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01/27/2007
Carl Maria von Weber: Der Freischütz
Ernst Kozub (Max), Gottlob Frick (Kaspar), Arlene Saunders (Agathe), Edith Mathis (Ännchen), Tom Krause (Ottokar), Hans Sotin (Un ermite), Franz Grundheber (Kilian), Toni Blankeheim (Cuno), Bernhard Minetti (Samiel), Chœur et Orchestre de d'Opéra de Hambourg, Leopold Ludwig (direction)
Enregistré à l'Opéra de Hambourg par Joachim Hess (1968) – 123 '
Arthaus Musik 101 271 (distribué par Intégral)


Ce DVD fait partie de la même famille de représentations filmées réalisées dans les années 60 par l’Opéra de Hambourg à l’initiative de Rolf Liebermann. On y retrouve plusieurs mêmes artistes que l’on pouvait apprécier dans Les Noces de Figaro et La Flûte enchantée) tout comme la volonté de réalisme recherchée par Liebermann.
Celui-ci s’en est expliqué dans ses mémoires, Actes et Entractes : «L’heure était à la vérité – cette vérité profonde des personnages qui devenait le principal objectif des chanteurs». La mise en scène traditionnelle cherche avant tout à donner l’impression au spectateur qu'il est bien au cœur de la campagne allemande la plus traditionnelle.


Si les opéras que Liebermann avait produits avaient ainsi fortement contribué à la renommée internationale de l’Opéra de Hambourg et à la connaissance et la diffusion des œuvres, le résultat apparait aujourd’hui un peu désuet et un tantinet conventionnel. Le respect de la lettre de l’œuvre fait hélas ressortir la naïveté de l’histoire et sa faiblesse dramatique. Quant à la caméra, si elle permet une grande liberté de mouvement et facilite une proximité des chanteurs, elle ne fait que trop ressortir la limite de leurs capacités d’acteurs. Le final en particulier parait si artificiel avec chœurs et solistes qui restent immobiles si longtemps avec un sourire un rien crispé sur leurs visages. On se prend à imaginer ce que cette œuvre donnerait si elle était réinventée par un Carsen ou un Sellars, metteurs en scène dont on sait qu’ils respectent l’esprit mais pas toujours la lettre des œuvres.


Le Freischütz n’a peut-être pas un livret du plus haut niveau mais sa musique est extraordinaire, et de ce point de vue, nous sommes royalement servis. Gottlob Frick est un Kaspar d’une noirceur sans pareille et Edith Mathis, une Ännchen d’un timbre et d’une musicalité idéale, n’oublions pas que ces airs sont bien plus complexes qu’ils n'y paraissent. Le couple Max – Agathe, interprété par Ernst Kozub et Arlene Saunders est un peu neutre, le ténor n’a pas le plus beau timbre qui soit et la soprano un peu distante. Tom Krause et Franz Grundheber sont des seconds rôles de luxe et Hans Sotin a un timbre et un phrasé venus tout droit du ciel. Grâce à lui, le final qui peut sembler parfois un peu long, est un sommet. L’ensemble est dirigé avec beaucoup d’autorité par Leopold Ludwig, qui avait pris la direction musicale de l’Opéra de Hambourg en 1951.


En résumé, un DVD pour les mélomanes pour qui l’opéra passe avant tout par la qualité des chanteurs et non par celle de la mise en scène. Il y en a toujours beaucoup.


Antoine Leboyer

 

 

 

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