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06/15/2008
Chronique d’une saison – José van Dam, vingt-cinq ans après
Gérard Corbiau (réalisation) – 149’ (sous-titres en néerlandais et anglais)
RTBF Editions. Format 4/3 et 16/9







Sous-titré « Un des plus grands chanteurs de notre temps », ce DVD captivant propose un double portrait de José van Dam réalisé par Gérard Corbiau et complété par un entretien d’une grosse demi-heure entre ce dernier et le chanteur. Un hommage de premier ordre à l’un des musiciens belges les plus célèbres qui soit.


Le premier documentaire (« Chronique d’une saison ») a été réalisé en 1981, c’est-à-dire avant le film Le Maître de Musique (1988) de Corbiau qui a permis de révéler José van Dam à un plus large public. Hormis sa participation à un Don Giovanni dans les années septante, ce n’est qu’à partir de la saison 1981/1982 que le baryton entame véritablement sa carrière à la Monnaie, et ce dans le rôle de Philippe II de Don Carlo de Verdi, spectacle précédé d’un récital sur la scène bruxelloise avec Jean-Claude Vanden Eynden. Ces deux productions constituent les piliers de ce film réalisé avec finesse, économie de moyen et simplicité. Les commentaires constituent un contrepoint pertinent et jamais envahissant ; grande est ainsi la place accordée à la musique et à la parole du chanteur.


Vingt-cinq ans séparent cette chronique du second documentaire. Celui-ci a bien sûr été tourné à la Monnaie (production de Boris Godounov), mais également à la Scala de Milan (en récital avec le jeune Roberto Giordano), à l’Opéra Bastille de Paris, au Festival Saito Kinen au Japon ainsi qu’à la Chapelle Reine Elisabeth à Waterloo. C’est que l’enseignement prend aujourd’hui une place importante dans la vie de cet artiste qui fut, par ailleurs, avec Gerard Mortier et le Comte Jean-Pierre de Launoit, à l’origine de l’introduction du chant dans le Concours Reine Elisabeth. D’une durée équivalente à celle du précédent, ce film est plus riche puisqu’il comporte quelques images d’archives (avec Karajan) mais également des interventions (Annie Erhat, son ancien professeur de piano, Mortier, Giordano) qui ne tombent jamais dans le dithyrambe déplacé. L’intimité de ce chanteur, manifestement blagueur avec son entourage, est ainsi très légèrement révélée. La voix off de Gérard Corbiau n’est quant à elle pas de trop.


Dans l’entretien décontracté et amical avec le cinéaste, José van Dam évoque son enfance, ses maîtres (Frédéric Anspach fut son unique professeur de chant), ses débuts, Herbert von Karajan (un personnage aussi timide que lui, au dire du chanteur), Joseph Losey (le rôle de Leporello fut sa première expérience au cinéma, en 1979), la solitude de l’artiste, le lied, le pouvoir de séduction de sa voix, au timbre reconnaissable entre tous, ainsi que son répertoire de prédilection.


Qui d’autre que ce réalisateur belge amoureux de musique aurait pu signer un portrait aussi juste et fin de José van Dam ?




Sébastien Foucart

 

 

 

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