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04/10/2007
Giuseppe Verdi : Simon Boccanegra
Thomas Hampson (Simon Boccanegra), Ferruccio Furlanetto (Fiesco), Cristina Gallardo-Domâs (Amelia), Miroslav Dvorsky (Adorno), Boaz Daniel (Paolo Albiani), Dan Paul Dumitrescu (Pietro), Choeur et Orchestre du Wiener Staatsoper, Daniele Gatti (direction), Stefan Mayer (décors), Moidele Bickel (costumes), Peter Stein (mise en scène)
Enregistré au Staatsoper de Vienne (octobre 2002) - 137’
1DVD TDK DVWW-OPSIBOW - région 0 (distribué par Intégral)


Ce DVD est le témoignage des premiers Simon Boccanegra de Thomas Hampson. Le chemin parcouru jusqu’à son interprétation magistrale en février 2007 au Met est perceptible même s’il était déjà plus que convaincant cinq ans plus tôt. Le baryton est entouré d’une distribution qui frise l’idéal.



La mise en scène de Peter Stein n’apporte pas une grande originalité à l’œuvre de Verdi mais elle se laisse regarder. Elle joue beaucoup sur les couleurs, très lumineuses (duo entre Simon et sa fille), sombres comme la mort de Simon, etc… Les costumes, en revanche, sont très beaux (on retiendra la belle robe rouge d’Amelia), dans des tissus moirés. La direction d’acteurs n’est pas très évoluée. Ne resteront que quelques belles images.


La prestation de Thomas Hampson est remarquable. Le prologue voit un Simon Boccanegra implorant, jeune, impétueux et tout à sa passion pour Maria: sa voix se fait presque légère et Fiesco le domine complètement. Son air “Del mar sul lido” est chanté avec une grande émotion et son timbre si doux, si charmeur rend son chant encore plus douloureux. Changement complet à partir du premier acte, puisque vingt-cinq ans ont passé, mais Simon Boccanegra n’a en rien perdu son humanité. Le duo avec sa fille “Figlia! a tal nome io palpito” est absolument magnifique, mais une fois les effusions avec sa fille terminées, il reprend une voix plus hautaine, plus noble. Mais si l’on ne devait retenir qu’un moment, ce serait la mort de Simon à partir de “M’ardon le tempi”. Thomas Hampson susurre les notes avec une voix presque blanche, il allonge le tempo, mais la scène ne serait pas aussi extraordinaire s’il n’était accompagné et soutenu par le non moins remarquable Ferruccio Furlanetto.
La basse italienne ne connaît pas de rivaux dans le rôle de Fiesco. La voix du chanteur est toujours aussi belle et flexible et il sait la rendre terrifiante comme dans son entrée en scène dans le prologue “A te l’estreme addio”. Mais peu à peu le personnage s’humanise, pour éprouver de la douleur à la mort de son ennemi. Car Ferruccio Furlanetto est un acteur fabuleux qui exprime beaucoup avec un regard, un geste.
Moins surmédiatisée que certaines sopranos, Cristina Gallardo-Domâs poursuit sa carrière avec sagesse et ses prestations sont toujours remarquées. En effet, la chanteuse non seulement possède des moyens vocaux extraordinaires (pureté de la voix, homogénéité dans la tessiture, aigus rayonnants et puissants) mais aussi une musicalité qui lui permet de dessiner un personnage et de le faire évoluer au cours de l’opéra. Son air d’entrée au premier acte est remarquable: elle le débute avec une insouciance de jeune fille pour ensuite se troubler au moment de “la notte” avec des teintes bien plus sombres. Elle n’hésite pas non plus à sortir les griffes quand elle défend son amour auprès de son père au second acte: la confrontation entre les deux personnages est vraiment saisissante.
Miroslav Dvorsky, appelé à remplacer un collègue défaillant, est honnête et tient sa partie avec conviction. Sa voix ne manquerait pas d’intérêt s’il se débarrassait de quelques tics vocaux. Son air “Cielo pietoso, rendila” est bien mené, mais son chant est un peu trop compliqué pour être dramatiquement crédible.
Boaz Daniel, presque inconnu à cette époque et qui s’est fait depuis lors un nom à Vienne, accomplit des débuts remarqués dans le rôle de Paolo Albiani: il possède une belle voix de baryton chatoyante et qui sait s’alléger, s’assouplir pour épouser la ligne verdienne. Son air dans le prologue ne manque pas de relief.


La direction de Daniele Gatti est très bonne et le chef reflète bien l’ambiance de Verdi avec des notes accentuées, des petites touches expressives qui se diffusent ensuite pendant plusieurs mesures comme dans le passage du chœur dans le prologue “All’alba tutti qui verrete”.



Ce DVD est indispensable pour qui veut connaître et apprécier l’oeuvre de Verdi. Certes la version captée au Met avec Placido Domingo et Kiri te Kanawa est d’une très haute qualité (également chez Deutsche Grammophon) mais le duo des voix graves est bien supérieur dans cette version.


Manon Ardouin

 

 

 

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