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06/19/2009 The Dvorák Cycle, Vol. 4 & 6
Antonín Dvorák : Symphonie N° 9 « du Nouveau monde», opus 95 – Concerto pour violoncelle n° 2, opus 104
Requiem, opus 89
Mischa Maisky (violoncelle), Orchestre Symphonique de Prague, Libor Pesek (direction)
Luca Popp (soprano), Eva Randova (mezzo-soprano), Josef Protschka (ténor), Peter Mikulas (basse), Chœur Symphonique de Prague, Orchestre Symphonique de Prague, Petr Altrichter (direction)
Rodney Greenberg (réalisation) Concerts enregistrés à Francfort (1993) – 89’ et 110’
2 DVD séparés Arthaus 102 141 et 102 145 (distribués par Intégral) – Format 4:3 – Region code: 0 – Son PCM/DTS 5.1
Pourquoi publier en DVD tel témoignage filmé d’un concert symphonique plutôt qu’un autre, sachant qu’en la matière la plus-value de l’image par rapport à un produit audio classique reste relative, hors personnalité musicale particulièrement exceptionnelle à documenter? Heureusement les lois du marché incitent les éditeurs à une certaine prudence, l’offre symphonique en DVD restant quantitativement plus réduite que pour l’opéra. Reste à dénicher dans ce paysage pas forcément très attractif telle ou telle perle relativement rare, et signalons que dans cette courageuse Edition Dvorák on en trouvera effectivement quelques unes.
On remarquera d’abord la qualité d’ensemble de ces captations, réalisées dans le cadre neutre de l’Alte Oper de Francfort (larges parois de bois sombre qui mettent bien en valeur les silhouettes des musiciens, forte hauteur du balcon qui permet des plans très élevés sur l’orchestre), dans une bonne qualité d’image (ces enregistrement ont été effectués au début des années 1990). Le son est également riche est bien étagé. Bref ces produits sont de bonne tenue, et commercialisés de surcroît à prix attractif.
Chemin faisant on y trouve même de l’exceptionnel, à commencer par le splendide Concerto pour violoncelle joué par Mischa Maisky avec moins de contorsions et un style plus direct que d’habitude (le contraste avec un discutable enregistrement DG dirigé par Zubin Mehta est patent). De surcroît la couleur bleu électrique du chemisier de scène du soliste est télégénique, et les gros plans permettent d’assister à une véritable leçon de maintien d’archet et de tenue de la main gauche, que les violoncellistes apprécieront sans doute.
Autre grand moment, la partie de soprano du Requiem tenue par Lucia Popp, même si cette participation n’est pas forcément essentielle dans la perception globale d’une interprétation solide mais sans rayonnement choral et orchestral décisif (mezzo et basse sont par ailleurs particulièrement raides). Tout témoignage de l’art de la chanteuse d’exception qu'était Lucia Popp reste bon à prendre, et pas forcément seulement sonore, tant l’image se révèle ici édifiante et techniquement instructive : une véritable démonstration de beau chant.
Pour le reste, une interprétation de la Symphonie N° 9 «du Nouveau monde » plus générique mais toujours intéressante, ou du moins sans faute de goût. Une bonne livraison Dvorák, pour ceux qui ne peuvent plus se passer de musique en images, et surtout un agréable détour à conseiller pour les inconditionnels de Lucia Popp voire de Mischa Maisky.
Laurent Barthel
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