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02/25/2008
Johann Strauss fils : Napoleon-Marsch, opus 156 – Orpheus-Quadrille, opus 236 – «Indigo und die vierzig Räuber» (Ouverture) – Freuet euch des Lebens, opus 340 – Bluette, opus 271 – Tritsch-Tratsch-Polka, opus 214 – Russischer Marsch, opus 426 – Die Pariserin, opus 238 – Kaiser-Walzer, opus 437 – Die Bajadere, opus 351 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Josef Strauss : Dorfschwalben aus Österreich, opus 164 – Laxenburger-Polka, opus 60 – Die Libelle, opus 204 – Sport-Polka, opus 170
Joseph Hellmesberger jr. : Kleiner Anzeiger, opus 4
Johann Strauss père : Paris Walzer, opus 101 – Versailler-Galopp, opus 107 – Chineser-Galopp, opus 20 – Radetzky-Marsch, opus 228
Josef Lanner : Hofball-Tänze, opus 161

Ballett der Wiener Staatsoper und Volksoper, Wiener Philharmoniker, Georges Prêtre (direction), Brian Large (réalisation)
Enregistré en public au Wiener Konzertverein (1er janvier 2008) – 110’
Decca 074 3246 – Format : 16/9 – Region code : 0 (worldwide)


Pour Georges Prêtre, c’est une consécration : jamais Français n’avait dirigé, à Vienne, le concert du Nouvel an. Il est vrai qu’il est un peu viennois, en raison notamment de ses liens étroits avec les Wiener Symphoniker, dont il a été dans les années quatre-vingt le premier chef invité. Cela dit, le programme de ce 1er janvier 2008 ne s’en révèle pas moins très français : Marche de Napoléon (III), Valse Paris, Galop de Versailles, Quadrille d’Orphée d’après Offenbach, polka intitulée La Parisienne, etc. De fait, Prêtre confère à cette musique une franchise d’accent, une clarté, une sonorité spécifiques, qu’on n’avait guère l’habitude de trouver dans ces Neujahrskonzerte, même si les Wiener Philharmoniker restent toujours aussi magiques.


On a un peu peur, au début, à l’écoute de cette Marche de Napoléon très carrée, presque rigide. Les Hirondelles villageoises d’Autriche rassurent vite : au-delà de la netteté du trait, le chef sait rester souple dans le rythme de la valse, voire s’abandonner aux plaisirs du rubato, fort de la complicité bienveillante de musiciens visiblement conquis. La direction s’avère tout sauf mécanique : la Valse de Paris a plein de charme, La Parisienne est très chic, la valse Profitez de la vie respire avec élégance. Rien de pompier non plus dans le Galop de Versailles, où l’orchestre fait preuve d’une virtuosité pétillante dont lui seul sans doute est capable, pour ne rien dire de la conclusion du Quadrille d’Orphée, dont le cancan endiablé évite toute vulgarité. Prêtre s’amuse sans s’encanailler, mimant parfois la musique, comme dans Bluette française, que ce chef lyrique dirige comme une scène d’opéra ou d’opéra-comique, ou dans une Marche russe sans excès de poids. Il n’a pas non plus oublié les événements sportifs de l’été : l’orchestre brille de mille feux dans un Galop chinois pour les Jeux olympiques de Pékin, offrant une Polka sportive pour le championnat d’Europe de football, qui se disputera à Vienne.


Mais le Neujahrskonzert a aussi sa pierre d’achoppement : pas question de faire l’impasse sur la Valse de l’empereur ou Le Beau Danube bleu, où d’illustres baguettes, de Clemens Krauss, qui a ressuscité la tradition du Neujahrskonzert après l’Anschluss, à Nikolaus Harnoncourt, ont laissé des souvenirs très forts. Pas plus que dans la Tritsch-Tratsch Polka, le chef français n’a pas à rougir de la comparaison, ne cherchant à imiter personne : il les dirige de façon très lyrique, parfois dans un esprit chambriste, peu soucieux de fausse grandeur, prenant son souffle, ménageant des moments de rêve, notamment au début du Danube, où les sonorités de l’orchestre ont quelque chose d’envoûtant. Cette magie fait seulement un peu défaut dans La Libellule, surtout pour ceux qui ont dans l’oreille le concert de 1989 avec Carlos Kleiber. Il n’empêche : l’axe Paris-Vienne, grâce à Georges Prêtre, a parfaitement fonctionné.


Didier van Moere

 

 

 

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