche par des cadrages trop serrés nous empêchant de voir la gestique du chef – souvent altière et grandiloquente, Barenboim prenant plaisir à prendre la pose – au détriment de son seul buste (à 1’03’50 par exemple) et par des prises de vue assez étonnantes, sans grand intérêt, comme celle qui cadre en partie le chef et les premiers altos mais sans que l’on voie bien l’ensemble. On passera aussi sur les cameramen qui sont filmés en plein champ et sur cet ouvrier en bleu de travail qui, cadré au centre de l’image, est assez surprenant dans un tel contexte (à 17’30). On restera surtout sur notre faim par une piètre qualité d’image qui nous étonne fortement à la suite du report du concert sur format Blu-ray: pourtant, dès que les vues de l’Escurial prennent du champ, le grain s’accentue et la netteté est plus qu’aléatoire. Quant à l’interprétation des autres œuvres, si l’Inachevée mérite l’écoute, on passera rapidement sur Verdi et Berlioz d’un pompeux et d’une lourdeur à toute épreuve: qui souhaite notamment une belle Ouverture de la Force du destin par le Philharmonique de Berlin se tournera plutôt vers Abbado (dans le cadre de la formidable «Nuit italienne» donnée dans le cadre de la Waldbühne en 1996) ou vers Karajan, à l’occasion du concert de la Saint-Sylvestre 1978.


C’est Zubin Mehta qui officiait pour l’édition 1995 donnée dans la magnifique salle des Cinq cents du Palazzo Vecchio, au cœur de Florence. Le chef n’est pas un étranger pour cette ville, puisqu’il célébrait alors en 1995 ses dix ans à la tête du Festival du Mai musical auquel le documentaire, fort bien fait d’ailleurs, consacre en partie ses images, rappelant à cette occasion que le chef indien a dirigé les Berliner Philharmoniker pour la première fois en 1961… Le Palazzo Vecchio justifie amplement que les caméras de Brian Large, une fois encore aux manettes, s’attardent pendant les deux premières minutes de l’Ouverture de Fidelio sur les murs, tous peints par Giorgio Vasari à la gloire de la ville de Florence. Mais la gloire, c’est surtout le Philharmonique de Berlin qui s’en couvre ici! Car, qu’il s’agisse des Variations sur un thème de Paganini ou de Pétrouchka, les solos se succèdent les uns aux autres avec une virtuosité de chaque instant, la variation des plans nous permettant de voir à l’œuvre chaque chef de pupitre du Philharmonique. On en ressort vraiment ébloui, le concert étant par ailleurs dirigé par la gestique toujours aussi belle à regarder (alliant souplesse et précision comme à partir de 51’) du chef indien. À ce titre, la pièce donnée en conclusion du concert, une Danse slave de Dvorák, fait véritablement figure de démonstration tant cela semble facile au chef et aux musiciens. Auparavant, le Premier Concerto de Paganini nous aura permis d’entendre Sarah Chang, jeune virtuose américaine née de parents coréens, que Zubin Mehta avait découverte lorsqu’elle avait huit ans, l’invitant à jouer immédiatement sous sa direction avec le Philharmonique de New York. Le jeu est très bon, les difficultés techniques sont effectuées sans aucun accroc: tout au plus pourra-t-on regretter que cette interprétation ne soit pas plus espiègle et parfois trop lisse – on se demande sur ce qu’aurait pu faire un Gil Saham à sa place...


Le cadre est beaucoup plus connu pour l’édition 2000, puisque, pour le dixième Europakonzert, c’est la célèbre Philharmonie de Berlin qui accueille un programme entièrement consacré à Beethoven. Cela fait alors dix ans que Claudio Abbado est chef titulaire de l’orchestre et nul ne peut se douter en le voyant là que, quelques semaines plus tard, il frôlera la mort, atteint par un cancer qui le marquera durablement. La première partie du concert est consacrée au Deuxième Concerto (1795), interprété pour l’occasion par le pianiste et chef d’orchestre russe Mikhail Pletnev. Le jeu du soliste est d’une propreté absolue mais souffre, dans quelques passages du premier mouvement (Allegro con brio), une certaine sécheresse. Accompagné par une direction souple et attentive d’Abbado (qui conduit un orchestre allégé d’une vingtaine de cordes seulement), Pletnev distille en revanche une superbe atmosphère dans le deuxième mouvement grâce à un toucher extrêmement délicat. Si l’on peut regretter que les accents hongrois du troisième mouvement (Rondo (molto allegro)) ne soient pas très saillants (notamment à compter de 24’45), il n’en demeure pas moins que l’interprétation s’avère globalement de très belle tenue. Les images (d’une qualité visuelle irréprochable) sont diversifiées et permettent à l’auditeur-spectateur de ne pas perdre une miette du spectacle. Spectacle qui, comme pour chaque édition de l’Europakonzert, offre également la possibilité de voir, chez les musiciens, un florilège de cravates (ou de nœuds papillon comme c’est ici le cas chez le violoncelliste solo Georg Faust) de plus ou moins bon goût, arborant des couleurs que l’on ne connaissait même pas (les caméras nous faisant notamment profiter des goûts discutables du second basson). Et, avec la Neuvième Symphonie, ces possibilités vestimentaires sont décuplées puisque c’est le Philharmonique au grand complet qui est alors requis, bien que seulement doté de six contrebasses. L’interprétation délivrée par Claudio Abbado est certes belle mais manque trop souvent de la violence et des couleurs crépusculaires qu’on aime trouver dans ce monument musical. De fait, la transition entre les deuxième et troisième mouvements (ce dernier étant à notre sens le plus beau passage de la symphonie) n’est pas idéale. Pour autant, quelles cordes, quelle clarinette! Là encore, la diversité des plans dynamise fortement un concert qui, comme on l’avait déjà indiqué en commentant cette fois-ci l’intégrale des Symphonies de Beethoven par Abbado et Berlin où figure la présente représentation (voir ici), déçoit quelque peu. Le complément à ce concert est un documentaire de 18 minutes relatif aux transformations que la ville de Berlin a subies depuis la chute du mur en octobre 1989. Les caméras nous donnent donc à voir divers chantiers ou réalisations en compagnie des formations musicales issues du Philharmonique de Berlin (les douze violoncellistes, le Philharmonia Quartett), la palme revenant à l’Orchestre de cuivres du Philharmonique de Berlin, tous habillés pour l’occasion en bottes, vestes de chantier et casques jaunes et rouges! Une promenade agréable pour conclure...


Si le cadre de l’Europakonzert de l’année 2000 est classique, que dire en revanche de celui de l’édition suivante qui s’est tenu dans le cadre majestueux et inhabituel de l’église Sainte-Irène d’Istanbul? Construite au IVe siècle, cette église, la plus grande de la célèbre ville turque avant l’édification de Sainte-Sophie, est réputée pour son acoustique, justifiant ainsi qu’elle accueille à son tour les Berliner Philharmoniker, dirigés pour l’occasion par le chef letton Mariss Jansons. Programme classique qui commence avec une Surprise de Haydn pleine d’entrain et de vivacité, les caméras n’hésitant pas à passer entre les arcs-boutants ou les croisées d’ogives pour mieux nous montrer la situation exceptionnelle de l’orchestre au cœur de ce monument grandiose. Jansons dirige cette symphonie sans baguette, avec l’entrain qu’on lui connaît pour un résultat très agréable, le quatrième mouvement étant étourdissant: on est au niveau de Bernstein avec Vienne! On passera assez rapidement sur le Second Concerto pour flûte de Mozart, que l’on a également pu entendre au disque joué à la trompette ou au hautbois. Emmanuel Pahud en donne une version très propre, ne s’animant véritablement qu’au moment des cadences de chaque mouvement. Mais le meilleur de ce concert réside dans la Symphonie fantastique, œuvre pourtant déjà plutôt bien servie par la vidéo. Les Berliner Philharmoniker y brillent de mille feux collectivement – on notera le jeu des caméras qui nous permet de profiter de la belle enfilade de bassons et de cors à 1’24’45 – et par le biais des solistes, qu’il s’agisse de Karl-Heinz Steffens à la clarinette, de Dominik Wollenweber au cor anglais – quelle «Scène aux champs»! –, de notre Marie-Pierre Langlamet nationale à la harpe ou de l’inaltérable Walter Seyfarth à la clarinette en mi bémol! Les caméras, aux cadrages parfois perfectibles, ne nous en font pas perdre une miette, le spectateur pouvant notamment profiter en maintes occasions du visage ruisselant de Jansons qui, toujours sans baguette, dirige l’œuvre avec un engagement incroyable. Le documentaire adjoint sur la ville d’Istanbul est agréable à voir, sorte de dépliant touristique de bon aloi, qui donnera envie à ceux qui n’y sont pas allés d’y faire une petite visite.


Enfin, voici l’édition 2013 de l’Europakonzert, donné une nouvelle fois à Prague dans la magnifique salle espagnole du Château de la capitale de la République tchèque, où tout n’est que stucs (dont les caméras nous montrent de nombreux détails comme à 8’30), dorures et lourds lustres (à 2’20) au sein d’une une salle princière parquetée aux grandes fenêtres ouvertes sur l’extérieur. Le programme concocté par Sir Simon Rattle alliait intelligemment patrie d’origine (la Grande-Bretagne), patrie du cœur (Magdalena Kozená étant à la ville Mrs. Rattle) et patrie musicale avec une symphonie de Beethoven, emblématique du répertoire du Philharmonique de Berlin. La Fantaisie sur un thème de Thomas Tallis de Ralph Vaughan Williams (1872-1958) met à contribution les seules cordes de l’orchestre, et tout spécialement le quatuor des chefs de pupitres (où figurent en premier lieu Daishin Kashimoto au premier violon et Máté Szűcs à l’alto solo). Le jeu de chacun d’entre eux est excellent et Simon Rattle conduit l’ensemble avec une réelle implication. Pour autant, le meilleur moment restera sans aucun doute ces Chants bibliques de Dvorák, interprétés de manière superlative par la mezzo Magdalena Kozená. La connivence entre les artistes est évidente et le plaisir de faire de la musique ensemble est visiblement partagé. Que ce soit dans le premier chant («Les nuages sont sa couronne»), où le jeu des bois est superbe (à commencer par la clarinette et la flûte), dans l’émouvant «O Seigneur, exauce-moi !», dans le noir «Tourne toi vers moi» ou dans le chant conclusif «Chantez un chant nouveau à la louange du Seigneur», aux accents folkloriques comme seul Dvorák en a le secret, Magdalena Kozená est idéale. Les cameras du très professionnel Henning Kasten nous permettent de profiter de la moindre respiration de la chanteuse accompagnée, couvée pourrait-on presque dire, par un Simon Rattle aux anges. Quant à la Pastorale de Beethoven, on sera en revanche nettement plus critique en raison d’une interprétation qui, certes bien léchée, n’avance jamais et tend au contraire à s’enliser. L’orchestre s’avère beaucoup trop statique, y compris quand le chef cherche à relancer la dynamique (à 48’30), ce qui donne lieu à des pesanteurs rédhibitoires dans certains passages à commencer par l’«Orage», certains solos manquant par ailleurs cruellement de naturel, comme l’intervention du jeune clarinettiste-star Andreas Ottensamer à 1’03’00. Le concert s’achève donc sur une note plutôt négative en dépit, encore une fois, de Chants bibliques de toute beauté, le public n’en réservant pas moins une ovation debout à l’orchestre. Précisons enfin que le minutage de ce Blu-ray est de 94’ et non de 84’ comme indiqué par erreur sur la jaquette.


La page de l’Orchestre philharmonique de Berlin consacrée aux Europakonzerte


Sébastien Gauthier

 

 

 

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