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01/24/2011
Johann Strauss fils : Reitermarsch, opus 428 – Donauweibchen, opus 427 – Amazonen-Polka, opus 9 – Debut-Quadrille, opus 2 – Muthig voran!, opus 432 – Ritter Pázmán: Csárdás, opus 441 – Abschieds-Rufe, opus 179 – Spanischer Marsch, opus 433 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Joseph Lanner : Die Schönbrunner, opus 200
Johann Strauss père : Furioso-Galopp, opus 114 – Cachucha-Galopp, opus 97 – Radetzky-Marsch, opus 228 (arrangement Leopold Weninger)
Franz Liszt : Zwei Episoden aus Lenaus «Faust»: Der Tanz in der Dorfschenke
Josef Strauss : Aus der Ferne, opus 270 – Mein Lebenslauf ist Lieb’ und Lust, opus 263
Joseph Hellmesberger jr. : Die Perle von Iberien: Zigeunertanz (arrangement Max Schönherr)
Eduard Strauss : Ohne Aufenthalt, opus 112

Wiener Philharmoniker, Franz Welser-Möst (direction), Eleonora Abbagnato, Nicolas Le Riche (solistes), Wiener Staatsballett, Jean-Guillaume Bart (chorégraphies), Johan Engels (costumes), Brian Large [concert], Hannes Rossacher [documentaire] (réalisation)
Enregistré en public à Vienne (1er janvier 2011) – 148’27 [DVD] et 101’13 [CD]
Decca DVD 074 3411 et album de deux disques 478 2601 (distribués par Universal) – Format 16:9 – Region code: 0 – LPCM Stereo/DTS 5.0. Surround






Pour son soixante-dixième anniversaire, le concert du Nouvel An, comme toujours, est disponible dans un délai record; le programme se conclut, comme toujours, avec les deux tubes des Johann Strauss, fils et père, Le Beau Danube bleu (1867), après le retentissant «Prosit Neujahr!» adressé au public par les Philharmoniker et leur chef à l’unisson, puis la Marche de Radetzky (1848) où chacun frappe des mains en mesure; les musiciennes, comme toujours, peinent à se faire une place (même si Albena Danailova, premier violon de la Staatsoper depuis 2008, est assise aux côtés du Konzermeister Rainer Küchl) et n’échappent pas au traditionnel pantalon rayé gris; les fleurs, comme toujours, décorent la salle dorée du Musikverein comme un défi lancé au calendrier; l’événement, comme toujours, est parrainé par la montre-qu’il-faut-avoir-eue-avant-cinquante-ans, âge que la plupart des spectateurs endimanchés semblent avoir dépassé depuis belle lurette; et il y a, comme toujours, un trait d’humour typique de ce rituel de début d’année, lorsque le chef et un percussionniste jouent les employés de chemin de fer dans la polka rapide Sans arrêt (1873) du frère cadet de la famille Strauss, Eduard. Même Brian Large, réalisateur de 1989 à 1993 puis de 1997 à 2009, est de retour.


La cause est entendue: tout ou presque est affaire d’habitudes. En revanche, ce qui change chaque année, c’est celui qui est invité à diriger en cette occasion. En 2011, Franz Welser-Möst, tout jeune cinquantenaire, se voit conférer cet honneur pour la première fois. Mais il est ici chez lui: Generalmusikdirektor à Vienne depuis l’automne 2009, il a en outre de qui tenir, comme le rappelle dans la notice (en allemand, anglais et français) Clemens Hellsberg, violoniste du rang et président du conseil d’administration de l’orchestre. Il descend en effet de la petite-fille de Ferdinand Dommayer, exploitant de la salle de bal où Johann Strauss connut ses premiers succès, dont témoignent deux pages de jeunesse qui n’avaient jamais programmées jusqu’alors le 1er janvier, Debut-Quadrille (1844) et Polka des amazones (1845). Le chef autrichien se souvient aussi qu’en 1999 à Zurich, il a donné la première helvétique de Simplicius (1887), opérette de Johann fils, dont il donne trois extraits (une valse, une marche et une polka rapide).


A la faveur du bicentenaire de sa naissance, c’est un autre Franz – Liszt – qui fait sa première apparition au Neujahrskonzert, avec «La Danse à l’auberge du village», le second des Deux Episodes du «Faust» de Lenau, autrement dit la Première Méphisto-Valse (1858). Deux œuvres peu connues de la famille Strauss inspirées par le compositeur hongrois marquent également l’ouverture d’une année au cours de laquelle les hommages se multiplieront dans le monde entier: le galop Furioso (1839) de Johann père (à ne pas confondre avec celui de Johann fils qui porte le même titre), sur le thème du Grand galop chromatique que Liszt venait de publier, et la valse Cris d’adieu (1856) de Johann fils, marquant sa venue à la Philharmonie dans le cadre des manifestations organisées pour le centenaire de la naissance de Mozart. En seconde partie, Welser-Möst a conçu une sorte d’intermède espagnol, avec la Marche espagnole (1888) de Johann fils, une assez médiocre «Danse tzigane» extraite du ballet La Perle d’Ibérie de Joseph Hellmesberger fils (1855-1907) et le galop Cachucha (1837) de Johann père.


Et que penser de ce millésime 2011? Welser-Möst se révèle assez sage, presque sérieux, d’un ton plus badin qu’humoristique, d’une baguette plus nette que pétillante. Si cette bonhomie ne messied pas nécessairement à la Marche de Radetkzy, elle ne suffit pas à mettre en valeur toutes les pièces légères, comme la Csárdás extraite de Chevalier Pázmán (1891) – la comparaison avec Kleiber (1989, CBS) est sans appel. Sa Méphisto-Valse manque elle aussi de mordant – il est vrai que l’œuvre, malgré son titre, peine à trouver sa place dans l’ambiance de ce concert. Si l’orchestre continue bien évidemment de s’approprier cette musique comme aucun autre, la finition n’apparaît toutefois pas toujours digne de sa réputation.


Le spectacle est édité intégralement aussi bien en disque qu’en DVD, ce dernier apportant bien évidemment quelques suppléments en images: le château de Schönbrunn pendant la valse Die Schönbrunner (1842) de Lanner, le village de Raiding (Doborján), lieu de naissance de Liszt, pendant la Méphisto-Valse, et le Musikverein durant Le Beau Danube bleu, la prestation des jeunes élèves du Ballet de l’Opéra d’Etat de Vienne s’achevant dans la salle même du concert. En option, deux pages de Josef Strauss peuvent être visionnées avec les danseurs du ballet d’Etat de Vienne: chorégraphiées par Jean-Guillaume Bart, qui fut étoile (2000-2008) du Ballet national de l’Opéra de Paris, elles se déroulent au Staatsoper pour la polka-mazurka Aus der Ferne (1869) puis au château Laudon pour la valse Mein Lebenslauf ist Lieb’ und Lust (1869). Quant au documentaire «Die Wiener Philharmoniker on Tour», filmé par un chaud mois de juillet 2010 au cours de vacances studieuses sur la Baltique, il consiste en un simple montage d’images sans commentaire (ni même la moindre indication sur les musiques sélectionnées). Au fil de cet album souvenir de près de vingt-cinq minutes, qui a parfois peu à envier à un épisode de «La croisière s’amuse», c’est une succession de cartes postales mettant en scène les musiciens, qu’on voit par ailleurs en différentes formations de chambre (quintette à vent, quatuor de violoncelles) à bord même du navire: Saint-Pétersbourg avec Valery Gergiev; Kaliningrad avec Christian Thielemann, qui se fait un plaisir de participer à la cérémonie au cours de laquelle Hellsberg dévoile une plaque à la mémoire d’Otto Nicolai, fondateur des Philharmoniker, né deux siècles plus tôt dans cette cité alors dénommée Königsberg; Helsinki avec Rudolf Buchbinder; Stockholm; enfin, Tallinn en plein air avec Ildikó Raimondi.


A propos de Baltique, c’est précisément au Letton Mariss Jansons, déjà invité le 1er janvier 2006, qu’il reviendra de diriger l’édition 2012 du concert du Nouvel An.


Simon Corley

 

 

 

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