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05/09/2007
Joseph Haydn : La Création
Arleen Auger (Gabriel), Peter Schreier (Uriel), Walter Berry (Raphaël), Gabriele Sima (Eve), Roland Hermann (Adam). Chœur Arnold Schoenberg, Collegium Aureum, direction Gustav Kuhn.
Enregistré à Vienne le 31 mars 1982 – 114’.
TDK DVWW-COCREA (Intégral). Format : 4:3. Region Code : 0 (distribué par Intégral)


Deux cent cinquante ans après la naissance de Haydn, voici La Création dans un cadre digne d’elle : la salle des fêtes de l’ancienne Université de Vienne, où le compositeur l’avait entendue sous la direction d’Antonio Salieri le 27 mars 1808. Que ceux qui ont vu les mornes représentations de La Clémence de Titus à l’Opéra de Paris ne s’arrêtent pas au nom de Gustav Kuhn : sa direction est ici tout autre, vive et légère, avec ce que l’œuvre appelle de théâtralisation pour nous raconter la naissance du monde. Le mystère et l’effroi du chaos, la clarté du premier matin sont bien là ; la baguette ne s’alourdit jamais pour les chœurs. Si justement l’éloge du Chœur Arnold Schoenberg, souvent choisi par Nikolaus Harnoncourt – il a gravé avec lui sa dernière Création -, n’est plus à faire, l’inflation d’ensembles jouant à l’ancienne a un peu fait oublier le Collegium Aureum, constitué de remarquables solistes n’ayant guère à envier à leurs successeurs. On aurait évidemment aujourd’hui des timbres plus épicés, des rythmes plus marqués, des tempos plus contrastés, mais le Collegium Aureum a sa place dans l’histoire de l’interprétation.
Un des attraits de cette soirée viennoise réside dans la qualité exceptionnelle des solistes. L’Uriel d’Arleen Auger est splendide de lumière et de charme, rayonnant dans ses deux airs de la grâce de vocalises toujours habitées et de la pureté d’un aigu cristallin, notamment « Auf starkem Fittige », où l’évocation des oiseaux n’est jamais mièvrement décorative. Peter Schreier, pas si nasal que cela, donne comme toujours une leçon de style et d’intelligence, radieux dans « Mit Würd und Hoheit angetan », extasié dans « Aus Rosenwolken bricht » où l’art du legato assouplit l’articulation du récitatif. L’art du récitatif n’est pas moins remarquable chez Walter Berry, lui aussi un des meilleurs « diseurs » parmi les chanteurs allemands, qui a tant de fois chanté Raphaël avec Karajan, à la fois puissant et chaleureux - « Am Anfange schuf Gott », au début, a rarement trouvé interprète aussi éloquent -, très à l’aise aussi dans des airs parfaitement adaptés à sa tessiture de baryton-basse. Moins connus, plus modestes, mais parfaitement appariés, l’Eve ravissante de Gabriele Sima et l’Adam chaleureux de Roland Hermann ne pâlissent pas – les wagnériens se souviennent qu’il chantait Beckmesser dans Les Maîtres Chanteurs d’Eugen Jochum.
Le concert est précédé d’une excellente introduction de dix-sept minutes, ce qui n’est pas si courant.


Didier van Moere

 

 

 

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