|
Back
09/14/2010
Charles Gounod : Mireille
Inva Mula (Mireille), Charles Castronovo (Vincent), Franck Ferrari (Ourrias), Alain Vernhes (Ramon), Anne-Catherine Gillet (Vincenette), Sylvie Brunet (Taven), Sébastien Droy (Andreloun), Nicolas Cavallier (Ambroise), Amel Brahim-Djelloul (Clémence), Ugo Rabec (le passeur), Chœur et Orchestre de l'Opéra national de Paris, Patrick Marie Albert (chef de chœur), Marc Minkowski (direction musicale), Nicolas Joel (mise en scène), Ezio Frigerio (décors), Franca Squarciapino (costumes), Vinicio Cheli (lumières), Patrick Ségot (chorégraphie), François Roussillon (réalisation TV)
Filmé en Haute Définition à l'Opéra national de Paris (Palais Garnier), le 14 Septembre 2009 – 151'
Référence Fra Musica: FRA002 (distribué par harmonia mundi) - Référence Blu Ray: FRA 502
Format 16/9 – Toutes zones – Dolby digital stéréo/DTS 5.1 – Sous-titres en français, anglais, allemand, espagnol et italien
Mireille a le vent en poupe. L'œuvre de Gounod a triomphé cet été aux Chorégies d'Orange (lire ici) et elle a été choisie pour l'ouverture de la saison 2009/2010 de l'Opéra national de Paris, au répertoire duquel elle fait son entrée. Si le choix a surpris les amateurs d'œuvres plus connues, il a fallu se rendre à l'évidence: la réussite était au rendez-vous. Mireille est donnée à guichet fermé, la demande de places excède largement la capacité totale des dix représentations, et la production est plébiscitée par le public avec plus d'un million de téléspectateurs sur les écrans de France 3 lors de la diffusion en direct, à une heure de grande écoute, de la première, le 14 Septembre 2009. C'est cette représentation, magnifiquement captée par François Roussillon, qui est offerte aujourd'hui à la pérennité avec ce DVD de Fra Musica dont la sortie commerciale est prévue le 23 Septembre.
Nous ne reviendrons pas sur tous les aspects de cette bonne présentation de Nicolas Joel (lire ici), le tout nouveau directeur de l'Opéra national de Paris, qui a tenu a réaliser lui-même la mise en scène. Disons qu'elle est classique (mais comment faire autrement avec Mireille?), visuellement attractive, fluide et efficace, principalement grâce aux décors de Ezio Frigerio, aux costumes toujours réussis de Franca Squarciapino, ainsi qu'aux éclairages dûs au talentueux Vinicio Cheli. Pourtant, quelques détails, même s'ils n'entâchent pas la qualité de l'ensemble, ne manqueront pas d'agacer les authentiques Provençaux. Que ce champ de blé du premier et deuxième actes, même s'il est beau à regarder, est incongru! Mais depuis quand la Provence est-elle le grenier à blé de la France? Et ces magnanarelles n'ont vraiment pas l'air, en agitant sottement leur branche de mûrier, de se livrer à la culture du vers à soie. Et cette farandole qui n'en est pas une! Pff!
L'Albanaise Inva Mula est une Mireille bouleversante, vocalement à l'aise, sauf dans le bref passage ornementé de l'air du deuxième acte «Mon cœur ne peut changer», faiblesse que l'on retrouve hélas chez presque toutes les interprètes de ce rôle. À l'exception de l'Ourrias de Franck Ferrari qui accuse toujours une émission peu convaincante et un manque de projection - deux défauts fort regrettables pour camper ce bouvier fat, vaniteux et poltron - le reste de la distribution (et même les petits rôles) offre une véritable leçon de chant français où pas une miette du moindre mot ne nous échappe tant l'articulation et le style sont du meilleur niveau. Cela vaut tout particulièrement pour le Ramon d'Alain Vernhes, l'Ambroise de Nicolas Cavallier, ou encore la Taven de Sylvie Brunet. Charles Castronovo ne possède pas une voix très puissante mais il est sincère, charmeur, et son Vincent convainc.
La direction de Marc Minkowski a surtout le mérite de ne pas sombrer dans la grandiloquence tout en jouant finement sur les contrastes entre légèreté et intensité de certaines pages.
Présentés en complément on trouve les inévitables entretiens avec Nicolas Joel, Marc Minkowski et le dramaturge Christophe Ghristi.
On ne peut que chaleureusement recommander ce coffret dont la présentation et le livret (dans les mêmes langues que les sous-titres) sont très soignés.
Christian Dalzon
|
