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06/03/2007
Gioacchino Rossini: La Gazza ladra
Carlos Feller (Fabrizio), Nucci Condò (Lucia), David Kuebler (Giannetto), Ileana Cotrubas (Ninetta), Brent Ellis (Fernando), Alberto Rinaldi (le Podestat), Elena Zilio (Pippo), Chœur de l’Opéra de Cologne, Orchestre du Gürzenich, Bruno Bartoletti (direction), Michael Hampe (mise en scène)
Enregistré à l’Opéra de Cologne en 1987 – 182’.
Arthaus 102 203. Format : 4:3. Region code : 0. (distribué par Intégral)


Des couverts qui ont disparu… une jolie servante accusée puis condamnée à mort… sauvée de justesse quand on découvre que le larcin n’est qu’une facétie de la pie voleuse qui donne son titre à l’ouvrage, tel est le sujet de ce melodramma rossinien. Vingt ans après, la production de Michael Hampe paraît sans histoire mais très professionnelle, le metteur en scène visant plus à illustrer la musique qu’à nous offrir une véritable interprétation. Tout y sonne juste et sans excès, notamment dans les épisodes les plus pathétiques, comme celui de la condamnation à mort de Ninetta, très sobrement traitée. Ceux qui n’aiment que la distanciation, le énième degré ou la provocation en seront pour leurs frais. On se réjouit en tout cas de redécouvrir cette partition où Rossini va assez loin dans la peinture des caractères : le vilain Podestat, qui aimerait bien échanger la grâce de la pauvre Ninetta contre ses faveurs, semble un ancêtre du Scarpia puccinien. Et la figure du père, l’autre basse de l’opéra, anticipe sur certains personnages de Verdi.
L’interprétation de cette œuvre assez inattendue de Rossini est solide et homogène. Tous ont l’agilité nécessaire dans des parties où la virtuosité reste relative, même s’il n’est pas sûr qu’ils incarnent avec la plus parfaite authenticité les canons du chant rossinien. Toujours idéale dans les rôles de victimes innocentes, Ileana Cotrubas séduit par la noblesse de ses phrasés, son refus du sentimentalisme facile, faisant un peu de Ninetta la descendante de Pamina ou d’Ilia. On saluera aussi les deux basses, l’inquiétant Podestat d’Alberto Rinaldi et le Fernando digne de Brent Ellis. David Kuebler, qu’on associe maintenant plutôt au premier vingtième siècle – on vient de le voir dans L’Affaire Makropoulos à Bastille -, fréquentait alors non sans succès un répertoire plus italien et plus léger, même si son timbre pouvait apparaître un peu nasal. Bruno Bartoletti dirige efficacement, comme à son habitude, mais a parfois la baguette un peu lourde, un peu carrée pour une telle œuvre, ne pouvant attendre d’un orchestre dont ce répertoire n’est pas le pain quotidien qu’il arrondisse des angles trop aigus. On aimerait aussi goûter davantage les saveurs de l’orchestre de Rossini, qui se montre parfois particulièrement inventif.
Cela dit, ne boudons pas notre plaisir : l’ensemble se tient fort bien et ces trois heures de musique méconnue, finalement plus riche en ensembles qu’en airs, ne suscitent jamais l’ennui.


Didier van Moere

 

 

 

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