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02/19/2007
Joseph Haydn : Symphonie n° 103 «Mit dem Paukenwirbel»
Jean-François Zygel (présentation), Orchestre philharmonique de Radio France, Ton Koopman (direction), Stéphan Aubé (réalisation)
Enregistré en public à Paris (13 janvier 2006) – 86’41
DVD Naïve DR 2124 – Code région: 0
Dans la collection «La Leçon de musique de Jean-François Zygel», l’Orchestre philharmonique de Radio France débute une série coproduite avec Arte, intitulée «Les Clefs de l’orchestre» et enregistrée en public à l’Auditorium Olivier Messiaen devant des spectateurs jeunes, voire très jeunes, mais que l’on peut recommander sans peine à des publics de tous âges, car chacun y trouvera de quoi s’instruire et se divertir.
Jean-François Zygel analyse ici successivement les quatre mouvements de la Cent troisième symphonie «Roulement de timbales» (1795) de Haydn, interprétée au fur et à mesure – exemples puis mouvements entiers – sous la direction de Ton Koopman, qui devait la diriger à nouveau le lendemain dans le cadre d’un concert de la saison du Philhar’: trompettes naturelles, petites timbales anciennes, tout naturellement en vedette jusqu’au dernier accord, pas de vibrato, articulation dégraissée, Menuet anguleux et vif, on tient ici sans surprise une bonne version d’inspiration «baroqueuse», une conception à laquelle les musiciens se plient visiblement avec plaisir. Koopman, dans sa soixante-deuxième année au moment de l’enregistrement, fait une moue amusée lorsque le présentateur décrit Haydn, soixante-trois ans lorsqu’il compose cette symphonie, comme «relativement âgé», mais, vêtu d’une superbe veste rouge, il se prête au jeu avec efficacité et bonhomie tout au long des cinquante-cinq minutes de cette séance.
Zygel, quant à lui, reste évidemment fidèle aux principes de ses «leçons»: exemples donnés depuis son piano, instillation de notions fondamentales (forme sonate, majeur/mineur), mais aussi facéties (transformation en tango du thème de l’Andante più tosto allegretto). S’il se laisse parfois emporter («Haydn n’a pratiquement pas écrit d’opéras», une assertion qu’il nuance toutefois immédiatement) ou si l’on peut contester certaines formules aussi frappantes que réductrices («Mozart chante, Haydn construit»), ce qui fait en revanche le prix de sa présentation, c’est la manière qu’il a de trouver des approches nouvelles et parlantes, comme la minutieuse décomposition d’un tutti: bref, la pédagogie.
La réalisation de Stéphan Aubé prend le parti de multiplier les très gros plans sur les musiciens ou sur le public, mais elle restitue bien le côté vivant et les imperfections de la prise sur le vif: même si un discret montage a bien entendu permis d’élaguer d’éventuelles scories, le produit n’est pas figé, et c’est ce qui fait aussi son charme.
Plus de trente minutes de bonus viennent augmenter de moitié la durée de ce DVD: un entretien avec Koopman; diverses «chutes», c’est-à-dire d’autres pistes d’analyse que Zygel n’a sans doute pu exposer dans le temps qui lui était imparti en direct; diverses questions posées aux deux protagonistes ainsi qu’à un représentant de chaque grande famille de l’orchestre par quelques enfants issus du public.
Un deuxième DVD devrait sortir prochainement dans cette collection: consacré cette fois-ci au Boléro de Ravel, il vient en effet d’être capté à Radio France (voir ici).
Simon Corley
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